Abstract

L'objet de cet article est d'éclairer la notion de la raison chez Étienne Souriau afin de valoriser des pensées qui dépassent le simple rationalisme. Souriau dit que l'on ne peut réaliser «la vie vivante» que par la raison, celle-ci permettant au sujet du raisonnement d'utiliser des formes parfaites au moyen de l'idéation. La forme parfaite est un «objet-chose» qui est à la fois la contrepartie du sujet et également transcende le sujet-objet. C'est la forme parfaite qui permet au sujet de réaliser la vie vivante à travers l'unification des deux éléments incompatibles : «la Ferveur» du sujet constituant sa propre vie et «la Lucidité» de la réalité que le sujet sent comme autrui. L'art ainsi que le raisonnement tendent vers l'objet-chose. L'art désignant, pour Souriau, un paradigme de la vie. On peut considérer la fonction de la raison comme une sorte de perception puisque le sujet raisonnant touche une chose extérieure à lui par la forme. La raison a donc «une sensibilité. Souriau va même plus loin en affirmant que la sensibilité est l'origine de la raison. Finalement, il conclut d'une manière paradoxale que «les aspects esthétiques de la Raison» en font les fondations. La raison chez Souriau est donc, pour ainsi dire, la raison esthétique