Clio 8 (
1998)
Copy
BIBTEX
Abstract
Dans ses études sur les dames au XIIe siècle, G. Duby a défendu l’idée que la société féodale n’a pas marginalisé les femmes et qu’elles exerçaient un authentique pouvoir dans le cadre domestique. L’historiographie italienne qui a suivi des pistes analogues a plutôt mis l’accent sur le rôle politique que des femmes comme Mathilde de Canossa ou Adélaïde de Turin ont pu jouer au XIe siècle, en raison de conditions exceptionnelles propres à la période. Elle s’accorde avec G. Duby pour reconnaître dans le haut Moyen Âge et le Moyen Âge central une époque qui a consenti aux femmes une certaine participation. Il n’en va plus ainsi à la fin du Moyen Âge, quand elles ont souffert des plus fortes restrictions mises en lumière par les recherches récentes sur le travail et les droits féminins. Les travaux de G. Duby sur les femmes ont eu cet effet au moins sur l’historiographie italienne : faire reconnaître à ce champ d’enquête la pleine dignité que tant d’historiens lui accordent avec réticence.