Les représentants de l'École autrichienne sont ici mis sous la même bannière pour autant seulement qu'ils ont été unanimes à revendiquer pour les postulats de l'économie pure, les «lois exactes» de la théorie économique, c'est-à-dire de la théorie marginale de l'utilité, un statut particulier en ce sens qu'ils tenaient pour impossible, voire absurde ou simplement inutile de soumettre les postulats en cause à des tests empiriques. L'apriorisme dont ils se réclament, fait à juste titre la marque de commerce de l'École (...) marginaliste autrichienne; Menger en a fourni les principes, von Mises la justification, et Rothbard s'est occupé de propager la doctrine de l'autre côté de l'Atlantique. (shrink)
Un grand nombre de problèmes dont traite aujourd'hui la théorie de la décision reposent sur des problématiques qui appartiennent à des approches philosophiques, méthodologiques et théoriques fort différentes et dont l'auteur de Choix rationnel et vie publique déplore à juste titre l'absence d'unité intrinsèqueEn effet, les racines de la théorie contemporaine du choix rationnel ont des ramifications dans trois traditions philosophiques qui ont été maintenues sans entretenir de contacts: théories philosophiques de l'action d'Aristote à Hume, à Kant et à la (...) philosophie analytique de l'action de Davidson; la théorie du conflit de Hobbes à David Gauthier; la théorie de la justice. Ces branches ont entretenu des interactions sporadiques, mais ces relations n'ont jamais été exploitées systématiquement. Le travail que présente l'auteur est une première tentative dans cette direction, du moins en langue française. (shrink)
Following Kuhn's main thesis according to which theory revision and acceptance is always paradigm relative, I propose to outline some possible consequences of such a view. First, asking the question in what sense Bayesian decision theory could serve as the appropriate (normative) theory of rationality examined from the point of view of the epistemology of theory acceptance, I argue that Bayesianism leads to a narrow conception of theory acceptance. Second, regarding the different types of theory revision, i.e. expansion, contraction, replacement (...) and residuals shifts, I extract from Kuhn's view a series of indications showing that theory replacement cannot be rationalized within the framework of Bayesian decision theory, not even within a more sophisticated version of that model. Third, and finally, I will point to the need for a more comprehensive model of rationality than the Bayesian expected utility maximization model, the need for a model which could better deal with the different aspects of theory replacement. I will show that Kuhn's distinction between normal and revolutionary science gives us several hints for a more adequate theory of rationality in science. I will also show that Kuhn is not in a position to fully articulate his main ideas and that he well be confronted with a serious problem concerning collective choice of a paradigm. (shrink)
Neste texto, o autor persegue dois objetivos: Examinar o de-senvolvimento da doutrina fenomenológica do conteúdo dos estados intencionais representacionais, isto é, dos estados mentais, partindo da concepção brentaniana do conteúdo intencional, examinando a contri-buição de Twardowski pela tripla distinção entre ato, conteúdo e obje-to, e apresentando as críticas que Husserl formulou a propósito dos dois predecessores, na análise do conteúdo intencional das Logische Un-tersuchungen e no contexto da doutrina da intencionalidade como corre-lação noético-noemática; Mostrar como a fenomenologia poderia intervir no (...) debate entre internalismo e externalismo, mediante uma sé-rie de argumentos anti-externalistas, a partir do conteúdo dos estados intencionais. (shrink)
L'histoire de la philosophie est marquée par de nombreuses tentatives pour soustraire la morale aux préceptes dictés par une croyance religieuse aveugle, l'arracher aux limbes des émotions, des intérêts égoïstes, des «nobles» sentiments ou des passions troubles de la volonté de puissance, la sortir du terrain où se disputent âprement les évidences intuitives, l'inscrire dans le règne de la raison. Il s'agit de tentatives en vue de fonder les obligations morales, l'éthique tout court, de manière rationnelle. Or, ces démarches peuvent (...) emprunter des chemins variables selon que la rationalité de l'action se trouve conceptualisée dans la perspective des intérêts et préférences raisonnés, ou qu'elle se comprend à partir de la raison pratique dans sa pureté. (shrink)
La théorie du choix social qui s'est développée durant les dernières décennies, notamment dans la ligne des travaux d'Arrow et de Sen , ne s'est pas seulement soldée par une série de résultats négatifs exprimés dans les théorèmes d'impossibilité d'Arrow, de Sen et d'autres; ses notions centrales ont aussi été utilisées de manière fort variée au point que cette théorie souffre aujourd'hui d'un déficit important qui se traduit par de multiples indéterminations conceptuelles.
Ce fut un projet ambitieux que de réunir des géants de la philosophie contemporaine pour dèbattre les enjeux de la rationalité d'aujourd'hui. Non seulement ne fallait-il pas craindre d'aborder des questions de taille, qui sont d'une extrême importance, mais encore ne devait-on pas hésiter à composer avec des intérêts fort divergents. De ce fait, les résultats dont fait état ce livre représentent une variété de points de vue, hétérogènes certes, mais qui contribuent tous, de prés ou de loin, à une (...) même question concernant la «possibilité d'une théorie de la rationalité», selon les paroles mêmes de l'éditeur. Bien sûr que le livre ne répond pas en exhibant une théorie toute faite, mais on peut dire que le volume que nous discuterons est une mine d'or, riche en indications pour une éventuelle théorie de la rationalité, et ce malgré certains handicaps qui auraient pu entraver le projet dès le départ. J'en signale deux. (shrink)
L'interet de Habermas pour lamodernitédont traite son dernier livre, le tourne vers les travaux de Foucault. Celui-ci aurait mis en évidence, dès l'Histoire de la folie, ce qu'il y a de nouveau sous le ciel de la rationalité moderne. Dans plusieurs chapitres consacrés à Foucault, Habermas esquisse une critique qui s'inspire substantiellement des travaux de Fink-Eitel, Fraser, Honegger, Rippel et Münkler, Dreyfus et Rabinow et de Honneth. Cette critique est radicale et prend pour cible la présumée théorie du pouvoir de (...) Foucault, les impasses où conduisent les instructions méthodologiques qu'il entend observer pour reconstruire l'histoire recente des sciences humaines, ainsi que les thèses au sujet du rapport entre les pratiques discursives et les pratiques non discursives, plus exactement les dispositifs de pouvoir dans lesquels les sciences humaines se trouvent intégrées. Bien que Foucault n'ait jamais développé une telle théorie du pouvoir et qu'il dise n'avoir jamais voulu l'élaborer, on doit constater avec Habermas que le thème du pouvoir est pourtant omniprésent, et que le concept de pouvoir doit ëtre considéré comme une notion centrale dans son oeuvre. (shrink)
Voici deux heureuses initiatives que nous devons à des universitaires canadiens qui n'en sont pas à leurs premiéres armes. Selon toute apparence la conception de ces anthologies ne découle pas d'une planification entre les deux auteurs. Pourtant elles se complètent remarquablement bien, et ce sur plus d'un plan.1) Leur complémentarité réside tout d'abord dans lechoix des problématiquesrespectives. Bien que les deux auteurs manifestent un même souci pour des problemès contemporains majeurs en matière d'ethique, ils ne se recoupent que quatre fois (...) sur les neuf chapitres contenus dans chaque livre, notamment à propos des questions concernant ravortement, l'euthanasie, lapeine capitale et la sexualité, encore que les textes choisis par Wesley Cragg situent l'euthanasie plutôt dans la perspective de l'infanticide, tandis que ceux retenus par Jan Narveson la discutent du point de vue de l'adulte, rapprochant l'euthanasie volontaire du suicide; la sexualité est abordée par le premier à travers les débats sur la pornographie et la censure, tandis que J.N. la situe dans l'optique de l'érotisme, de l'adultère et des conditions anthropologiques. Quant aux autres problématiques, les auteurs divergent dans leurs choix. (shrink)
La philosophie analytique de l'action se réclame du langage ordinaire de l'action comme une des sources de ses data philosophiques. Elle se propose d'en examiner le fonctionnement, d'en extraire les concepts clés, de caractériser les formes de propositions dans lesquelles s'expriment nos actions et notre façon spontanée de les comprendre, d'examiner l'articulation propre aux stratégies d'action et au discours qui les justifie, et de faire des « proposals » pour la construction d'une théorie de l'action. En somme, il s'agit d'ériger (...) le langage ordinaire en instance de contrôle aussi bien sur le plan du traitement de problèmes philosophiques que sur celui de la construction de méta-théories des sciences de l'homme. Ce travail sur le langage de l'action peut revêtir plusieurs fonctions: fonction de clarification ou de détection de confusions, fonction thérapeutique pour guérir le langage de maladies philosophiques, c'est-à-dire des pseudo-problèmes, fonction heuristique pour prescrire une diète appropriée au traitement des perplexités philosophiques qui surgissent « quand le langage tourne à vide, non quand il travaille », pour employer le mot de Wittgenstein. (shrink)
Following Kuhn's main thesis according to which theory revision and acceptance is always paradigm relative, I propose to outline some possible consequences of such a view. First, asking the question in what sense Bayesian decision theory could serve as the appropriate (normative) theory of rationality examined from the point of view of the epistemology of theory acceptance, I argue that Bayesianism leads to a narrow conception of theory acceptance. Second, regarding the different types of theory revision, i.e. expansion, contraction, replacement (...) and residuals shifts, I extract from Kuhn's view a series of indications showing that theory replacement cannot be rationalized within the framework of Bayesian decision theory, not even within a more sophisticated version of that model. Third, and finally, I will point to the need for a more comprehensive model of rationality than the Bayesian expected utility maximization model, the need for a model which could better deal with the different aspects of theory replacement. I will show that Kuhn's distinction between normal and revolutionary science gives us several hints for a more adequate theory of rationality in science. I will also show that Kuhn is not in a position to fully articulate his main ideas and that he well be confronted with a serious problem concerning collective choice of a paradigm. (shrink)