Можно ли сказать, что в центре христианской культуры лежит искушение - как о том свидетельствуют в евангельских повествованиях искушения Христа Дьяволом? Так, кажется, думает Достоевский, который - в особенности в «Братьях Карамазовых» - стремится показать, что именно невинные становятся жертвами дьявольских козней. Такова для него и ситуация русского народа, который он идеализирует, противопоставляя его интеллигенции. В реальности, как показывает недавняя история, эта претензия на «невинность» русского народа была лишь фантазмом Достоевского. La tentation serait-elle au centre de la culture chrétienne (...) comme le donneraient à penser les tentations du Christ par le Démon que racontent les évangiles ? C’est ce que semble croire Dostoïevski qui, en particulier dans Les frères Karamazov, s’efforce de montrer que ce sont justement des innocents qui sont soumis à ces manoeuvres démoniaques. Telle serait, d’ailleurs, d’après lui, la situation du peuple russe, qu’il idéalise en l’opposant à l’intelligentsia. En réalité - l’histoire récente l’a montré - cette prétendue « innocence » du peuple russe n’était qu’un fantasme de Dostoïevski. Is temptation at the center of Christian culture, as suggested by the temptations Christ had been exposed to by the Devil, according to the Gospels? This is what Dostoyevsky seems to believe, most notably in The Brothers Karamazov, in which he aims at showing that only innocent people are subject to these demonic maneuvers. This would also be, according to him, the situation of the Russian people, which he idealizes, contrasting it to the intelligentsia. In fact, recent history has shown that this alleged « innocence » of the Russian people was a fantasy of Dostoyevsky. (shrink)

La science a-t-elle toujours été au service de la vérité? Si elle a été entravée au cours de l'Histoire par le pouvoir politique ou religieux, elle s'est parfois aussi rangée d'elle-même du côté du pouvoir, jusqu'à se dévoyer. Jusqu'à trahir ses propres idéaux. A partir de la révolution industrielle, la science moderne a changé de voie, se mettant au service d'entreprises de destruction industrielle. S'abandonnant à une nouvelle tentation de Faust, concédant un pouvoir illimité à la technique, elle fabrique (...) un ordre artificiel du monde dont l'être humain n'est plus qu'un appendice. Des entraves religieuses et politiques aux délires scientifiques les plus fous, Michel Faucheux brosse un tableau historique des dévoiements de la science. Mise en garde contre les dérives mais confiance renouvelée : c'est ce paradoxe que tente de résoudre l'auteur, en décryptant la science au prisme de la morale. (shrink)

Eugénie est un prénom qui signifie étymologiquement la "bien-née". C'est dans une racine commune que le terme eugénisme est apparu. Il désigne les méthodes et techniques permettant d'améliorer l'espèce humaine en intervenant sur son patrimoine génétique. L'auteur étend l'idéologie scientiste sous-jacente à l'eugénisme à toutes les tentatives de mise sous influence massive et irréversible de notre humanité au monde. Dans ce nouvel essai original, P. Giorgini s'attaque ainsi à notre développement scientifique et technologique. Jusqu'où ira-t-on? Et comment? A quel prix (...) pour notre humanité? Il brosse un véritable récit du futur en transition. Pour lui, un tiers chemin est possible, ouvrant la voie à une nouvelle ère, combinant prouesse technique, art, spiritualité, imaginaire et devenir de l'humanité en harmonie coopérative avec le bien commun, naturel et socioculturel. (shrink)

Alors que ces deux comportements semblaient presque révolus depuis la "révolution sexuelle" des années 1970-1990, virginité et chasteté connaissent en réalité un fort regain. Dans une société pourtant hypersexualisée, des individus ou des groupes en font aujourd'hui un objectif de vie, sans qu'il soit forcément lié à une croyance religieuse. Cette remarquable synthèse interroge sur le temps long (16e-21e siècle) les pratiques extrêmement variées que recouvrirent en Europe ces deux termes trop souvent confondus et plus complexes qu'il n'y paraît. En (...) dépit du magistère moral de l'Église sur les laïcs, qui tenta de leur imposer l'impératif absolu de la procréation et la dénégation du plaisir charnel, tous les cas de figure furent possibles, entre idéal mystique et turpitudes assumées. Cette quête d'un improbable idéal qui tourmenta les populations témoigne surtout de nos rapports difficiles à la sexualité et du poids des fantasmes masculins sur la condition féminine."--Page 4 of cover. (shrink)

Cet article retrace la manière dont j’ai découvert et surtout identifié et authentifié un manuscrit inédit de Montesquieu, les Notes sur Cicéron (conservé dans le fonds de La Brède de la bibliothèque de Bordeaux). Ce document jette un jour nouveau sur la formation philosophique de Montesquieu et révèle une attitude très critique envers la religion, inspirée en grande partie par la lecture de Bayle.

The article aims at a demonstration of the various problems attached to the concordist project. The study begins with a definition of concordism, precisely in order to show that it is derived from the desire of assuring the unity of the human spirit as it is confronted with the great diversity of scientific knowledge, but also that it ends up contradicting this very intention due to its lack of a true spirit of criticism. The article shows also how during the (...) xx! h century the crucial questions to which the concordism related have to do with those pertaining to the origin of the universe, to the formation of the planet earth and to the notion of original sin. However, due to the fact that this last point is, no doubt, the most delicate and sensible one, the article insists particularly on a more detailed analysis of the notion of original sin in a theological perspective, one namely that is coherent with contemporary scientific knowledge. /// O presente artigo tem por objectivo mostrar os impasses a que conduz a atitude concordista em relação aos dados da Ciência e da Teologia. Nesse sentido, o estudo começa por definir o que se entende por concordismo. Mostra-se até que ponto a intenção do concordismo é a de assegurar a unidade do espírito humano confrontado com a diversidade dos saberes, mas também até que ponto essa mesma intenção é traída pela notável ausência de um verdadeiro espírito crítico. Mostra-se também que ao longo do século XX os pontos mais salientes do concordismo têm a ver com as questões ligadas à origem do universo, à formação da terra e ao pecado original Dado, porém, que este último ponto é, sem dúvida, o mais delicado, o autor do artigo detém-se numa análise mais detalhada e situada da noção de pecado original numa perspectiva teológica renovada por virtude dos conhecimentos derivados das ciências naturais. (shrink)

'Ici sont les dragons.' C'est l'inscription que, jadis, on portait sur les cartes médiévales pour désigner les terres inconnues. Or, s'aventurer en terra incognita, c'est ce qu'assument, aujourd'hui, certaines tentatives - ou tentations - en appui sur la science contemporaine : Prouver l'existence de Dieu, en prolongeant des découvertes en Cosmologie. Envisager une quasi-immortalité du corps humain, grâce aux progrès de la miniaturisation, de la robotique et de l'intelligence artificielle. Montrer, en référence à une Physique anti-mécaniciste, qu'en tant qu'êtres de (...) conscience, nous sommes libres et immortels. La critique des deux premières tentatives devra éclairer la troisième, là où s'actualise la vocation chamanique de l'être humain, son aspiration à tenir l'interface entre le visible et l'invisible, l'ordre terrestre et l'ordre céleste, quête d'un pont entre le Monde humain et l'Univers physique que notre science charge d'énigmes à mesure qu'elle le dévoile."--Page 4 of cover. (shrink)

À partir d’un corpus d’une trentaine de représentations picturales de la tentation de saint Antoine le Grand réalisées aux xv e et xvi e siècles, cet article étudie la manière dont l’art peut offrir une expérience de la tentation, c’est-à-dire la manière dont une œuvre parvient à rendre compte d’une réalité irreprésentable (soit d’un moment de bascule potentielle entre le bien et le mal). Il envisage la réflexion suscitée par ces œuvres sur la condition humaine, sur le rapport (...) au mal, au corps, et surtout sur le pouvoir de l’art, comme si le tableau mettait en péril son principe même : quelle est la source des images? Qui tente qui? (shrink)

Journal Name: Semiotica Issue: Ahead of print.

L'art pour éduquer, à l'âge des sciences et des techniques ?

À partir des années 1650, la querelle catholique de la grâce voit l'affrontement de trois partis théologiques, celui des jésuites, acquis au molinisme, celui des dominicains, défenseurs du thomisme, et celui des jansénistes, partisans d'un retour au strict augustinisme mais soucieux également de se défendre des accusations d'hérésie en mettant en avant leur conformité au thomisme. Le présent article tente de suivre l'évolution philothomiste d'Antoine Arnauld (1612-1694) en exil après la rupture de la Paix de l'Église. À l'évidence, le docteur (...) janséniste ne pardonne pas aux dominicains leur supposée passivité à l'égard des molinistes ; il finit même par se prétendre plus pur thomiste que les disciples attitrés de saint Thomas. (shrink)

Fr. Beretta, dans l'article auquel nous réagissons ici, considérait comme étant une question encore ouverte ce qu'est la valeur doctrinale de la condamnation à l'abjuration imposée à Galilée en 1633, et soutenait une double thèse à cet égard: une censure d'hérésie a été formellement appliquée à la doctrine héliocentrique, et une telle censure, prononcée par le juge suprême de la foi, acquiert valeur d'acte de magistère - le terme 'infaillibilité' est absent, mais la problématique en est toute proche -. Dans (...) une lecture cursive de la cinquantaine de pages de l'article, nous relevons de multiples erreurs de lecture des textes originaux ou des interprétations erronées, telles qu'elles invalident entièrement la thèse de Beretta. Nous incluons également quelques remarques sur l'authenticité du precetto, qui est mise en question à plusieurs reprises. (shrink)

Comment Augustin caractérise-t-il la volonté ? Cet article dégage les quatre axes dramatiques sur lesquels se déploie la conception augustinienne de la volonté : 1° la volonté comme tentation de la transgression (désobéissance) ; 2° la volonté comme impuissance (c'est-à-dire rupture entre le désir et son accomplissement); 3° la volonté comme effort ; 4° la volonté comme instance décisoire (cause spirituelle).

Le Christ récusait toute tentation d'exercice du pouvoir, mais cela n'empêcha pas la théocratie pontificale ; religion de paix et d'amour, le christianisme persécuta les païens et brûla les "hérétiques" qui reproduisaient eux-mêmes ce qu'ils dénonçaient. Quant au marxisme matérialiste, "scientifique", il engendra une "mystique religieuse", avec ses hérétiques, ses procès, ses mises à l'Index. Comment expliquer de tels paradoxes? Comment comprendre les troublantes ressemblances, tant dans leurs discours que dans leurs conséquences, entre des doctrines, des idéologies, des religions, (...) éloignées dans le temps et/ou l'espace, souvent aux antipodes les unes des autres, se combattant violemment, et engendrant pourtant les mêmes conséquences une fois le pouvoir conquis en leur nom? Pour Jean-Louis Martres, la réponse à ces interrogations ne pouvait se trouver dans l'approche par des "courants" qui traversèrent les siècles. La luxuriance des idées politiques ne saurait masquer l'identité profonde qui les unit. C'est dans le raisonnement, non dans le sujet, que réside l'explication fondée sur le concept de structure, sans écarter le changement, donnant à l'analyse politique une dimension originale et stimulante. La pensée martrienne conjugue nécessité et hasard, déterminisme et aléatoire, modèles et complexité. Elle ne manque pas de nous interroger sur le regard que nous pouvons porter sur la conquête et l'exercice du pouvoir. Jean-Louis Martres (1937-2013), agrégé de droit public (1964), professeur émérite des Universités, développa une approche inédite des idées politiques et enseigna les relations internationales (au sens de la science politique) à l'Université de Bordeaux. Il enseigna aussi à l'Université Beida de Pékin. (shrink)

Face aux trois tentations majeures du catholicisme traditionnel, à savoir le particularisme absolutisé de la compréhension qu’il a de lui-même, le supranaturalisme de sa compréhension de Dieu, l’an-historisme de la théologie mystique, face ainsi à la théologie dualiste de la délimitation par rapport à ce qui n’est pas lui, le concile Vatican II représente, dans sa visée, l’ouverture au réel tel qu’il est, dans un esprit non de discrimination mais de discernement, avec la question : qu’est-ce qui dans le réel (...) est constructeur, qu’est-ce qui est destructeur? Il est mû par la conscience que Dieu est le Dieu du réel et la foi, foi au coeur du réel. Il marque l’ouverture à une théologie de la récapitulation selon laquelle toutes choses sont récapitulées par Dieu en Christ, et ainsi à une intégration critique du réel, dépassant par là l’exclusivisme du catholicisme traditionnel et accédant à l’exigence d’une théologie critique — exclusive et inclusive à la fois — de la catholicité. Over against the three major temptations of catholicism, which are the absolutized particularism of its autocomprehension, the supernaturalism of its comprehension of God, the nonhistorical character of mystical theology, then over against the dualistic conception of its distinction from what is different from itself. Council Vatican II stands for an opening to the real as it is, in a spirit not of discrimination but of discernment, with the question : what in the real is creative, what is destructive? It is motivated by the consciousness that God is the God of the real, and that faith is to be found at the heart of the real. It means the opening to a theology which recapitulates everything in Christ, that is, the opening to a critical integration of the real, according to the requirements of a critical theology of catholicity — at the same time exclusivist and inclusivist — over against the exclusivism of traditional catholicism. (shrink)

Face aux trois tentations majeures du catholicisme traditionnel, à savoir le particularisme absolutisé de la compréhension qu’il a de lui-même, le supranaturalisme de sa compréhension de Dieu, l’an-historisme de la théologie mystique, face ainsi à la théologie dualiste de la délimitation par rapport à ce qui n’est pas lui, le concile Vatican II représente, dans sa visée, l’ouverture au réel tel qu’il est, dans un esprit non de discrimination mais de discernement, avec la question : qu’est-ce qui dans le réel (...) est constructeur, qu’est-ce qui est destructeur? Il est mû par la conscience que Dieu est le Dieu du réel et la foi, foi au coeur du réel. Il marque l’ouverture à une théologie de la récapitulation selon laquelle toutes choses sont récapitulées par Dieu en Christ, et ainsi à une intégration critique du réel, dépassant par là l’exclusivisme du catholicisme traditionnel et accédant à l’exigence d’une théologie critique — exclusive et inclusive à la fois — de la catholicité. Over against the three major temptations of catholicism, which are the absolutized particularism of its autocomprehension, the supernaturalism of its comprehension of God, the nonhistorical character of mystical theology, then over against the dualistic conception of its distinction from what is different from itself. Council Vatican II stands for an opening to the real as it is, in a spirit not of discrimination but of discernment, with the question : what in the real is creative, what is destructive? It is motivated by the consciousness that God is the God of the real, and that faith is to be found at the heart of the real. It means the opening to a theology which recapitulates everything in Christ, that is, the opening to a critical integration of the real, according to the requirements of a critical theology of catholicity — at the same time exclusivist and inclusivist — over against the exclusivism of traditional catholicism. (shrink)

Cernée par la tentation autoritaire, la démocratie paraît fragilisée. Brandie comme un étendard, la promesse d'un? gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple - n'a, semble-t-il, pas été véritablement tenue. La classe politique paraît souvent plus soucieuse de sa propre survie que du bien commun, la démocratie représentative ne serait-elle qu'un leurre? Partout dans le monde, de nouveaux mouvements citoyens cherchent à mettre en oeuvre une démocratie horizontale. En déconstruisant les mécanismes et les croyances qui régissent notre (...) vision du pouvoir, ce texte propose de refonder rigoureusement le concept de démocratie réelle."--Page 4 of cover. (shrink)

In La Téntation de Saint Antoine Gustave Flaubert dramatizes a philosophical exchange about the nature of divine providence and the efficacy of petitionary prayer. The Devil and Antony consider the question of whether God can be called upon for relief from suffering. The Saint assumes as popular religion teaches that it is possible to ask for God's help in emergency situations, while the Devil poses a dilemma to challenge Antony's faith. The Devil seeks to expose contradictions in some of the (...) beliefs Antony holds about God's infinite perfection. The Devil's argument purports to prove that God is not a person, and that for this reason God is inaccessible to human interaction. The Devil's dilemma is supposed to be this: If God as an infinitely perfect being created the universe, then divine providence is not needed [does not exist]. If divine providence is needed [exists], then the universe is defective [not the creation of God as an infinitely perfect being].Although these look at first to be the opposite poles of an excluded middle, propositions and are mere contrapositives. Since the Devil's propositions and are logically equivalent, the Devil can only proceed to the conclusion that God does not exist or that divine providence is not needed or does not exist paradoxically by assuming that God exists or that divine providence is needed or exists. Yet if divine providence is needed or exists, then God exists as its divine source. If the Devil is supposed to succeed by logic, his dilemma as Flaubert portrays it is powerless to prove that the only reasonable religious attitude is an impassionate metaphysical acknowledgement of the existence of an impersonal infinitely perfect Substance, which is absolute unchanging unmoveable Being. (shrink)

In La Téntation de Saint Antoine Gustave Flaubert dramatizes a philosophical exchange about the nature of divine providence and the efficacy of petitionary prayer. The Devil and Antony consider the question of whether God can be called upon for relief from suffering. The Saint assumes as popular religion teaches that it is possible to ask for God's help in emergency situations, while the Devil poses a dilemma to challenge Antony's faith. The Devil seeks to expose contradictions in some of the (...) beliefs Antony holds about God's infinite perfection. The Devil's argument purports to prove that God is not a person, and that for this reason God is inaccessible to human interaction. The Devil's dilemma is supposed to be this:(1) If God as an infinitely perfect being created the universe, then divine providence is not needed [does not exist].(2) If divine providence is needed [exists], then the universe is defective [not the creation of God as an infinitely perfect being].Although these look at first to be the opposite poles of an excluded middle, propositions (1) and (2) are mere contrapositives. Since the Devil's propositions (1) and (2) are logically equivalent, the Devil can only proceed to the conclusion that God does not exist or that divine providence is not needed or does not exist paradoxically by assuming that God exists or that divine providence is needed or exists. Yet if divine providence is needed or exists, then God exists as its divine source. If the Devil is supposed to succeed by logic, his dilemma as Flaubert portrays it is powerless to prove that the only reasonable religious attitude is an impassionate metaphysical acknowledgement of the existence of an impersonal infinitely perfect Substance, which is absolute unchanging unmoveable Being. (shrink)

Une lettre de Fénelon au duc de Bourgogne, écrite en 1708, représente le sommet du sobre échange épistolaire entre l’archevêque et le prince. Nous utiliserons ici cette lettre comme un point de départ pour sonder la richesse linguistique et rhétorique du discours de l’épreuve chez Fénelon directeur de conscience. Miroir de concentration des thèmes féneloniens, elle peut être l’objet d’une lecture rapprochée, mais il convient aussi d’élargir le cadre et d’évoquer le vaste intertexte où elle s’insère : les exigences radicales (...) du pur amour transparaissent alors – tout comme, ailleurs, sous le voile de la fable – à travers le conseil politique, les maximes de la sagesse humaniste ou le nuances du portrait spirituel. (shrink)

Qu'est-ce que l'action? Une rupture dans le cours du temps, une prise de risques, un commencement. L'agent, tel le plongeur quittant le bord, ne peut revenir en arrière ; l'exécution l'engage tout entier, corps et âme ; il doit faire confiance au monde, aux autres et à lui-même. C'est par l'action que la nouveauté entre dans la nature et dans l'histoire. Ces caractères de l'action sont-ils universels ou varient-ils selon les cultures et les époques? Bien qu'il existe différents styles d'action, (...) les modélisations dramatiques (par le récit) et mathématiques (par le calcul) du phénomène en font ressortir l'unité. En même temps, la dualité du dramatique et du mathématique est insurmontable, sans doute parce que l'histoire humaine est tragique et que la tragédie se prête mal au calcul mathématique. L'action nous révèle notre identité, y compris nos faiblesses, et commande notre destin. Cet essai fait le pari que les hommes peuvent faire prévaloir la raison pour régler les conflits. Il considère la notion chrétienne de communion des saints comme une source majeure des essais politiques et scientifiques pour nous faire prendre la mesure de l'unité du genre humain, malgré la tentation de nous enfermer dans des "sociétés closes". (shrink)

" Une nouvelle philosophie politique, d'abord par l'interrogation qu'elle peut aujourd'hui et doit conduire sur elle-même. Ses défis concrets ne sont pas aussi évidents que du temps d'Aristote, de Locke et de Kant. Son implication est nécessairement plus forte dans les champs ouverts par l'histoire, les sciences de la société, le droit et l'économie, avec le risque qu'elle s'abandonne elle-même à la tentation de perdre sa spécificité. " Les chapitres de cet ouvrage sont pour l'essentiel inédits. Ils explorent différents (...) aspects de cette nouvelle philosophie politique et illustrent la fécondité d'un aller et retour constant entre la philosophie et la politique réelle. La philosophie doit désormais s'affronter aux faits, accepter de s'inscrire dans l'histoire et répondre de sa vérité. Un antidote contre les supercheries politiques et philosophiques. (shrink)

RésuméDans cet article, j'analyse deux approches du phénomène du geste, tel qu'il est constitué par l'incarnation, l'intersubjectivité, l'affectivité et le langage : tandis que Martin Heidegger affirme que le mouvement corporel humain dans son ensemble doit être compris comme geste par opposition au mouvement spatial des choses, Vilém Flusser intègre sous cette notion une multitude de pratiques et d'activités humaines que le sens commun hésite à appeler gestes. Le dilemme de la phénoménologie du geste consiste dans cette tension entre la (...) concrétude plurielle des apparences gestuelles et la tentation irrépressible d'identifier une couche unitaire qui leur permettrait de tenir ensemble. (shrink)

Habermas élabore une théorie radicale de la démocratie qui entend répondre aux défis posés tant par la mondialisation économique que par la tentation de repli des « peuples » qui cherchent à retrouver une souveraineté perdue. Une telle théorie, qui prend une forme délibérative, projette la démocratie dans la constitutionnalisation du droit international, et implique une perspective cosmopolitique. Dans ce cadre, la réflexion sur la politique européenne et ses institutions est centrale, et permet de montrer que la théorie critique (...) n’a rien perdu de sa lucidité quand il s’agit de mettre en garde notamment contre un « fédéralisme postdémocratique de l’exécutif » dans lequel l’Europe risque de se perdre. (shrink)

Le péché originel.--L'orgueil.--La vaine gloire.--Le naturalisme.--La curiosité.--La puissance des illusions.--La simplicité.--La faiblesse.--Les consolations.--La tentation.--Le scrupule.--Les passions.--Le coeur.--Le sensualisme.--La langue.--L'envie.--L'imagination et la mémoire.-Le défaut dominant.--Le péché véniel.--Le monde et les démons.