Clio 15:135-145 (
2002)
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Abstract
À Marseille, en 1943, des jeunes femmes catholiques, laïques, font le choix de vivre leur foi chrétienne en partageant les conditions de vie des ouvriers. Plutôt que d’intégrer une communauté religieuse, elles décident d’aller travailler en usine, dans l’industrie chimique ou alimentaire et deviennent souvent syndicalistes. Leur petite communauté, partie prenante du « front pionnier apostolique », fait le choix de la spiritualité ignacienne. En 1953, peu après l’interdiction des prêtres-ouvriers par Rome, elles quittent Marseille pour s’établir à Paris et dix ans plus tard, elles envoient une équipe dans l’Algérie devenue indépendante. Volontairement autonomes par rapport à l’Église catholique, ces femmes construisent leur communauté à mi-chemin entre vie religieuse et vie laïque. Elles occupent un espace inédit qu’il convient de prendre en compte dans l’analyse de la place des femmes dans l’Église.