La Preisfrage de 1763 était, à l’époque, incroyablement actuelle. En effet, autour de 1761, à l’Académie de Berlin et en dehors d’elle, une somme de facteurs vint menacer la supériorité incontestée de la méthode démonstrative. Même si l’optimisme suscité par les mathématiques était encore victorieux, le paradigme de la certitude absolue était imperceptiblement en train de se transformer. On se distanciait d’un certain cartésianisme et, pour utiliser le mot de Voltaire, au « compas de la mathématique » on ajoutait « (...) le flambeau de l’expérience ». On jugeait le réquisit pur de la déduction logique trop élevé pour l’entendement humain, et l’on avait tendance à souligner les traits sensibles du plan syntaxique des figures géométriques ou des preuves des faits. Cette circonspection concernant la rhétorique de la démonstrationest bien visible dans les pages anonymes des réponses à cette Preisfrage : la plupart sont favorables à l’évidence géométrique en métaphysique, mais le scepticisme vis à vis des démonstrations mathématiques inflexibles est palpable. Le pruritus demonstrandi contenait-il déjà en lui-même, par son outrance, le germe du futur dédain pour les démonstrations en philosophie ? (shrink)
Dans la formulation de la question du concours de l’Académie de Berlin de 1763, le texte français utilise le mot « évidence » là où le texte allemand mentionne des deutliche Beweisen. Que manifeste cette différence ? Quelles en sont les conséquences ? Les termes « évidence », Deutlichkeit, « certitude » apparaissent de manières très différentes dans les réponses. La multiplication terminologique et conceptuelle correspond à une profonde ambiguïté épistémologique. Au sein des réponses rédigées en allemand, la notion de (...) Deutlichkeit n’est pas centrale, tandis que l’est celle de Gewißheit. Les réponses rédigées en français font, quant à elles, toutes référence à l’« évidence », mais ce terme apparaît peu défini et trop ample. Ainsi, c’est l’esprit plutôt que la lettre de la question qui a été en jeu. La plupart des réponses se rejoignent cependant sur une analyse de la « nécessité de croire » à l’œuvre à la fois dans l’évidence, la certitude et la Deutlichkeit et sur la force coercitive de la démonstration. (shrink)
L'auteur démontre que le Commentaire sur l'Ecclésiaste du Pseudo-Grégoire d'Agrigente , l'anonyme Dialexis kata Ioudaiôn , les neuf homélies anonymes sur S. Jean et S. Matthieu éditées par Karl Hansmann, et la Theognôsia attribuée, à tort, à Grégoire de Nysse , sont issus d'une seule et même plume, et que cet auteur prolifique doit être identifié avec Métrophane de Smyrne, adversaire acharné de Photius.
On n'a pas attendu le Net pour établir un commerce profitable des données personnelles. Depuis la vente par correspondance jusqu'aux cartes de fidélité, des milliers de fichiers sont venus grossir les bases de données des grandes marques qui stockent, nettoient et monnayent leurs informations clientèle. Dans le monde réel donc, il semble presque consensuel d'être fichés et démarchés par des enseignes. En revanche, sur le Net, les internautes semblent davantage inquiets du devenir des traces qu'ils laissent en ligne. Qu'est-ce que (...) l'arrivée du Net change à ces pratiques commerciales? Prenons-nous davantage de risque quand nous remplissons un questionnaire en ligne? Cette forme de profilage est pourtant indispensable à la survie d'un modèle économique qui a la gratuité comme principe et la publicité comme outil. Mais doit-on payer la gratuité au prix fort, c'est-à-dire celui de la perte de protection des données personnelles? D'autant plus que les internautes semblent aujourd'hui plus occupés à se rendre visibles sur les réseaux sociaux qu'à rester anonymes: un changement de comportement qui modifie le rapport du consommateur à la marque.This paper aims to show what is at stake in terms of data protection with access to the WHOIS service. With the exponential growth ofTLDs offered by the migration of root servers to IPv6, access to WHOIS has become a critical issue. A regulation to ensure better protection of personal data needs to be envisaged in a different context, since ICANN does not wish to implement it. A better option would be to use TLDs under the control of organisations that abide by EU rules, as AFNIC is doing by protecting the personal data of domain name owners while allowing access to them under specified conditions. (shrink)
The scholastic doctrine of transcendentals is inherited from Arabic philosophy to a certain extent. This dependance is clearly illustrated in the construction of the problematic of the transcendental one, which is identical with being, and of the numerical one, which is not. The scholastic discussion as a whole reproduces the major themes of Avicenna's position, then of Averroes' criticism of Avicenna. This article attempts to reconstruct the complex of questions, topics, and arguments which constitute this problematic by tracing its evolution (...) through the analysis of anonymous sophismata and of texts by Nicholas of Paris, Roger Bacon, Albert the Great, and James of Viterbo. Two stages are distinguished: the first is centered on the distinction between the transcendental and numerical one; the second, essentially German, is centered on the subordination of the Aristotelian to the Platonic concept of the transcendental one. Along the way, it is shown that, with the exception of the German philosophers, the understanding of Avicenna's position is constantly filtered through Averroes' interpretation. La doctrine scolastique des transcendantaux est dans une mesure certaine hérìtée de la philosophie arabe. La construction de la problématique de l'un transcendantal, convertible avec l'être, et de l'un numérique, non convertible, illustre bien cette dépendance: toute la discussion scolastique reproduit les grandes lignes de la position d'Avicenne, puis la critique d'Avicenne par Averroès. L'article essaie de reconstituer l'ensemble des questions, lieux et arguments qui constituent cette problématique en en suivant l'évolution grâce à l'analyse de sophismata anonymes et de textes de Nicolas de Paris, de Roger Bacon, d'Albert le Grand et de Jacques de Viterbe. Deux stades sont distingués: le premier centré sur la distinction entre un transcendantal et un numérique; le second, essentiellement allemand, sur la subordination de l'un transcendantal à 1'Un transcendant. Chemin faisant, on montre que, à l'exception des philosophes allemands, la compréhension de la “position d'Avicenne” reste filtrée par l'interprétation d'Averroès. (shrink)
1. Linguistique et critique des textesParmi les questions posées par l’étude des manuscrits et l’établissement des textes, il y a des problèmes d’attribution de fragments anonymes, des problèmes de reconnaissance d’interpolations dues à certains copistes, et plus généralement, de reconnaissance de scripteurs différents dans un corpus donné. Il s’agit donc, tantôt de rapprocher d’un corpus ou d’un scripteur connus un fragment inconnu, tantôt de déceler dans un corpus donné, un ou plusieurs pas..
Les discussions sur la nature catégorielle de la « voix » se développent en parallèle, au début du xiie siècle, dans les commentaires sur les Catégories et dans les commentaires sur les Institutiones de Priscien. Elles ont des enjeux multiples, touchant à la nature de la substance et de la qualité, de la perception, de l’individualité et de l’indivisibilité, de la nature des corps, et sont liées à la question des universaux. En prenant en série les arguments développés dans ces (...) témoins anonymes, on peut reconstruire le développement des discussions et les différentes positions, en particulier celles de Guillaume de Champeaux et d’Abélard. (shrink)
La théologie de l'inspiration a sûrement pâti de la tradition critique de l'exégèse depuis le XVIIe siècle. En effet, la perspective critique exige que les " langues de feu " se répartissent sur des intervenants toujours plus nombreux - et également anonymes -, les " auteurs " prenant les traits de rédacteurs successifs, de compilateurs et d'éditeurs, sans parler des traducteurs . Dans un tel contexte, où situer et comment comprendre le phénomène de l'inspiration ? Afin de démêler les (...) choses, il est sans doute intéressant d'interroger le texte inspiré lui-même : de précieuses analogies s'y présentent, qui permettent d'aborder la question de l'inspiration par son biais " poétique " . Dans ces pages, J.-P. Sonnet, tout en se limitant aux leçons de l'Ancien Testament , et en se fondant sur les réflexions du poéticien israélien, Meir Sternberg, dans son ouvrage The Poetics of Biblical Narrative, montre que le récit biblique offre une double analogie pour penser l'inspiration des auteurs de la Bible.The theology of inspiration has surely suffered from the critical tradition of exegesis since the 17th century. Indeed, the critical perspective demands that the "tongues of fire" spread themselves on the ever increasing - as well as anonymous - commentators, with the "authors" taking on the characteristics of successive editors, compilers and publishers, not to mention translators . In such a context, where do we situate the phenomenon of inspiration and how should we understand it? In order to sort things out, it is no doubt interesting to question the inspired text itself: precious analogies present themselves, which permit us to approach the question of inspiration from its "poetic" angle , and basing himself on the reflections of the Israeli poetizer Meir Sternberg in his work The Poetics of Biblical Narrative, shows that the biblical narrative offers a double analogy for thinking about the inspiration of the biblical authors. (shrink)
Dem Beispiel Edmund Husserls folgend unternimmt M.-P. einen grosz angelegten Versuch, die Grundlagen der Sozialphilosophie philosophisch zu erhellen. Er verbindet dabei transzendentalphänomenologische, existenzialphilosophische und lebensphilosophische Denkmotive zu einer sehr persönlichen und ursprünglichen Synthese. Im Hinblick auf den schwierigen Charakter und die undurchsichtige Struktur seiner Ausführung wird zunächst eine Interpretation gegeben. M.-P. geht dialektisch vor. Seine These beruht auf seiner ausführlich entwicelten und sorgfältig dokumentierten Philosophie der menschlichen Leiblichkeit (vergi. Phänomenologie der Wahrnehmung übers, und eingeführt von RUDOLF BOEHM, Berlin 1966, S. (...) 1-396 ; vergi, auch WILLI MAIER : Das Problem der Leiblichkeit bei Jean-Paul Sartre und Maurice Merleau-Ponty, Tübingen 1964, S. 21-101). Diese steht im schroffen Gegensatz zur Cartesianischen Tradition. M.-P. zufolge ist die geistige Existenz eine fortwährende Inkarnation. Hieraus ergibt sich, dasz das Bewusztsein notwendigerweise einen Leib besitzt. Der Leib ist ferner weder Ding noch Bewusztsein ; er hat eine eigene, „dritte” Seinsweise. Eben daher verleiht der Leib mir Zugang zur Welt ; ja noch mehr : Leib und Welt sind genau aufeinander abgestimmt. -Schlieszlich ist der Leib Träger typischer Intentionen motorischer, wahrnehmender, expressiver, elementar-praktischer und sexueller Art. Kurzum die leibliche Existenz ist vital-unpersönlich, sie sichert lediglich das mundane Leben im allgemeinen ; sie ist die Vorbedingung und Grundlage aller Objektivierung, aller Reflexion, aller bewuszten Entscheidung. Doch ist es M.-P. zufolge möglich, unumgänglich von einem subjektiven Leib, einem Leib-Subjekt zu sprechen. Der vorpersönliche Leib und die persönliche geistige Existenz des Menschen sind dabei nicht sauber voneinander geschieden ; ihr Verhältnis darf auch nicht als ein statisches gedacht werden. Es ist vielmehr durch fluktuierende Übergänge in beide Richtungen gekennzeichnet. Höchst persönliche Akte sedimentieren, verwandeln sich in habituelle Erwerbe und Automatismen. Andererseits spielen derartige Habitualitäten in dem kulturellen, geistigen und persönlichen Leben des Menschen eine bedeutsame Rolle. Auf Grund dieser Voraussetzungen vermag M.-P. die Wahrnehmung des alter ego völlig anders zu beschreiben als Husserl. -Wenn mein Blick auf ein anderes Leib-Subjekt fällt, das handelt, dann empfangen alle Dinge, die das andere Subjekt umgeben, eine neue Bedeutung. Sie sind nunmehr das, was das Verhalten des Anderen aus ihnen macht. Eben deshalb sehen wir das andere Leib-Subjekt nie und nimmer als ein ausgedehntes Stück Materie an. Wir betrachten es auch nicht als einen Bestandteil der Welt. Das andere Leib-Subjekt ist vielmehr etwas, was mit der Welt umgeht, sie im Griff hat und auf sie einwirkt. So ist es erklärlich, dasz mein Leib, wenn er den Leib des Anderen wahrnimmt, darin eine vertraute Weise erkennt, sich mit den mundanen Dingen einzulassen. Er sieht in dem andern Leib ein Organ seiner eigenen möglichen Intentionen. Dieses Erkennen soll nun nach M.-P. zu einer Verschmelzung führen. So wie die Glieder meines Leibes ein System bilden, so bilden nunmehr mein Leib und der Leib des Anderen ein einziges Ganzes, das von einer einzigen namenlosen, vorpersönlichen Existenz bewohnt wird. Auf diese Weise ist die Koexistenz psychophysischer Subjekte erklärlich, nicht aber die von Mitmenschen. Doch scheint die Erhellung der letzteren keine Schwierigkeiten mehr zu bieten. Der Mitmensch ist ein Subjekt, das mit Kulturobjekten umzugehen weisz. Unter den Erzeugnissen der Kultur nun spielt die Sprache eine entscheidende Rolle. Im Dialog entwerfen ich und der Andere eine gemeinsame geistige Landschaft. Wir kommunizieren miteinander, weil wir eine gemeinschaftliche Welt besitzen. Die Antithese erinnert in mancherlei Hinsicht an die Existenzphilosophie Jean-Paul Sartre's. Mit der Einführung der subjektiven Leiblichkeit ist das Problem nicht gelöst, betont M.-P. Die Schwierigkeit ist darin gelegen, dasz das alter ego genau dieselben Ansprüche erhebt wie das ego. Ist das wahrnehende Ich ein im vollen Sinne persönliches Ich, dann kann es kein anderes persönliches Ich wahrnehmen. Ist es dagegen ein anonymes Subjekt, dann ist der Andere gleichfalls ein namenloser Organismus. Gehen wir von der letztgenannten Voraussetzung aus, dann nivellieren wir alles, was die Einmaligkeit und Einzigkeit persönlicher Existenz ausmacht. Die Unzulänglichkeit der These seigt sich, wenn wir versuchen, sie auf die Problematik des „cogito” anzuwenden. Das „cogito” legt Zeugnis von meiner individuellen Existenz ab. Zu meiner Existenz gehört ein „transzendentales Feld”, d. h. ein Bereich, warin sich alle Seiende in Objekte-für-mich verwandeln. Bevor wir ein affirmatives oder negatives Urteil über etwas fällen können, musz ich diesem Etwas einen „Platz” in meinem transzendentalen Feld zuerkannt haben. Dies gilt auch mit Bezug auf die Kommunikation und die kommunizierenden Wesen. Sie müssen gleichfalls cogita meines cogito's sein. Es gibt, versichert M.-P., einen erlebten Solipsismus der nicht transzendiert werden kann. Es ist auch nicht möglich, diesen Solipsismus durch die Einführung eines göttlichen ego aufzuheben, dessen geheime Wirksamkeit ich in mir selbst entdecke. Es ist wahr, dasz wir, ich und der andere, im Bezug auf ein überindividuelles göttliches Bewusztsein empirische Objekte wären. Wir wären dann beide den Blicken des unendlichen Zuschauers ausgesetzt ; keiner hätte dem andern gegenüber eine Vorrang. Doch hätte ich dann die Wirksamkeit des göttlichen Bewusztseins in mir infolge eines reflexiven Aktes entdeckt. Dies würde aber bedeuten, dasz ich, der ich nur Schatten bin, durch meine Erkenntnis die Fülle des Lichtes erhellt habe, die ich Gott nenne. Etwas Derartiges würde dem Wesen Gottes widersprechen. Die Antithese kann daher auch durch die Annahme eines unendlichen Bewusztseins nicht widerlegt werden. Die Negation der Negation. Inmitten der Welt begegne ich Anderen. Dies ist ein Phänomen, das sich nicht wegdisputieren läszt. Wenn solipsistische Philosophen von der volkommenen Einsamkeit des ego sprechen, dann musz betont werden, dasz selbst der Begriff der Einsamkeit einen Hinweis auf mögliche Andere enthält. Auch die Alternative : „Ich oder der Andere” ist unhaltbar. Das Denken und Formulieren der Alternative bringt ja bereits mit sich, dasz sowohl Ich wie der Andere implizite gesetzt werden. -Sartre's berühmte „ Dialektik des Blickes" besitzt nicht die Beweiskraft, die ihr vielfach zu erkannt wird. Es ist wahr, dasz der objektivierende Blick des Anderen, solange dieser tatenlos bleibt und sich nicht mitteilt, die Kommunikation zeitweilig suspendiert. Es genügt aber, dasz der Andere ein Wort spricht, um ihn der Kommunikation zugänglich zu machen. Die Antithese wäre unwiderlegbar, wenn ihre Voraussetzungen zuträfen, wenn es nur zwei Seinsweisen gäbe : das Subjekt-und das Objekt-sein, das bewuszte und das dingartige Sein, das Für-sich-und das An-sich-sein. Diese Voraussetzungen weist M.-P.ab. Er hat -einigermaszen im Anschlusz an Husserl -den Beweis dafür geliefert, dasz das wahrgenommene Ding immer als einem groszen Zusammenhang angehörig aufgefaszt wird, letztlich dem Zusammenhang einer Welt. Unser Sein zur Welt geht daher immer der Wahrnehmung von „ diesem" und „jenem” voran. Die Welt ist offenbar weder Subjekt noch Objekt, weder Bewusztsein noch Ding. Was im Bezug auf die natürlichen Welt festgestellt worden is, gilt auch von der sozialen Welt. Unser ursprüngliches Verstehen des Sozialen macht es uns erst möglich, objektivierende Urteile über Individuen und Gruppen zu fällen. -M.-P. illustriert dies an den Beispielen des Klassenbewusztseins und des Nationalbewusztseins. Weder Klasse noch Nation dürfen als ein Fatum betrachtet werden, das von auszen her über mich verhängt worden ist. Ebensowenig sind sie „Werte”, die ich als souveraine Freiheit in meiner Immanenz „gesetzt” habe. „Klasse” und „Nation” sind vielmehr bestimmte Formen der Koexistenz, die für menschliche Individuen einen Aufforderungscharakter besitzen. In ruhigen Zeiten gehen Reize von ihnen aus, die nur gelegentliche Reaktionen auslösen. Man ahnt, dasz es sie gibt, aber man weisz es nicht. In einer revolutionären Situation oder in der Stunde einer nationalen Katastrophe können sie aber Anlasz zu einer klassenbewuszten bezw. nationalbewuszten Stellungnahme geben. Was dann in der Form einer Wahl, einer Entscheidung, eines Bekentnissen in Erscheinung tritt, ist lediglich die ausdrückliche Bestätigung eines vorhergehenden stillschweigenden Engagements. In diesem Sinne bezeichnet M.-P. das Soziale als etwas, das nicht primär Objekt unseres Bewusztseins sondern eine Dimension unseres Existierens ist. Die Frage nach der Transzendenz. Sind M.-P. zufolge soziale Gebilde wie z. B. „Klasse” oder „Nation” bewutetseinstranszendente Realitäten oder bewusztseinsimmanente Inhalte ? -Es ist für M.-P. charakteristisch, dasz er diese Alternative ablehnt. Er wirft zwar das Problem der Transzendenz auf, aber er stellt es auf eine neuartige Weise. Transzendent nennt er diejenigen Phänomene, die mich übersteigen, die aber dennoch nur insoferne für mich sind, als ich sie erfasse und erlebe. Er illustriert jene Problematik an der Hand der Phänomene „Vergangenheit” und „Welt”. Die Vergangenheit ist für den Realisten eine Spur, die sich auf meiner Hirnrinde oder in meiner Pyche befindet. Für den Idealisten ist sie ein cogitatum, das ein transcendentaler Geist in meiner Innerlichkeit konstituiert. In beiden Fällen wäre die Vergangenheit Gegenwart. M.-P. zufolge hat es die Vergangenheit immer schon für mich gegeben, auch wenn ich sie nicht mittels thetischer Akte vergegenwärtigt habe. In analoger Weise ist die Welt allerdings das, was mich umringt, aber sie befaszt mich, auch ohne dasz ich mir davon reflexiv bewuszt werde. Sofern mein Bewusztsein ausdrücklich Zeugnis von ihr ablegt, musz ich die Welt immanent nennen. Sofern sk aber mein Leben bestimmt hat, bevor ich von ihr gewuszt habe, ist sie bewusztseinstranszendent. Dieselbe „negatio supposti” wendet M.-P. nun auch auf das alter ego an. Der Andere ist transzendent, denn sein Sein-für-mich kommt nicht durch irgendwelche intenþionale Leistungen - Analogieschlusz, Introjektion oder Einfühlung -zustande. Ich konstituiere den Anderen nicht, denn ich bin kein göttliches Bewusztsein. Er ist bei mir, bevor ich ausdrücklich kennende, strebende oder wertende Akte vollziehe. -Dennoch ist es wahr, dasz das alter ego der Andere in Bezug auf mich ist. Das könnte er nicht sein, wenn mein Bewusztsein sein Sein nicht bezeugte. Das Zeugnis meines Bewusztseins ist dabei die ausdrückliche Bekräftigung von etwas, das im Stillen bereits in mir lebte. Es ist jedoch erforderlich, damit der Andere mir wirklich gegenübersteht. Infolge dieser wesentlich notwendigen bewuszten Affirmation ist der Andere meinem Bewusztsein auch immanent. - Wenn M.-P. daher behauptet, dasz das alter ego sowohl transzendent als immanent ist, dann darf man das nicht als eine spielerische Ausflucht betrachten. Es bedeutet, dasz sich mein gesamtes Leben in einer Sphäre von Sozialität abspielt, und dasz diese Sphäre das bewuszte Beurteilen und Sich-Verhalten gegenüber sozialen Partnern erst möglich macht. Das transzendentale Motiv im Denken M. P.'s. Das Problem der Transzendenz stellt sich demnach bei M.-P. auf eine sehr besondere Weise : es ist die Frage nach der Seinsart eines Transzendenten, das nicht ohne weiteres Überstieg des Selbst und eines Immanenten, das nicht schlechthin Wohnen in dem Selbst ist. Überdies formuliert er das Problem nicht in statischen, sondern in dynamischen Ausdrücken und Begriffen. Wie kann ich „ Urpräsenz" sein, die jede Anwesenheit eines Anderen bei mir bedingt, und gleichzeitig „Entgegenwärtigung”, die mich entrückt, fragt er sich. -Die Lösung dieser für ihn entscheidende Frage sucht er in der Richtung einer Transzendentalphilosophie. Das Paradox der immanenten Transzendenz kann nur dann philosophisch begreiflicher werden, wenn etwas gefunden wird, das die beiden Pole : „ Mich” und „den Anderen” umspannt ; das den Gegensatz zwischen Innerlichkeit und Äuszerlichkeit aufhebt ; das Interiorität zur Äuszerlichkeit erweitert und die Exteriorität verinnerlicht. M.-P. führt zunächst einen einigermaszen veränderten Begriff der Subjektivität ein. Das Bewusztsein, das cogito, die Subjektivität ist ihm zufolge nicht ohne weiteres als Identität mit sich selbst, als Selbstanwesenheit, als Wohnen in sich selbst zu charakterisieren. Ja, die absolute Selbstanwesenheit wird in Wahrheit niemals vollkommen realisiert, da die Subjektivität gleichzeitig auch Gerichtet-sein auf den Andern, Offenstehen für die Welt und Sprung nach der Zukunft ist. Sofern nun die Subjektivität nicht starre, unveränderliche Identität sondern ek-statisches Sein beim Anderen ist, ist ihre Seinsweise keine andere als die der Temporalität. So wie die Zeit in jeder ihrer temporalen Ekstasen das zur Entfaltung bringt, was in der vorgehenden als Keim angelegt war, so ist auch die Subjektivität der Drang, das zum Ausdruck zu bringen, was bereits implizit in ihre gelebt hat. -Nach M.-P. ist es falsch zu behaupten, das Subjekt befinde sich „ in" der Zeit. Er betrachtet vielmehr Subjekt und Zeit als ein und dieselbe alles gründende Wirklichkeit. Damit hat er auch das Problem der immanenten Transzendenz seiner Lösung näher gebracht. Die Zeit ist ja einerseits Anwesen, Gegenwart, Urpräsenz ; andererseits ist sie Flusz, Entgegenwärtigung, Ekstase. Sie ist das „wahre Transzendentale”, der „Ursprung der Transzendenzen”. Damit ist auch klar, welche Rolle das transzendentale Motiv im Denken M. P.' s spielt. M.-P. befaszt sich nicht mit der Möglichkeit formaler apriorischer Prinzipien. Er entwirft auch keine Lehre von den konstituierenden Leistungen eines transzendentalen Bewusztseins. M.-P. glaubt, das „wahre Transzendentale”, das der Ursprung der Realitäten ist, in der Temporalität entdeckt zu haben. Im Lichte dieser Entdeckung meint M.-P. nun auch, das Rätsel des alter ego lösen zu können. Es ist wahr, dasz ein Bewusztsein das andere ausschlieszt. Mit der Temporalität ist es aber anders gestellt. Die Zeit ist ja das Transzendens schlechthin. Sie überfliegt alle Grenzen und überbrückt alle Abgründe. So wie meine Gegenwart einer Zukunft entgegenwächst, die ich nicht kenne und vielleicht nie kennen lernen werde, so öffnet sich eine Gegenwart auch der Gegenwart des Anderen, die mir unbekannt ist. Ich verstehe auf vorprädikative Weise, dasz im Anderen derselbe Drang derZeitungen am Werk ist wie in mir, und dieses Verständnis gestattet mir, in dem Anderen den möglichen geistigen Partner zu erkennen. Die Analyse und Interpretation der Sozialphilosophie M.-P. gibt dem Verfasser Anlasz zu einigen kritische Betrachtungen. Sie betreffen vier Denkmotive M.-P.' s : die vermeintliche Verschmelzung der psychophysischen Subjekte, seinen Begriff der Welt, seinen existenzphilosophischen und seinen transzendentalphilosophischen Ansatz. Gezeigt wird, dasz aus den beiden letztgenannten Ansätzen keine geeignete Grundlage für eine personale Sozialphilosophie zu gewinnen ist. (shrink)
La note qui suit cherche à revenir sur la méthode singulière pratiquée avec bonheur par Carlo Ginzburg, qui consiste en la mise en tension des pratiques anonymes et des procédures savantes, souvent inspirées de la philologie. Deux études récentes de Carlo Ginzburg sont plus particulièrement analysées.
La réflexion contemporaine sur l'art revêt fréquemment, comme la réflexion sur la morale ou sur la connaissance, un caractère sceptique : les valeurs artistiques seraient des illusions collectives engendrées soit par les forces sociales anonymes qu'évoquent les traditions marxiste et durkheimienne, soit par la puissance des "mondes de l'art". Ces théories conventionnalistes ont l'intérêt de souligner les faiblesses des théories platonisantes des valeurs esthétiques, mais elles sont peu crédibles. On propose ici de voir dans les valeurs artistiques l'effet de (...) systèmes de raisons fortes : c'est pour des raisons objectives que les oeuvres artistiques sont qualifiées de grandes ou de faibles. Il faut toutefois prêter attention au fait que ces raisons peuvent, dans le domaine du "Beau" comme dans les autres, ne pas apparaître immédiatement. Leur mise en évidence est au contraire le plus souvent le résultat d'un procès social qui n'est pas sans rappeler les procès judiciaires. (shrink)
La nature catégorielle de la « voix », substance, quantité ou qualité, fait débat chez les grammairiens et logiciens du début du xiie siècle. Les discussions grammaticales se lisent dans les commentaires sur Priscien, aux chapitres initiaux du De uoce et du De littera, dont on édite ici plusieurs témoins majeurs, trois versions des Glosulae super Priscianum et les Notae Dunelmenses qui en dérivent, témoins anonymes où se lit l’influence de Guillaume de Champeaux. Les arguments tirés de ces textes (...) sont repris dans les commentaires sur les Catégories, faisant apparaître les enjeux physique, logique, ontologique et sémantique des débats sur la voix. (shrink)
De longues années après sa création, l’État d’Israël a bénéficié d’une réputation flatteuse : des images récurrentes de femmes labourant la terre, pavant des routes, effectuant des travaux de maçonnerie ou montant la garde dans les colonies agricoles créées par les pionniers juifs à partir des années 1880 ont laissé croire à l’émergence d’une société où hommes et femmes vivraient en parfaite égalité. Pourtant, lettres, journaux intimes, mémoires, récits de toutes sortes laissés par des femmes restées anonymes ou au (...) contraire devenues célèbres viennent renverser cette image idyllique ; la Palestine juive n’y apparaît nullement comme un havre d’harmonie entre hommes et femmes. Bien plus, le pays supposé du lait et du miel est une terre hostile, où la vie est difficile pour tous et que beaucoup quittent, par l’émigration ou le suicide… À travers ces textes, l’imagerie qui entoure l’expérience sioniste en Palestine se trouve profondément ébranlée. Et c’est une nouvelle histoire qui peut s’écrire…. (shrink)
L’émission Loft Story représente l’apogée de la néo-télévision. Elle a instauré un contrat de communication avec le public qui a mêlé la plupart des éléments caractéristiques de la télévision contemporaine. Participation du public au programme, symbolisée par la présence à l’écran de personnes anonymes issues de la société civile et par une interactivité poussée exprimée par les votes. Imbrication difficile à décrypter pour le téléspectateur entre réalité et fiction. Dimension ludique du programme et vécu en direct qui entretiennent le (...) double phénomène d’identification et de distanciation. Mise en scène de la dimension relationnelle de la vie privée. Écho de la culturelle adolescente, surtout dans son aspect interrelationnel. Utilisation du média comme acteur de la vie sociale, et notamment comme agent de promotion professionnelle.The show Loft Story represents the most extreme form of « neotelevision ». The communication contract it proposes to its audience brings together most of the elements that characterize modern television. 1) Public participation in the programme . 2) Unability for viewers to clearly sort out what pertains to reality and what belongs to fiction. 3) Playful dimension of a live broadcast that simultaneously triggers identificatory and distancing processes. 4) Focus on the private realm and on its relational dimension. 5) Particular attention paid to adolescent cultures, especially in their interrelational aspects. 6) Transformation of the medium into a social actor in its own right, specially as an agent of professional promotion. (shrink)