Abstract
La réflexion philosophique de Maurice Merleau-Ponty est une lutte toujours reprise contre la dichotomie de 'chose' et 'conscience'. Dans les notes de travail, publiées dans Le visible et l'invisible il croit devoir constater que partiellement il a été victime de la dichotomie qu'il a pourtant combattue. On retrouve la même dichotomie si l'on se pose la question comment l'homme peut être à l'origine de la culture. Deux modèles se présentent. L'homme pourrait être à l'origine de la culture comme une chose est cause d'une autre chose ou comme la liberté Sartrienne est à l'origine de ses décisions. L'expérience nous apprend que les deux modèles sont inutilisables. L'homme est à l'origine des structures linguistiques, mais il n'en est pas l'origine ni d'une manière causale, ni par une décision de sa liberté. Il y a plutôt une ‘auto-constitution’. La structure linguistique est animée par une ‘âme’ qui est ‘l'autre coté’ du corps du langage et qui en dirige la constitution. Cette ‘âme’ est en même temps constituée par les structures linguistiques et continue à les constituer. C'est selon ce modèle que l'homme constitue la culture par laquelle il est constitué