Depuis 1960, Paul Ricœur est le principal représentant de la philosophie herméneutique en France. Cet ouvrage, qui forme le troisième volet d'un triptyque dédié aux différentes expressions que l'idée de phénoménologie herméneutique a reçues dans la philosophie du XXe siècle, se donne pour tâche d'analyser et d'évaluer la contribution de Ricœur à ce courant. Il se focalise d'abord sur la percée herméneutique de 1960, qui a pour arrière-plan une phénoménologie du volontaire de l'involontaire et une anthropologie de la faillibilité. La (...) seconde partie, placée sous l'égide du " Cogito narratif ", retrace la genèse d'une herméneutique de la conscience historique sous le fil conducteur d'une analyse des opérations de mise en intrigue narrative dans le récit de fiction et le récit historique. La troisième partie dégage les principaux phénomènes qui étayent l'idée d'une phénoménologie du " sujet capable " qui domine les derniers travaux de Ricœur. Qu'il s'agisse de la capacité de se souvenir, d'oublier, de pardonner, de promettre ou de témoigner, ces recherches donnent tout son relief à la question kantienne : " Que m'est-il permis d'espérer? ". (shrink)

Abstract This is a study of the figure of the ?last God? as it appears in Martin Heidegger's Beiträge zur Philosophie. In what sense is this figure related to philosophy of religion as traditionally understood? It is certainly closely related to the question of the relation of time and eternity. Heidegger's earliest accounts of the relation between time and eternity are examined, and Heidegger's reflections in the Beitrage are examined in the context of the accusation of ?theosophy? which Heidegger levels (...) against the most prominent of the ancient thinkers of time and eternity, namely Plotinus. (shrink)

Po II wojnie światowej Paul Ricoeur podjął sie nauczania filozofii w Collège Cévenol w wiosce Chambon-sur-Lignon, gdzie napisał swój doktorat poświęcony fenomenologicznej analizie woli. Przejęte od Milana Kundery paradoksalne pojęcie „mądrości niepewności”, zastosowane do dzieła Ricoeura jako całości naświetla specyfikę jego wkładu w rozwój hermeneutyki filozoficznej XX wieku.

Quel paradoxe de voir revenir, dans un monde oscillant parfois entre désabusement et cynisme, la question des «vertus» et leurs éthiques afférentes. Elles ont même un statut spécifique, au sein de la philosophie morale contemporaine, à côté des morales déontologiques du devoir et des morales conséquentialistes. Profitant de ce renouveau, ce court traité aborde l'immense chantier des débats contemporains sur l’éthique des vertus, mais via la petite porte dérobée de l’herméneutique, c’est-à-dire par une réflexion sur le désir de comprendre et (...) sur son inséparable et corollaire travail d’interprétation. Deux questions essentielles sont au coeur de ce livre. Le désir «herméneutique» de comprendre – qui n’est ni la volonté de savoir ni la curiosité théorique – peut-il être actualisé sous la forme d’un certain nombre de vertus intellectuelles et morales? Ensuite, comment cet art de comprendre herméneutique peut-il contribuer à la réalisation d’une vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes? Voici un livre d’une rare et intense richesse théorique et pratique qui fera le bonheur de ceux pour qui la philosophie doit être une manière de vivre et de nous rendre meilleurs. (shrink)

Jean Greisch a soixante ans. A l'occasion de cet anniversaire, trente de ses collègues et amis de divers continents ont souhaité unir leurs réflexions à ce que son œuvre, désormais considérable, inspire sur les différentes scènes de la pensée. La thématique générale, qui constitue l'intitulé du présent volume, est emblématique d'une production singulière : passage entre les deux langues de son Luxembourg natal, entre la phénoménologie et la philosophie de la religion, entre la métaphysique et la théologie, entre les sciences (...) humaines et l'herméneutique, entre la poésie et l'éthique. Enseignant, traducteur, conférencier international et auteur, il continue de frayer différents types de passages : dresser des ponts, ouvrir des brèches, risquer des percées, souffrir des traversées, ménager des transitions, inventer des tracés. (shrink)

Vol. [1]. De Charles S. Peirce à Walter Benjamin -- v. [2]. De Henri de Lubas à Eberhard Jüngel.

The proposed text first appeared under the title Prélude. Quand la vérité nous donne rendez-vous as an introduction to Jean Greisch's volume, Rendez-vous avec la vérité. However, the vortex of metaphors that 'tell' the 'truth' remains hardly reducible to a single 'theory' of 'Truth'. Over the centuries, what-is-‘true' has been said in many different ways, starting with the unsolvable opposition between the truth-fidelity of the Jewish tradition and the truth-disclosure/manifestation of classical Greek thought; passing through the truth-regulating, namely the truth-institution (...) of Roman Latin culture, which 'contractualises' what is true; reaching up to the truths of the medieval Anglo-Saxon world (truth-correspondence, truth-coherence, truth-semantics, truth-consent, truth-interpretation). However, that the truth is not objectified does not mean that it is not an existential issue. On the contrary, this seems to be the lesson one can draw from the encounter between Pilate and Jesus: "I am the Truth." Nevertheless, it is possible to observe that some of the best pages from the history of philosophy are not those wondering about what the truth is, but rather those pages allowing their own authors and readers to be questioned by the - sometimes sudden - encounter with the disproportion of Truth. Therefore, not theorising but encountering the truth will be a fundamental question of philosophical research. (shrink)

The schwarze Hefte of Heidegger inaugurate a new and highly “critical“ phase of the reception of his thought. The present study, which is limited to Überlegungen II, dating from 1931, has the task to understand what kind of philosophical Prometheus Heidegger wanted to be, exposing himself at his own risk to advent of being in the hope of discovering a new opportunity to understand the being of man.

Here is presented a rereading of Hans Blumenberg’s criticism to the “theorem of secularization” in Die Legitimität der Neuzeit. This rereading aims to identify Blumenberg’s several interlocutors, showing that each of them raises questions that can’t be subsumed under the concept of the “theorem of secularization”. However, the terminological distinction between Umsetzung and Umbesetzung has an incontestable heuristic fruitfulness that allows to free the debate about secularization from certain theological schemes.

De l'utilité et de l'inutilité d'une introduction à la philosophie -- Comment s'initier au philosopher? -- L'introduction à la philosophie comme problème philosophique -- Quelques "Protreptiques" contemporains -- Le philosophique et l'extra-philosophique : la conversion philosophique et ses effets -- La philosophie comme "monde à l'envers" -- Les malheurs du regard théorique -- Le philosophique et l'extra-philosophique. Pour une articulation herméneutique -- L'homéopathie de socrate et la pharmacie de platon -- Socrate "homéopathe" -- La "pharmacie" de Platon -- Le statut (...) aristotélicien de la sagesse pratique et la thérapeutique des désirs -- Sagesse pratique et médecine -- Des désirs bien tempérés : la thérapeutique aristotélicienne des passions -- Y a-t-il des maladies proprement philosophiques ? : l'épine de la mélancolie dans la chair du philosophe -- La chirurgie d'épicure : se débarrasser des opinions vides et des désirs vains -- Présupposés épistémologiques : la vérité des sens et les pièges de l'opinion -- Le tetrapharmakon : du vide à la plénitude -- La pratique thérapeutique -- La santé de l'âme : de la kénodoxie à l'ataraxie -- Tonifier la raison : la thérapeutique stoïcienne -- Une triple discipline de la pensée : logique, physique et éthique -- Un diagnostic : les passions comme maladies de l'âme -- La pratique thérapeutique : une raison tonifiante -- Le bonheur du sage : bonheur et maîtrise de soi -- "Travailler à la santé du monde" (Marc Aurèle) -- "Frapper les choses en plein corps" : la physique comme exercice spirituel -- Santé du monde et santé de l'individu -- La purge sceptique : vivre sans opinions arrêtées -- Pyrrhon le Bienheureux ou : comment devient-on sceptique ? -- Sextus Empiricus : soigner par le logos sceptique -- Le diagnostic : les maladies de la présomption et de la prévention -- Une pratique thérapeutique musclée : la purge -- Le bonheur sceptique : l'insoutenable légèreté du paraître -- Les consolations de la philosophie (Boèce) -- Des revenants et un peu plus : rupture ou continuité ? -- Châteaux dormants ou champs de ruines : déclin ou persistance de l'ancienne conception de la philosophie -- De l'analogie à l'allégorie : la Philosophie dans le rôle du Médecin (Boèce) -- La "maladie à la mort" et sa guérison (soeren kierkegaard) -- Kierkegaard "l'Extraordinaire" -- "Socrate mon maître" : comment devenir un "Socrate chrétien" ? -- Une topographie des sphères de l'existence : les stades de la vie -- Des maladies de l'âme à la maladie de l'esprit : le désespoir comme maladie à la mort -- Le malaise dans la culture et le médecin-philosophe (Friedrich Nietzsche) -- "Ecce homo" ou comment Friedrich est devenu Nietzsche -- "Un démon tout nouveau appelé Socrate" : Socrate et le "socratisme" -- Un diagnostic : le malaise dans la culture et le nihilisme -- À la recherche de la "grande santé" : le "gai savoir" -- Un personnage conceptuel : Zarathoustra -- Le gai savoir et son ombre -- "Traiter les problèmes philosophiques comme on traite une maladie" (Ludwig Wittgenstein) -- Les étrangetés d'une vie et la singularité d'une pensée -- Un poste d'observation exposé : le sens de la vie et les problèmes philosophiques -- Les jeux de langage et leurs enjeux -- Les problèmes philosophiques et leur traitement -- De l'entendement malsain à l'entendement sain (Franz Rosenzweig) -- D'"alibi" à "ibi" : une vie sous le signe de l'Étoile -- La "pensée nouvelle" : "une philosophie en quête d'expérience" -- Le sens commun et les maladies de l'entendement. (shrink)

Ein systematischer Vergleich von Heideggers Kantbuch mit Ricoeurs Buch 'L’homme faillible’, das seinerseits als »Kantbuch« gelesen werden kann, deckt nicht nur tiefgreifende Unterschiede in der jeweiligen Kantinterpretation auf. Er zeigt zugleich die Verwandtschaft zwischen Cassirers und Ricoeurs anthropologischem Ansatz auf. Darüber hinaus lenkt der Vergleich die Aufmerksamkeit auf die sich bereits bei Heidegger andeutende Verwandlung der Was-Frage in die Wer-Frage, die ein Gegenstück in Ricoeurs »Hermeneutik des Selbst« hat, die sich im Spätwerk zu einer Phänomenologie der menschlichen Grundfähigkeiten ausweitet.

If one can already speak of the classics of philosophical hermeneutics, Luigi Pareyson belongs obviously together with Hans-Georg Gadamer and Paul Ricoeur to these classics. Hence the necessity of confronting his Verita e interpretazione both to Gadamer’s Verstehenshermeneutik and to Ricoeur’s hermeneutics of symbols and texts, putting forward the notion of interpretation. A good starting point for this confrontation consists in considering his early dissertation dedicated to Karl Jaspers and putting his hermeneutics in relation with Jaspers’ monumental logic of philosophy, (...) entitled: Von der Wahrheit. Nietzsche’s metaphor of “encountering the Truth” highlights Pareyson’s attempt of rendering the notions of interpretation and of truth inseparable from each other. What is at stake in this attempt is nothing less than the self-understanding of philosophy itself. Contrary to what suggest some critics of Pareyson, it is not helpful to accuse him of remaining tributary to a metaphysical understanding of truth, for the time has not yet come to proclaim “Addio alla verita” and to claim that “conversation must go on”, regardless of truth. (shrink)

Si «penser» est d’abord un acte, «repenser» l’est aussi. On ne peut «repenser» que ce qui fut déjà pensé une fois. Ce que «repenser» veut dire, nous ne le comprenons que si nous nous demandons au préalable ce que «penser» veut dire. Pour Heidegger, cela revient à se demander ce qui nous appelle à penser, pour Kant, c’est se demander comment on peut s’orienter dans la pensée, pour Nietzsche, ce qui nous pousse à penser, à quoi j’ajouterai la question, moins (...) connue et plus déconcertante, d’Eugen Rosenstock-Huessy dans son essai sur la «pensée dative»: «Cui cogitatur?», «À qui nos pensées sont-elles destinées?»À quoi nos pensées sont-elles dédiées?, à qui sont-elles destinées?: c’est la tension féconde entre ces deux questions qui nous met sur la voie d’une réflexion sur le sens que le verbe «repenser» peut revêtir dans la bouche d’un philosophe. À la différence de ceux qui s’imaginent que «repenser» veut dire simplement distribuer un peu différemment les cartes du savoir, les vrais «repenseurs» ne cessent de se demander à quel jeu ils jouent quand il s’efforcent de penser philosophiquement et ils cherchent à avoir une conscience plus nette des enjeux de ces jeux de la pensée. (shrink)