Diogène 209 (1):139-153 (
2005)
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Abstract
Résumé Avec La Source aux fleurs de pêchers, et d’autres œuvres poétiques écrites par Tao Qian au V e siècle, est née une vision de l’utopie qui reste à tout jamais gravée dans l’imaginaire collectif chinois. Treize siècles plus tard, Cao Xueqin s’en inspirera pour donner forme au « Jardin aux sites grandioses », univers aux traits foncièrement féminins et l’un des noyaux de l’intrigue de L’histoire de la pierre, chef d’œuvre de la fiction romanesque chinoise également connu sous le titre « Rêves au pavillon rouge ». Une lecture des deux œuvres en parallèle, tant au sens figuré que littéral, met en lumière le message du Dao De Jing selon lequel l’utopie ne se planifie pas, ne s’impose pas. Elle émerge au contraire d’un esprit de disponibilité, d’une attitude d’attente, d’une écoute affûtée. Cette intuition conduit à une réflexion sur la différence, fondée sur le rêve du Papillon de Tchouang Tseu.