Abstract
Cet article propose un regard historique sur la notion d’exercice en art, à travers le cas du métier de comédien dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Alors qu’une véritable théâtromanie s’empare de la société française, les acteurs et les actrices doivent répondre aux exigences d’un public friand de nouveautés à l’affiche. L’article met en lumière des pratiques peu visibles du travail artistique, comme l’effort de mémorisation des rôles, ou les modalités d’organisation des exercices au sein de la première école dramatique française (1786-1789). Nous montrons également que la reconnaissance croissante de la centralité de l’exercice, à la fois corporel et intellectuel, dans le métier de comédien contribue à définir la spécificité de l’art dramatique dans le second XVIIIe siècle.