Abstract
Dans leurs écrits sur l’art, Diderot et Baudelaire montrent comment les lignes des tableaux dirigent l’œil pour générer un intérêt, voire un choc déclencheur d’une expérience esthétique lorsqu’elles sont brisées. Les rides, fissures, plis qui rompent l’harmonie des figures sont pour Diderot une source profonde d’émotion, tandis que la ligne serpentine est de préférence infléchie en arabesque par Baudelaire. À leur façon, le philosophe et le poète montrent ainsi comment la pensée esthétique moderne se nourrit de ces désordres et irrégularités de l’art en redéfinissant le beau idéal classique en une brisure de l’idéal.