André Tosel, décédé en mars 2017, était un philosophe engagé, attaché tout au long de son existence à faire vivre un marxisme critique puisant notamment dans le meilleur de la tradition italienne de ce courant de pensée ; il fut l'un des rares français à introduire et discuter les oeuvres majeures d'A. Labriola et surtout d'A. Gramsci, ainsi par ailleurs que celles de Vico dont il fut un fin connaisseur. Il consacra sa thèse de doctorat d'état aux rapports entre (...) religion, politique et philosophie chez Spinoza et contribua de façon décisive à de nouvelles lectures du philosophe en le mettant en miroir de Marx. Professeur de philosophie des universités de Besançon, Franche Comté, de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et de Nice Sophia-Antipolis, dans lesquelles il occupa de nombreuses fonctions de directions administratives et scientifiques, il était un homme de collectif attaché à faire vivre le savoir, s'engageant dans la vie universitaire et politique, contribuant également de manière décisive au lancement et à l'animation de la revue Actuel Marx. Passionné par l'évolution des pensées contemporaines, il intervenait régulièrement dans des débats d'actualité, sous la forme de contributions dans L'Humanité ou dans des ouvrages destinés à un public large, tout particulièrement dans la dernière période sur les questions de sécularisation, de laïcité et de religion. Cet ouvrage entend lui rendre hommage en abordant les différentes facettes de son oeuvre, traversant un demi-siècle de vie intellectuelle. (shrink)
Introduction : Gramsci, ce célèbre inconnu -- 1. Trois portaits de Gramsci en intellectuel politique -- 2. Quasi système et histoire dans les cahiers de prison -- 3. Antonio Gramsci : quel socialisme ? Quel communisme ? -- 4. La philosophie de la praxis entre conception du monde, religion, idéologie, sens commun -- 5. Survie et création en prison -- 6. L'hégémonie comme pédagogie: formation de la volonté collective et de la personnalité individuelle.
Periods of the Epoch: Shifts between Nominalist and Realist Versions of a Concept. The nominalist critique of the concept of epoch has the effect of relegating and discarding the various philosophies of history. Such a critique, necessary as it is, is nonetheless doomed to fail, if it does not promote the critical apprehension of reality in terms of a renewed epochal thinking, capable of addressing capitalism in its current phase, that of an actualised world-system. The idea of a general history (...) is one which does not consent to its post-modern effacement or dissolution. It is, on the contrary, an idea which can re-emerge in a renewed, trans-modern version. (shrink)
Le néolibéralisme est la conception du monde organique du néocapitalisme mondialisé dont l’objectif est d’imposer à toutes les pratiques la soumission réelle par et sous le capital indissolublement industriel et financier. Cette conception du monde capture les subjectivités et les forme par le développement d’un imaginaire pauvre mais efficace. La critique de l’économie politique inclut celle de cet imaginaire. Celui-ci n’est pas une figure simple. Il s’articule en deux dictions non convergentes, mais spéculaires, saisies dans une tension souvent contradictoire.La première (...) est une diction universaliste qui mime la logique pure du capital en la mystifiant. La seconde diction est liée au retour nécessaire des configurations concrètes de la différenciation anthropologique : genre, nationalité, citoyenneté privilège, religion, langue, culture. L’imaginaire obéit alors à la dualité entre un « Nous » et un « Eux » et il se fait guerrier et raciste. Cette tension est structurale et jusqu’à aujourd’hui l’imaginaire néolibéral a réussi à supplanter son universalisme abstrait en le supplémentant par recours aux différenciations anthropologiques, comme le prouve le devenir capitaliste de toutes les économies de la planète, qui disent leur concurrence en ce langage. Une brèche pourrait cependant s’ouvrir dans ce dispositif : c’est celle que produit une économie capitaliste devenue par le moyen de la dette une économie de la dette. L’imaginaire de la dette peut être le lieu d’une critique et d’une pratique émancipatrices nous libérant des formes de l’imaginaire néolibéral. Pourquoi pas un imaginaire du débiteur libéré ; et s’appropriant dans une démocratie processus sa puissance d’agir et de penser, individuelle et collective? (shrink)
This book provides the first English translations of pivotal essays and debates on the role of language politics, linguistics, and translation in Antonio Gramsci's influential cultural theory. It also includes new works from leading and up-and-coming anglophone scholars to create a vital resource for a wide variety of readers interested in Gramsci across many disciplines including cultural studies, critical political economy, social and political theory, literature, sociology, post-colonialism, and philosophy.
This volume gathers contributions at the intersection of history and politics. The essays, covering such topics as diverse as Italian identity in the Tientsin concession, international refugee policies in the interwar period and after, and the myths and realities of the Ukranian-Russian encounter in independent Ukraine, show that history provides better grounding as well as a more suitable paradigm for the study of politics than economics or other hard sciences. All of the contributors have a common link - doctoral work (...) supervised and shaped by Professor Andre Liebich - but have since expanded widely in the world. Hence, the authors of this work at once share a common base and yet benefit from diverse viewpoints. (shrink)