Presses Universitaires de France - PUF (
1999)
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Abstract
Comme il l'avait déjà fait à l'époque du Tractatus logico-philosophicus, à partir des années trente, Wittgenstein a tenu un journal, composé de carnets dans lesquels il a consigné les réflexions qui nourrissaient ses recherches et ses pensées personnelles. Autour de ces notes se dessinent les aspects les plus saillants de ce qu'il appelait son " travail " et ce qu'il attendait de la philosophie. L'importance des préoccupations éthiques, esthétiques ou religieuses qui s'y expriment, et qui le rendent parfois si proche de Kierkegaard, de saint Augustin ou de Tolstoï, l'acuité de ses remarques et la netteté d'une écriture qui se déploie ici au jour le jour, sans apprêt ni souci de composition, ne font pas seulement de ces Carnets de Cambridge et de Skjolden un document exceptionnel; elles font jouer à plein la complexité et les contrastes qui appartiennent à son œuvre, en nous livrant pour ainsi dire à nu les tensions, l'aspiration à la clarté, autant que le désir d'abandon qui n'ont cessé de hanter sa pensée. J.-P. C.