Abstract
Toute une génération de penseurs catholiques allemands du xxe siècle a cru pouvoir se rattacher à la pensée de la finitude développée par M. Heidegger pour la faire dialoguer avec, d’une part l’idéalisme allemand, et d’autre part surtout, la métaphysique de Thomas d’Aquin et l’ouverture à Dieu Ipsum esse per se subsistens qu’elle semblait ménager via la différence ontologique. À cet égard, ils effectuaient bon gré mal gré une tentative de conciliation toute kantienne en ses origines, entre le thomisme transcendantal du jésuite belge J. Maréchal et la pensée de Heidegger. Przywara, en dépit d’un apparent souci commun de concilier métaphysiques de la « finitude » et de l’« infinitude », n’épargne pas ce qu’il appelle « école heideggerienne catholique ». Nous tâcherons de comprendre ici précisément pourquoi, en donnant un aperçu de la lecture effectuée par le jésuite allemand, tant des entreprises maréchalienne et heideggerienne pour elles-mêmes que de quelques tentatives de leurs confrontations.