Cet ouvrage d'histoire des idées et de philosophie des sciences rassemble plusieurs études dont le point commun est d'analyser les conséquences majeures de la découverte scientifique de l'infini. Ainsi, Alexandre Koyré montre comment la révolution galiléenne ou la découverte du calcul infinitésimal par Leibniz et Newton ont profondément modifié la conscience qu'a l'homme de lui-même et de sa place dans l'univers.

Alexandre Koyré a réuni trois ans avant sa mort (1964) ces Etudes d'histoire de la pensée philosophique. On retrouve ici la curiosité inlassable de l'auteur des Etudes newtoniennes, qui nous livre une histoire de la pensée philosophique de Zénon à Martin Heidegger, de Spinoza à Condorcet et à Louis de Bonald. L'auteur aborde à la fois les questions sur le vide et l'espace infini au XIVe siècle, celles sur le temps d'après la Logique d'Iéna, dont la doctrine inspirera la phénoménologie (...) de Husserl, de Heidegger et de Sartre, et d'autres sur la langue et la terminologie hégéliennes. (shrink)

Historien d'origine russe, Alexandre Koyré (1892-1964) est l'une de ces personnalités exceptionnelles dont les découvertes et les audaces ont profondément marqué l'évolution des idées au XXe siècle. Année par année, de 1922 à 1962, ce recueil nous fait suivre son itinéraire intellectuel à travers les enseignements qu'il donna à l'Ecole pratique des hautes études à Paris et aux Etats-Unis. Il nous permet de mieux comprendre le combat de Koyré pour faire de l'histoire des sciences le coeur même d'une histoire de (...) la pensée humaine, préfigurant aussi bien l'extraordinaire développement de cette discipline depuis un demi-siècle que l'anthropologie historique. Pietro Redondi a largement enrichi le contenu de ce livre à l'occasion de sa réédition, trente ans après sa première parution. Avec une nouvelle présentation, des textes inédits, un index et de nombreuses illustrations, ce volume offre ainsi la meilleure introduction à l'oeuvre de Koyré. (shrink)

Originally published in English in 1973. This volume traces the development of the revolution which so drastically altered manâes view of the universe in the sixteenth and seventeenth centuries. The "astronomical revolution" was accomplished in three stages, each linked with the work of one man. With Copernicus, the sun became the centre of the universe. With Kepler, celestial dynamics replaced the kinematics of circles and spheres used by Copernicus. With Borelli the unification of celestial and terrestrial physics was completed by (...) abandonment of the circle in favour the straight line to infinity. (shrink)

Des deux Essais réunis dans ce volume, l'un, Introduction à la lecture de Platon, présente, dans une première partie, une analyse de la composition subtile et raffinée du dialogue socratique : œuvre dramatique qui présuppose la présence d'un personnage n'y figurant pas, celle du lecteur-auditeur, auquel est dévolu le rôle de comprendre le sens caché du débat et d'en tirer les conclusions. Conclusions que Socrate, délibérément, évite de formuler, mais qui y sont nécessairement impliquées. Ce que l'auteur démontre en prenant (...) comme exemples le Ménon, le Protagoras et le Théétète. La deuxième partie de l'Introduction offre une étude de La République en soulignant l'actualité paradoxale des problèmes fondamentaux qui y sont discutés par Platon. Faisant suite à l'Introduction, les Entretiens sur Descartes reproduisent les conférences données par l'auteur à l'Université du Caire lors du tricentenaire du Discours de la méthode. Ces Entretiens développent une conception de la philosophie de Descartes comme catharsis spirituelle et intellectuelle qui ouvre à l'homme la voie vers la vérité, et vers Dieu. Descartes échappe ainsi au scepticisme et au désarroi qui ont suivi le bouillonnement confus de la Renaissance. La science cartésienne, toute périmée qu'elle soit, est présentée comme un effort prodigieux pour réaliser l'idéal - ou le rêve - de la mathématisation totale de l'Univers, ressuscité, de nos jours par Einstein. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:French Philosophical Thought: Present Trends of French Philosophical Thought *Alexandre Koyré*This is a rather large subject, so you will not be astonished that I shall not treat it in its entirety. French philosophy during the years of war and occupation was pretty active. Though there were some heavy losses: the death of Brunschvicg, posthumous book [...], Héritage de mots, héritage d’idées, 1 a book written when Brunschvicg was in (...) hiding, and a book as “clear and serene as that of Condorcet,” has appeared after the liberation of France; the death of Halbwachs, of Politzer, of Cavaillès, of Lautman shot by the Nazis, of others less well known...; there was the ban on publications by Jewish authors, yet, in spite of this, there has been a surprising number of interesting and even important publications, both during and after the war.It seems that for the elder generation of French philosophers—and that applies not only to philosophers, but to scholars in general—for the generation of men too old to take an active part in the underground move-ment—work, as if nothing happened, has been in the same time a means of escape and a means of resistance. They felt themselves asserting a spiritual tradition that could not be destroyed, and should not be destroyed, and should not be endangered by such contingent “accidents” as Vichy government or even the Gestapo.Thus there have been a new translation of Plato by Robin, books on Plato, on Aristotle, on the medieval (Gilson) and modern philosophy etc., books on philosophy of science, books on sociology, psychology, logic (Méray, Serrus), 2 philosophy of religion, translations of philosophy classics. At the first glance the bibliography of this period (Lavelle, Le Senne, Bachelard, Gilson, etc.) you could have the impression wander in a familiar landscape: yet this would be a completely false impression, because as a matter of fact, this familiar landscape has been completely upturned by the upsurge of existentialism and the revival of Catholic philosophy [End Page 531] (Fessard, 3 De Lubac, Blondel, Nedoncelle, G. Marcel). Under this double impact everything—even the “climate” of philosophy—has changed. Philosophy has become a socially phenomenon.Neither Catholicism nor existentialism are, of course, specifically French intellectual movements. Catholicism is universal ex definitione, and as for existentialism, though French existentialism possesses some specific fea-tures that distinguish it from and even oppose it to the German one, fea-tures that can probably be explained by different national traditions—Descartes, Pascal—it, too, is no more French than it is German. Existen-tialism as such is European by-phenomenon, a definite phase of Western philosophical thought (and European thought, European civilization, at least until the recent—perhaps successful—attempts to destroy it, has been a unity). It originates more than a hundred years ago with Maine de Biran and Kierkegaard, and only has been rediscovered by the twentieth century now. Two thinkers that have been nearly completely neglected by the 19th century—but the 19th century, at least the second part of it, has been a dark age for philosophy—and after the rediscovery or simply the discovery of Kierkegaard in the 20th, it spreads, in Kierkegaard’s wake, from country to country with the usual speed or delay with which ideas travel today. Thus existential philosophy has been, first, developed in Germany in the ‘20s and ‘30s by Heidegger and Jaspers, then—Kierkegaard having been translated into French during the long armistice between the World Wars—in France, some 15 years later. 4 I have heard, by the way, that Kierkegaard has been, or is in the process of being translated into English. So, it is possible that in some 15 or 20 years you will have an existentialism in this country.But to return to France, the rise or upsurge of existentialism has been extraordinarily rapid. It was simultaneous with Husserl’s phenomenolo-gy becoming known in France (Husserl’s last work, Meditations Car-tesiennes, being the text of the lectures he gave in the Sorbonne in 1929, which is now available only in the French translation): from Husserl to... (shrink)

"Le Proslogion de Saint Anselme de Cantorbéry - l'œuvre la plus célèbre d'un des premiers et des plus grands philosophes du moyen âge - a joué dans l'histoire de la philosophie médiévale et moderne un rôle de tout premier plan. Il contient, en effet, ce fameux argument, dit..." ontologique ", qui - fortune à nulle autre pareille - sema la division et la discorde parmi les philosophes et les théologien". Alexandre Koyré, Introduction au Proslogion.

— 1. Les rapports entre Galilée et Descartes : état actuel de la question. — 2-3. L’erreur de l’interprétation traditionnelle. — 4. Gomment elle provient de Descartes lui-même. — 5. L’erreur de Descartes. — 6. Les expériences de Galilée sont interprétées à tort comme preuves expérimentales. — 7. Rôle de l’expérience. — 8. et de la raison. — 9. Expérience et mathématiques. — 10. L’innéisme chez Galilée. —11. Le platonisme de Galilée. —12. Son attitude semblable à celle de Descartes.

Des deux Essais réunis dans ce volume, l'un, Introduction à la lecture de Platon, présente, dans une première partie, une analyse de la composition subtile et raffinée du dialogue socratique : œuvre dramatique qui présuppose la présence d'un personnage n'y figurant pas, celle du lecteur-auditeur, auquel est dévolu le rôle de comprendre le sens caché du débat et d'en tirer les conclusions. Conclusions que Socrate, délibérément, évite de formuler, mais qui y sont nécessairement impliquées. Ce que l'auteur démontre en prenant (...) comme exemples le Ménon, le Protagoras et le Théétète. La deuxième partie de l'Introduction offre une étude de La République en soulignant l'actualité paradoxale des problèmes fondamentaux qui y sont discutés par Platon. Faisant suite à l'Introduction, les Entretiens sur Descartes reproduisent les conférences données par l'auteur à l'Université du Caire lors du tricentenaire du Discours de la méthode. Ces Entretiens développent une conception de la philosophie de Descartes comme catharsis spirituelle et intellectuelle qui ouvre à l'homme la voie vers la vérité, et vers Dieu. Descartes échappe ainsi au scepticisme et au désarroi qui ont suivi le bouillonnement confus de la Renaissance. La science cartésienne, toute périmée qu'elle soit, est présentée comme un effort prodigieux pour réaliser l'idéal - ou le rêve - de la mathématisation totale de l'Univers, ressuscité, de nos jours par Einstein. (shrink)