Abstract
The fundamental principle of Hans Blumenberg’s concept of Modernity is “immanent self-assertion,” through which the modern human being identifies within itself the possibilities of transforming or re-constructing the world according to a human order. “Immanent self-assertion” is a product of human progress and is conditioned by the historical development of theoretical curiosity. In this article, it is argued that Blumenberg’s concept of Modernity is founded on a misinterpretation of Epicurean ataraxia, which is traditionally defined as “freedom from anxiety” and which Blumenberg himself characterizes as “dispassionate ease.” For Blumenberg, ataraxia epitomizes the limitations of theoretical curiosity before the modern era. Where Blumenberg identifies “immanent self-assertion” as the means of extending absolute influence over the world through the subjugation of nature, it is argued that Epicurean worldliness resides within a sense of self-mastery against the radical contingency of tuchē that defines the world order.Le principe fondamental du concept de modernité de Hans Blumen-berg est « l’affirmation de soi immanente», par laquelle l’être humain moderne identifie en lui-même les possibilités de transformer ou de reconstruire le monde selon l’ordre humain. « L’affirmation de soi immanente » est un produit du progrès humain, conditionnée par le développement historique de la curiosité théorique. Dans cet article, on avance que le concept de modernité de Blumenberg est fondé sur une interprétation erronée du ataraxia épicurien, défini traditionnellement comme « l’absence d’anxiété » et que Blumenberg lui-même qualifie de « facilité impartiale ». Pour Blumenberg, ataraxia incarne les limites de la curiosité théorique avant l'ère moderne. Là où Blumenberg identifie « l’affirmation de soi immanente » comme le moyen d'étendre une influence absolue sur le monde par la subjugation de la nature, il est soutenu que la mondanité épicurienne réside dans un sentiment de maîtrise de soi contre la contingence radicale de tuchē qui définit l'ordre mondial.