Abstract
L’article traite de certaines conceptions erronées liées à des approches « privilégiées » – et en même temps mystérieuses – des expériences autonomes à la première personne. Il souligne les limites d’une telle immédiateté et doute de l’intimité solipsiste de la subjectivité. En partant de la conviction selon laquelle l’identification du « point de vue » et de la « perspective » reste problématique, l’auteur affirme que nous pouvons avoir des perspectives différentes d’un même personnel point de vue personnel. En tant que personnes incarnées, intégrées et cognitives, nous pratiquons l’échange des attitudes perspectivistes face à notre propre subjectivité plus souvent et plus facilement dans notre quotidien que nous ne soyons prêts à l’admettre en théorie. La méthodologie qui correspond en partie à l’approche objectiviste de la troisième personne n’est pas en mesure de reconsidérer l’irréductibilité du subjectif et de l’empirique. Elle demande cependant un esprit ouvert à l’espace intersubjectif dans lequel l’irréductible peut encore se communiquer, se comparer et se compléter