Abstract
Le propos de l’article c’est d’analyser la formation et l’évolution du concept de souveraineté, concernant essentiellement les siècles XII-XIV, une période au long de laquelle il est progressivement configuré. La thèse fondamentale de l’auteur consiste précisément dans l’affirmation selon laquelle les questions inhérentes à la souveraineté sont simultanément politiques et juridiques, liaison intrinsèque qui transparaît dans les deux moments essentiels de la construction du concept de souveraineté : le premier se rapportant avec la question de la distribution des juridictions strictu sensu, c’est-à-dire, avec la définition de l’entité dont la mission est de faire accomplir la loi en tant que telle; le second qui signale l’apparition d’un sens plus large du concept de juridiction - légitimité de créer, de changer et de révoquer les normes - associée à l’idée de pouvoir législatif dans une acception moderne. Cette construction en deux mouvements est analysée dans des auteurs fondamentaux de cette période depuis les canonistes du XIII siècle jusqu’à Guillaume d’Ockham, passant par Saint Thomas d'Aquin et Jean Quidort, entre autres.