Clio 35:147-163 (
2012)
Copy
BIBTEX
Abstract
Trouvés dans une brocante, les quinze cahiers du journal d’Emilie Serpin (1837-1914) sont un formidable document sur la trajectoire sociale d’une fille d’instituteur qui fut, de 1861 à 1871, institutrice privée dans deux familles nobles de l’Anjou, avant de devenir elle-même, par un mariage tardif et inespéré, mère de famille. Tenu de manière régulière de 1864 à 1871, ce journal a deux faces : journal de piété d’une jeune femme qui, après avoir perdu son fiancé, se réfugie dans une pratique religieuse intense, mais aussi chronique sociale de la vie des familles nobles que sa position lui permet d’observer de l’intérieur de manière très critique. Riche « source » pour l’histoire sociale et l’histoire des mentalités, le journal d’Émilie Serpin est d’abord, à ses propres yeux, une sorte d’œuvre à laquelle sa passion de l’écriture lui fait accorder autant d’importance qu’à ses pratiques pieuses : c’est à cet « atelier d’écriture » que sera consacrée cette présentation.