A Brief Note on Clarity and Distinctness in Descartes's First Meditation
Abstract
Lorsqu'il aborde les vérités de mathématiques dans la «I re Méditation», Descartes ne dit pas si la perception qu'il en a est claire et distincte ou non. Certains, dont H. G. Frankfurt, persuadés que Descartes tient pour impossible la révocation en doute du clair et distinct, estiment que cette perception est nécessairement obscure et confuse. S'appuyant sur divers textes, Frankfurt verrait d'ailleurs en lui à ce moment-là un empiriste naïf. Nous tentons ici l'hypothèse contraire en attribuant le silence de Descartes aux contraintes que l'ordre des raisons impose au langage même dont il se sert: en effet, clarté et distinction sont pour Descartes des termes techniques dont il ne peut s'autoriser l'emploi qu'à partir de la «III e Méditation». Cette perception serait donc, selon nous, matériellement claire et distincte; elle serait néanmoins révoquée en doute, sans quoi la validation de la raison que tente Descartes ne saurait s'accomplir