Abstract
À travers une enquête qualitative par entretiens menée auprès des sportifs de haut niveau de l’INSEP, nous nous intéressons à leur rythme de vie qui articule des temps nombreux et variés : temps sportif, temps scolaire ou universitaire, temps professionnel, temps de récupération, temps de loisir privé et social, etc. Dans ce contexte il apparaît que leur temps objectif et leur temps subjectif ne coïncident pas toujours. Nous identifions à la fois une capacité générale de ces sportifs à gérer une organisation temporelle particulièrement chargée, mais aussi de profondes variations d’un profil de sportif à l’autre, d’où l’idée d’une construction sociale du temps subjectif. Après avoir présenté l’organisation objective des temps à l’INSEP, nous analysons le poids de plusieurs facteurs sportifs et extra-sportifs pour expliquer cette disjonction et comprendre quels éléments ont tendance à favoriser un meilleur vécu d’un emploi du temps objectivement chargé. Cela nous conduit à ouvrir la discussion sur la conception des différentes temporalités de la préparation des sportifs qui demeure floue, entre temps de travail et temps de loisir. Cette préparation s’inscrit elle-même dans un contexte institutionnel spécifique : la construction du rythme de vie de ces sportifs est alors la recherche d’un compromis entre temps collectif et temps individuel.