Abstract

Cette étude propose l’analyse de deux problèmes visant le statut de l’artiste et les conditions de la consécration artistique dans un marché de l’art libre et mondialisé: Qu’est-ce l’artiste peut espérer de la part de l’État et quelle position sociale lui est assignée lorsque le statut d’«artiste d’État» n’existe plus? Comment les artistes peuvent-ils se faire reconnaître par les institutions artistiques et par le marché de l’art national? Ce sont des questions qui préoccupent le monde de l’art en Roumanie, un pays postcommuniste en voie de transition de l’économie administrée à l’économie de marché, où, à défaut d’une politique culturelle fonctionnelle apte à remplacer le désengagement de l’État «protecteur», les artistes ne sont pas encore prêts à gérer leur participation aux nouveaux mondes de l’art fondés sur la concurrence, le risque et l’incertain. S’ajoute à tout cela leur position marginale dans le cadre du système social de redistribution de la « manne publique » et par rapport aux grandes institutions artistiques et au marché international, que les artistes roumains ressentent comme un manque de reconnaissance en termes à la fois symboliques et financières. Mais la condition d’«assistés sociaux» serait-elle l’alternative à une telle situation? Une autre voie est-elle possible entre le protectionnisme d’État, soit-il démocratique et le «laisser faire» qui abandonne le sort de l’art au marché des loisirs démocratique? La réussite et la consécration artistique ne sont que le fruit d’un exploit individuel et du hasard ou bien le résultat d’un «chaîne de coopération» et des interactions des acteurs sociaux?