Abstract

Nombre d’ouvrages sur la mondialisation affirment habituellement que les concepts d’« espace », de « temps » et de « soi » ont radicalement changé ces dernières décennies au cours du processus de mondialisation. Mon texte propose une analyse de quelques sujets de débat, en prenant ces mots au sens métaphorique. L’analyse se focalise d’abord sur les termes marquants de « l’espace du flux » et de « temps intemporel » de Manuel Castells, puis sur un terme plus classique, celui de « perte de soi » de Hannah Arendt. En analysant l’utilisation de ces termes dans l’oeuvre de ces deux auteurs, ainsi que dans l’oeuvre de leurs adeptes, je tenterai de démontrer que : 1/ les termes en question ne sont pas suffisamment clairs pour être considérés comme des termes scientifiques et ne sont acceptables qu’au sens métaphorique ; 2/ ces termes sont fondés dans le discours, bien connu, des ouvrages de modernité classique et par conséquent ne sont pas spécifiques à la mondialisation. Le dernier auteur que j’analyse dans mon texte est Andrew Ure, professeur écossais ayant vécu au XIXe siècle. De par le vocabulaire qu’il utilise pour décrire son monde, il fait partie du discours de modernité classique comportant une évaluation entièrement différente