Il s'agit d'une réflexion sur la méthode de l'interprétation des œuvres. L'herméneutique critique s'attache à restituer dans son contexte historique la visée des auteurs,. Pour elle, les oeuvres sont des actes d'innovation.
Ce tome XIX contient le texte du troisième volume de De la Religion, consacré aux éléments constitutifs du polythéisme sacerdotal et du polythéisme indépendant de la direction des prêtres et dans le livre VIII à une analyse des poèmes homériques. Nous donnons le texte publié par Constant en 1827 avec, dans l’apparat critique, les variantes des manuscrits datables entre 1825 et 1827. Les textes complémentaires reproduisent les matériaux manuscrits de la même époque qui n’ont pu être intégrés dans l’apparat parce (...) que les divergences textuelles étaient trop importantes ou parce que Constant les a écartées de son volume. A cela s’ajoutent des documents de travail qui jettent une lumière vive surla composition parfois difficile de ce volume. L’introduction analyse dans sa première partie la place de la religion dans la pensée politique de Constant, et notamment le rôle des différents modèles qu’il dégage dans les livres VI et VII et retrace dans la seconde partie le travail de la rédaction extrêmement accidenté et difficile de ce volume. (shrink)
L'herméneutique n'est pas le nom d'une philosophie, mais d'un souci de la compréhension. En montrant, à travers plusieurs positions contemporaines, comment ce souci peut être articulé différemment, ce livre entend contribuer à complexifier l'herméneutique. L'herméneutique est essentielle aux sciences humaines, à la constitution de leur objet comme à leur réflexion. Elle s'attache aux traces, aux signes, à la lecture du monde : avec Carlo Ginzburg par la méthode de l'indice ; pour Josef Simon, en déployant une philosophie du signe ; (...) suivant Hans Blumenberg, en lisant le monde. La compréhension du monde est une subjectivité. Elle se constitue dans le sentiment de soi pour Paul - Ricoeur. Elle part en quête des "sources du moi" avec Charles Taylor. Elle est saisie dans le rapport à soi ténu de l'humour par Dieter Henrich. Pour finir, le livre revient, à propos des "Cahiers noirs" de Martin Heidegger, sur l'héritage politique d'une certaine herméneutique et la nécessité d'opérer des distinctions critiques"--Back cover. (shrink)
Traite du mode d'exposition du discours philosophique en général, la forme étant distinguée ici de la langue et du style. De Kant à Fichte, de Hegel à Schlegel ou à Schleiermacher, il s'agit d'inventer une forme nouvelle de communication, qui peut s'inspirer du poème physique, du fragment philologique ou de la maxime des moralistes, du dialogue platonicien ou de l'épopée homérique.
Entre la diversité des langues qui semble engager une pluralisation des mondes et l'idéal d'une communication universelle et intégrale qu'aucune langue existante ne peut honorer, cet article s'efforce de montrer qu'il existe des points de passage où la particularité et la communication ne s'excluent pas. C'est le cas du plurilinguisme, de la traduction dans sa dimension mondiale et fondamentalement de la compréhension ordinaire. Ces « structures de dépassement » des limitations linguistiques sont présentes à l'intérieur des cultures dont la pluralité (...) interne est constitutive.Between the diversity of languages that appears enter a pluralization of worlds and the ideal of universal communication and full no existing language can not meet, this article seeks to show that there are crossings where the characteristic and communication are not mutually exclusive. This is the case of multilingualism, translation in its global dimension and basically ordinary understanding. These "structures exceeded" linguistic limitations are present within the cultures which constitutes the internal plurality. (shrink)
« Ce que vous trouvez dans les livres philosophiques au sujet de l’art et de la forme suffit à peu près à expliquer l’art de l’horloger » (Friedrich Schlegel). On se propose de s’interroger sur la théorie romantique de la textualité philosophique non seulement comme critique du dédain philosophique envers la rhétorique et l’art, mais aussi comme formulation originale du problème de la communication des idées.
La note qui suit cherche à revenir sur la méthode singulière pratiquée avec bonheur par Carlo Ginzburg, qui consiste en la mise en tension des pratiques anonymes et des procédures savantes, souvent inspirées de la philologie. Deux études récentes de Carlo Ginzburg sont plus particulièrement analysées.
Contre l’herméneutique « philosophique », qui affirme le caractère contraignant de la structure du « préjugé », l’herméneutique « critique » entend réhabiliter la fonction du jugement et revendique la légitimité d’une méthode. Cette correction est appelée par un double constat : les herméneutiques particulières, en privilégiant l’adhérence à l’objet, se sont engagées dans diverses formes de positivisme où la question du sens était suspendue au profit de savoirs historiques « objectifs » ; l’herméneutique philosophique, en tant que théorie générale (...) de la compréhension, s’est détournée de la question de l’interprétation et de sa validité au profit d’une enquête sur les conditions ontologiques de toute compréhension. À partir de la proposition de Peter Szondi d’opposer à l’« herméneutique philosophique » une « herméneutique matérielle » (§1) et de l’effort de Jean Bollack pour réhabiliter le questionnement herméneutique dans la philologie et réciproquement (§2), on s’interrogera sur la possibilité de constituer une herméneutique critique (§3) dans laquelle l’interprétation s’accomplit dans l’exercice d’un jugement. (shrink)
On se propose d'éclairer une filiation méconnue du concept de critique : la critique philologique. Depuis l'affirmation du caractère inéluctable de l'Ars critica dans le rapport aux textes de la tradition, telle que la formule Jean Le Clerc (1657-1736) au terme d'un siècle de critique philologique, et que cherche à l'articuler à la philosophie C. A. Heumann (1681-1764), à sa promotion comme condition de l'activité philosophique chez Kant, la critique, entendue comme exercice du jugement singulier, acquiert une portée générale, mais (...) au prix d'une transformation de son statut. Has classical scholarship anything to do with philosophy ? In so far as philological criticism promoted the exercice of singular judgement on texts, it can be regarded as having contributed to the emergence of critical philosophy, as a philosophy based on judgement, by Kant. This paper analyzes the relationship between philological and philosophical criticism from the generalization of the (philological) Ars critica by Jean Le Clerc (1697), the leader of the European République des Lettres, through its comment by Christoph August Heumann, one of the prominent German Polyhistor, in his comments De arte critica (1712), till the well-known Critique of pure reason (1781), that assumes only the intellectual gestus of the philological criticism, without its textual support. (shrink)