Abstract
Résumé — On se propose de lire le commentaire par Alexandre de la première critique aristotélicienne aux Idées de Platon en Métaphysique, A, 9, 990 a 34 - b 8. Cette critique comprend deux parties : dans la première, Aristote voit dans les Idées une multiplication inutile d’êtres ; dans la seconde, il envisage la question du nombre des Idées et précise de quoi il y a des Idées. Le commentaire d’Alexandre, qui ne peut s’appuyer ici sur le traité perdu Sur les Idées, est dense et complexe. À partir de son étude, on propose d’abord une hypothèse pour reconstituer le sens des lignes corrompues p. 76, 16-18. Dans une troisième section, on montre comment Alexandre hésite entre deux interprétations des Idées : sont-elles les causes des communs ou sont-elles l’unité d’une multiplicité ? et on dégage ce que signifie cette difficulté à articuler les Idées et les communs.Le commentaire d’Alexandre d’Aphrodise à métaphysique,— In his criticism of the theory of Ideas, Aristotle starts with an argument against this type of platonic causes which has two parts : he first points out that Ideas are a useless multiplication of beings and then explains in a somehow obscure way why Ideas are so numerous and what are the objects of the Ideas . In his commentary on this text, Alexander of Aphrodisias is very cautious and propounds three different interpretations of the first part of Aristotle’s argument. We submit an hypothesis in order to establish the meaning of two lines of the text that are corrupted . In a third section , we show how Alexander does hesitate between two interpretations about the Ideas : are they the causes of the commons or are they a « one over many » ? Even in this last case, Alexander says, they still are Ideas of the commons, because the commons are in the particulars