Les développements de la réflexion contemporaine ont suscité un nouvel intérêt pour la pensée d’Aristote. La phénoménologie d’Edmund Husserl avait dès l’entre-deux-geurres réintroduit une série de notions empruuntées à la philosophie du Stagirite, au point de paraître renouer avec les développements de la scolastique aristotélicienne médiévale.Les études d’André de Muralt réunies dans ce recueils s’attachent à l’interprétation de la métaphysique d’Aristote. L’interrogation soulevée a une portée immédiatement métaphysique, et tout aussi bien critique, logique et linguistique. Elle détermine le domaine d’une (...) onto-logie, dont la métaphysique aristotélicienne est, parallèlement à la dialectique platonicienne, l’une des manifestations exemplaires.Analysée dans son rapport à la phénoménologie husserlienne, à l’ontologie heideggerienne et à la philosophie analytique du langage, la métaphysique aristotélicienne peut ainsi s’insérer dans le débat contemporain et l’éclairer. (shrink)
De Muralt's ambition is to carry out such 'historical' inquiries in the form of a structural analysis of philosophy, which he regards as a rigorous philosophical discipline - that is, as a science.
L’auteur, qui tente de définir ici ce qu’il entend par méthode d’« analyse structurelle » et de « compréhension analogique » des doctrines, l’illustre d’exemples concrets et induit ainsi la structure d’intelligibilité de toute réflexion politique possible : celle de la causalité totale et ordonnée du prince et du peuple, analogue de la distinction structurelle métaphysique de la forme et de la matière, de la quiddité et de l’exercice, telle que l’aristotélisme les propose.Il montre par là même comment le « (...) volontarisme » de Duns Scot et d’Occam rompt avec ce mode de pensée en définissant la volonté comme absolue de toute détermination finale et objective par soi. Ce « volontarisme » – source de la réflexion politique moderne – inspire immédiatement la notion du droit naturel de tous sur tout , dont les virtualités anarchiques appellent des contrepieds aussi divers que le sont la loi divine a apriori, le droit divin des rois, le droit naturel du jusnaturalisme moderne, le contrat social, la limitation psychologique de la volonté de chacun par celle d’autrui, comme les présentent tour à tour Occam, Suárez, Spinoza, Hobbes, Locke, Pufendorf, Barbeyrac, Rousseau, l’utilitarisme ou l’éthique de la discussion. (shrink)
Le présent recueil groupe neuf textes consacrés à la phénoménologie. Il répond à la même préoccupation que le volume précédent, dédié à Aristote : comprendre pourquoi et comment la phénoménologie contemporaine a ranimé l’intérêt de certaines notions centrales de la critique aristotélicienne et scolastique, dont celle de l’intentionnalité principalement.Les études d’André de Muralt ouvrent la vaste perspective d’une science qui prétend montrer comment, dans l’apparaître du phénomène à une conscience humaine, se constitue ou se révèle, le sens et la vérité (...) de l’être même. Que cette science, la phénoménologie, s’attache à la description de la perception, du jugement, de l’acte morale pratique, de la création artistique ou de la parole du poète, c’est la même structure de pensée qui dévoile, à travers les vécus multiples de la conscience humaine, l’unité objective de la réalite sentie ou affirmée, l’authenticité de l’existence libre, la beauté et la vérité de l’œuvre d’art. La phénoménologie de Husserl, l’ontologie de Heidegger, l’anthropologie de Sartre, la phénoménologie de la perception de Merleau-Ponty, la phénoménologie de l’expérience esthétique de Mikel Dufrenne, en sont autant de témoins, spécifiques et originaux. (shrink)
Cet essai métaphysique et critique se présente comme une « analogie des métaphysiques » et illustre la méthode d’analyse structurelle de la pensée philosophique. Après avoir défini les métaphysiques possibles des transcendantaux, l’auteur fait apparaître qu’il n’est de métaphysiques que de l’être et de l’un, comme Parménide l’avait pressenti : la métaphysique analogique de l’aristotélisme, les métaphysiques univoques inspirées de Duns Scot, les métaphysiques néo-platoniciennes de l’Un dérivant de Plotin. Il peut ainsi, par une analyse structurelle de la métaphysique aristotélicienne (...) de Thomas d’Aquin et de la métaphysique de Plotin, Denys l’Aréopagite, Maître Eckhart et Nicolas de Cuse, élaborer la notion aristotélicienne de la participation comme relation transcendantale de similitude et interpréter l’admirable apport du néo-platonisme grec selon la structure de pensée qu’exige la métaphysique aristotélicienne de l’analogie, de la causalité et de la participation. (shrink)