Abstract
Résumé Au cours de son histoire, la Commission Léonine a élaboré une méthode ecdotique de plus en plus complexe et raffinée. L’’édition de saint Thomas constitue, en effet, dans son ensemble, un cas unique dans l’histoire de la philologie moderne, car chaque étape a comporté l’acquisition de notions fondamentales pour tout éditeur de textes anciens et médiévaux. L’analyse minutieuse de chaque volume montre, contre toute idée reçue, que des principes de critique textuelle tout à fait corrects sont déjà à l’œuvre dans les premières éditions (1882-1886) et que, dans la polémique qui opposa, à propos de l’’édition de la I a Pars, Cl. Baeumker et les éditeurs de la Léonine, ce sont ces derniers qui défendent le point de vue philologiquement le plus rigoureux. La découverte du phénomène de la pecia à l’occasion de l’’édition du Supplementum (1906) marque un tournant décisif dans l’’élaboration de la technique d’édition en donnant naissance à la philologie des textes universitaires, qui, portée à sa perfection dans les derniers volumes, constitue un des résultats les plus importants dans l’histoire de la philologie.