Le bonheur parfait dans les premiers commentaires latins de l'Éthique à Nicomaque
Abstract
Au début du XIIIe siècle, les maîtres de la Faculté des arts de l�Université de Paris furent les premiers à commenter les trois premiers livres de l�Ethique à Nicomaque d�Aristote, qui venaient d�être traduits en latin par Burgundio de Pise. Ils y rencontraient des conceptions diamétralement opposées à celles de la doctrine chrétienne dont leur culture était imprégnée. Alors que la théorie aristotélicienne du bonheur (eudaimonia) attribue à l�homme un rôle décisif dans la réalisation de son bonheur, les maîtres ès arts de cette époque préfèrent insister sur la perfection du bonheur transcendant et incréé. Pour commenter l�Éthique à Nicomaque, ils puisent aux sources néoplatoniciennes et dans le fonds théologique chrétien