This paper confronts the interpretations of Eugène Atget’s photography given by Robert Desnos and Walter Benjamin. In the first part, it discusses Atget’s reception among the surrealists, particularly his relationship with Man Ray and the publication of some of his views from Paris in Littérature and La Révolution surréaliste. The second part is focused on the paragraphs that Benjamin has devoted to Atget in “Short history of photography” and "The work of art in the age of its technological reproductibility”. Finally, (...) it introduces, establishes and comments two texts by Desnos to highlight his idea of a history of photography, the place he attributes to Atget in it, and the presence of topical and figures of fundamental significance for Benjamin’s own perspective. (shrink)
Dans cet article, nous analysons comment et dans quelle mesure les changements dans les modalités d’allocation des financements publics génèrent des transformations dans les pratiques, les temporalités et l’organisation de la recherche en histoire. Face aux deux thèses qui s’affrontent autour de cette problématique, l’une soutenant l’hypothèse de la déprofessionnalisation et de la perte d’autonomie des chercheurs, et l’autre celle d’une recomposition de la profession académique, le travail d’enquête réalisé dans trois laboratoires d’histoire en France montre qu’il n’y a pas (...) de modèle unique d’adaptation des équipes et des chercheurs par rapport à la montée en puissance des financements sur projet (FSP). La prise en compte du niveau organisationnel, avec ses spécificités contextuelles, se révèle essentielle pour saisir les modalités d’ajustement des laboratoires et des chercheurs face au renforcement des mécanismes de contractualisation. Par ailleurs, contrairement aux disciplines nécessitant des dispositifs expérimentaux coûteux, le niveau plus modeste des ressources mobilisées pour la conduite des recherches en histoire permet plus facilement aux historiens d’adopter une position de repli face aux FSP. Cette posture est également renforcée par le système de reconnaissance de la qualité académique propre au champ historiographique qui accorde une importance particulière au travail individuel et à l’investissement de longue durée. (shrink)
La genèse de la vedette de cinéma qu’effectue Walter Benjamin au chapitre 10 de L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (dernière version, 1939) trouve une résonance politique dans une note de bas de page du même chapitre où la star acquiert un statut analogue au dictateur, quand la technique (de reproduction) de l’œuvre d’art devient elle-même, à travers le cinéma, œuvre d’art. Si les démocraties bourgeoises contiennent, dans leur rapport aux médias de masse, la possibilité de leur basculement (...) dans le fascisme, c’est parce que leurs gouvernants, au même titre que l’acteur de cinéma, deviennent des marchandises, soumises à la loi de la forme équivalente (de la marchandise). L’« esthétisation de la politique » doit dès lors être comprise comme la restitution de l’« aura » et de la « valeur cultuelle » qui l’accompagne, dans et par les conditions qui par définition en constituent la liquidation, à savoir la technique, qui sont l’attribut du pouvoir. Sublimer la marchandise en la présentant sous les espèces de l’œuvre d’art quand celle-ci devient marchandise – ainsi s’institue la star –, et identifier l’homme politique à une œuvre d’art – à une star –, revient à faire de lui l’incarnation du pouvoir : un dictateur. (shrink)
Résumé : L’actuel programme d’« Histoire et éducation à la citoyenneté » pour le 2e cycle du secondaire, portant sur l’histoire du Québec, a suscité depuis 2006 de nombreux commentaires dans les milieux intellectuels en raison de son contenu. Certains affirment que la transmission des grands événements historiques qui structurent la mémoire collective ou nationale y est inexistante, d’autres soutiennent qu’il doit favoriser le développement des compétences critiques et citoyennes, donc, l’autonomie de l’élève face à la mémoire collective ou nationale. (...) Quelle position les enseignants du secondaire occupent-ils dans ce débat ? Il est possible de le découvrir par l’entremise de la perception qu’ils se font du programme et de ses trois compétences. Abstract: The current program «History and Citizenship Education» for the second cycle of secondary education, on the Quebec history, raised many comments in intellectual circles because of its content since 2006. Some argue that the transmission of major historical events that shape the collective or national memory is non-existent, others argue that it should promote the development of critical thinking and citizenship skills, thus the autonomy of the student facing the memory collective or national. What position secondary teachers do they have in this debate? It’s findable out through the teachers perceptions about program and its three skills. (shrink)
Le « lieu théologique » qu'est le magistère de l'Eglise s'impose de plus en plus à la réflexion du théologien, du canoniste et, plus largement, de tout catholique averti en raison de documents nombreux et divers émanant du pape et des instances romaines. Tirant ses origines du concept de tradition en référence directe à l'expérience de foi, le Magistère est aussi le produit d'une longue histoire. Dans cette histoire, l'organe transmetteur allait prendre le pas sur la tradition transmise, avec prise (...) en compte de la foi comme obéissance plutôt qu'adhésion et surgissement du concept de « foi ecclésiastique ». Au terme de cette histoire, une question se pose inévitablement : doit-on analyser ces évolutions en terme de dérives ? The « theological site » that is the Church's Magisterium is more and more a subject of reflection for the theologian, the canonist, and, more generally, fur every aware Catholic. This is especially due to the numerous and diverse documents coming from the Pope and other Roman sources. Deriving its origins from the concept of tradition in direct reference to the experience of faith, the Magisterium is also the Product of a long history. In this history the transmitting organ would take ascendancy over received tradition, with an account of the faith as obedience rather than adhesion, and the growth of the concept of « ecclesiastical faith. » At the term of this history a question is inevitably posed : should one analyze these evolutions in terms of going astray ? (shrink)
Résumé — Cet article se propose de fournir une contribution au débat interprétatif sur le principe de la limitation de l’acte par la puissance dans la démonstration de l’infinité de Dieu de la Summa theologiae de Thomas d’Aquin à travers une enquête à caractère historique qui expose quelques-unes des étapes capitales de l’histoire de cette preuve. Le désaccord qui divise les interprètes contemporains à propos du rôle joué par le principe susdit hérite, en réalité, d’une opposition séculaire parmi les commentateurs (...) de Thomas qui remonte à la discussion qui suivit l’intervention de Tommaso de Vio et de Francesco Silvestri . D’autre part, l’incontestable présence chez certains commentateurs classiques de Thomas, Jean de Saint-Thomas in primis, d’une position qui sépare la preuve de la Summa du principe de la limitation de l’acte par la puissance réceptive, loin d’exprimer une orthodoxie par rapport à la tradition la plus ancienne, constitue un renversement par rapport à la lecture de Cajetan et de Silvestre de Ferrare, qui s’était affirmée comme l’interprétation canonique du texte de Thomas.— Questo articolo si propone di fornire un contributo al dibattito interpretativo sul principio della limitazione dell’atto attraverso la potenza nella dimostrazione dell’infinità di Dio nella Summa theologiae di Tommaso d’Aquino attraverso un’indagine di carattere storico che espone alcune delle tappe capitali della storia di questa prova. Il disaccordo che divide gli interpreti contemporanei sul ruolo giocato dal principio suddetto eredita, in realtà, un’opposizione secolare fra i commentatori di Tommaso che risale alla discussione che seguî gli interventi di Tommaso de Vio e di Francescio Silvestri . D’altra parte, la presenza, incontestabile, in alcuni commentatori classici di Tommaso, primo fra tutti Giovanni di san Tommaso, di una posizione che separa la prova della Summa dal principio della limitazione dell’atto attraverso la potenza recettiva, lungi dal configurarsi nei termini di una posizione ortodossa rispetto alla tradizione più antica, costituisce un ribaltamento della lettura di Cajetano e di Silvestro da Ferrare, che si era affermata come l’interpretazione canonica del testo di Tommaso. (shrink)
ArgumentIl s’agira, en s’appuyant sur les analyses de Heidegger, Merleau-Ponty et Gadamer, et sur des exemples empruntés aussi bien à l’architecture et à la peinture qu’à la littérature, à la poésie et à la musique, de montrer que l’œuvre d’art, loin d’être intemporelle, possède une temporalité spécifique, qui est celle de la présence actuelle et de la contemporanéité.
Hans-Georg GADAMER, Hermeneutische Entwürfe. Vorträge und Aufsätze ; Pascal MICHON, Poétique d’une anti-anthropologie: l’herméneutique deGadamer ; Robert J. DOSTAL, The Cambridge Companion to Gadamer ; Denis SERON, Le problème de la métaphysique. Recherches sur l’interprétation heideggerienne de Platon et d’Aristote ; Henry MALDINEY, Ouvrir le rien. L’art nu ; Dominique JANICAUD, Heidegger en France, I. Récit; II. Entretiens ; Maurice MERLEAU-PONTY, Fenomenologia percepţiei ; Trish GLAZEBROOK, Heidegger’s Philosophy of Science ; Richard WOLIN, Heidegger’s Children. Hannah Arendt, Karl Löwith, Hans Jonas (...) and Herbert Marcuse ; Ivo DEGENNARO, Logos – Heidegger liest Heraklit ; O. K. WIEGAND, R. J. DOSTAL, L. EMBREE, J. KOCKELMANS and J. N. MOHANTY, Phenomenology on Kant, German Idealism, Hermeneutics and Logic ; James FAULCONER and Mark WRATHALL, Appropriating Heidegger. (shrink)
Ce texte a déjà paru sur Deleuze International en février 2009. Nous remercions Jean-Christophe Goddard de nous avoir autorisé à le reproduire ici. En introduction à L'art, l'éclair de l'être, paru en 1993, Maldiney consacre un texte à un article d'Oskar Becker initialement publié en 1929 et traduit et annoté en 1986 par Jacques Colette dans le n° 9 de la revue Philosophie. Le titre de l'article de Becker est « La fragilité du beau et la nature aventurière de l'artiste. (...) Une recherche ontologique dans le (...) - Philosophie – Nouvel article. (shrink)
André-Marie Ampère fut un savant et un penseur éclectique. Sa pratique scientifique et sa réflexion philosophique n’ont cessé d’être hantées par le problème de la portée ontologique de nos connaissances. Ce problème émerge chez Ampère dans un cadre conceptuel kantien qui insiste sur la part de subjectivité déterminant nos représentations. La pensée d’Ampère va alors impliquer une véritable controverse intériorisée avec le fantôme de Kant. Tout en insistant sur l’origine subjective de nos idées, Ampère a cherché à contredire l’idéalisme qu’il (...) associait irrémédiablement au kantisme. Pour soutenir un réalisme structural, il interprète alors la notion de « forme » à travers un filtre physiologique lui permettant d’affirmer la probabilité d’une analogie entre les noumènes et les phénomènes. (shrink)
Il faut savoir gré à l'éditeur Gérard Monfort de poursuivre sa politique de traduction d'ouvrages étrangers d'histoire de l'art en publiant le livre de J.F. Hamburger, paru en 1997 aux Presses de l'Université de Californie, sous le titre Nuns as Artits. The Visual Culture of a Medieval Convent. L'objet de ce livre passionnant et novateur, dont il faut souligner également la qualité de la traduction, est un ensemble rare, découvert fortuitement par l'auteur, de dessins coloriés, ..
En 1785, Alexander Cozens publie un court traité, un manuel à l’usage des jeunes peintres les invitant à utiliser la tache et le hasard comme préalable à la composition de paysages. En 1969, Jean Messagier élabore une technique, « le Gel », pour parfaire un certain nombre de ses compositions. Cet article s’articule autour d’une mise en perspective de ces deux expériences. Il vise à porter un regard sur les rapports que l’art du paysage entretient avec l’abstraction, avant même qu’elle (...) n’existe ou au cœur de son plein épanouissement et propose de réfléchir à l’utilité ou la vacuité d’un tel débat. Il brosse une histoire rapide de l’utilisation de la tache et du hasard dans l’histoire de la création et enfin, il présente la position singulière de Jean Messagier au sein de l’histoire de la peinture abstraite et propose d’engager une étude plus fine de l’œuvre de ce dernier. (shrink)
Philosophe polonais et disciple d’Edmund Husserl, Ingarden envisage la relation à l’œuvre d’art comme une expérience menée dans un échange réciproque et continu avec l’objet. Il défend ainsi une esthétique qui n’est ni purement subjectiviste en ce qu’elle n’est en rien réductible aux sentiments émotionnels d’un sujet, ni purement objectiviste en ce que les déterminations réelles et matérielles de l’œuvre donnée exigent la participation intentionnelle du spectateur pour s’accomplir en manifestation intuitive concrète.Objet intentionnel par excellence, l’œuvre d’art se tient entre (...) monde réel et monde spirituel, entre réalité et jeu imaginaire. Elle se donne au spectateur comme une invitation à déployer son activité intentionnelle et, ce faisant, à participer à la vie de l’œuvre à travers l’histoire de ses réceptions.Les textes réunis ici offrent un large panorama des préoccupations esthétiques d’Ingarden. Ils présentent les principaux résultats de ses recherches théoriques concernant la nature des vécus et des objets esthétiques, ainsi que des applications concrètes des analyses ontologiques menées sur différents types d’oeuvres d’art . L’ensemble des analyses ontologiques et phénoménologiques y est également toujours adossé à la question des valeurs, et de l’évaluation artistique ainsi qu’à la recherche d’un fondement objectif des valeurs. (shrink)
À la question Voyez-vous l’art comme un monde d’homme? Louise Bourgeois répond Oui, c’est un monde où les hommes et les femmes essaient de satisfaire le pouvoir des hommes. C’est ainsi qu’elle fait le constat du peu de présence et de reconnaissance de la femme dans l’histoire de l’art. C’est ainsi qu’elle fait le constat du peu de présence et de reconnaissance de la femme dans l’histoire de l’art. Ce n’est que depuis les années soixante-dix que des historiennes de l’art, (...) comme Linda Nochlin,... (shrink)