Abstract

L’un des défis liés la globalisation, vue comme un phénomène multidimensionnel, est la possibilité d’une intégration morale du monde, ou du moins de l’invention d’un fondement commun plausible pour un dialogue éthique crédible. Surmonter la fragmentation morale du monde moderne est d’autant plus difficile si l’on tient compte de la diversité des points de vue dans la théorie morale. Une éthique globale est-elle possible compte tenu de nombreuses divergences en matière de questions métaéthiques et normatives ? La théorie morale fait face au défi de fournir un cadre utile au débat moral, condition préalable d’une intégration morale. Dans son dernier livre, Robert Audi propose un modèle d’universalisme pluraliste en tant que combinaison de la plupart des théories morales dominantes, plus précisément de l’éthique de la vertu, de l’éthique kantienne et de l’utilitarisme. Trois valeurs centrales sont défendues : liberté, justice et bonheur. Dans ce travail, j’examine cette proposition et je souligne le rôle qu’y occupe l’intuitionnisme pluraliste