Ce livre mène un examen critique de la notion d’intentionnalité, tant dans son versant phénoménologique qu’analytique. Partant d’une réflexion sur les actes de langage, il en transpose en partie le modèle aux actes mentaux, en les réinscrivant dans le tissu de contextualité réelle qui est le leur. L’idée majeure du livre est qu’on ne peut séparer la pensée du monde, et placer celle-ci sous le régime exclusif de la visée, libre d’effectivité. Ainsi l’auteur recherche les voies d’une nouvelle théorie de (...) l’esprit, placée sous le signe d’une espèce de réalisme d’inspiration phénoménologique. cette enquête sur les fondations d’un possible réalisme, à la fois linguistique, perceptuel et structural, prend la forme d’une interrogation sur les limites du sens, entre philosophie du langage et philosophie de l’esprit. (shrink)
Ce livre est consacré à la question du synthétique a priori, telle qu’elle peut se poser en termes modernes, à la lumière d’une confrontation entre les origines de la philosophie analytique et celles de la phénoménologie. On a souvent l’impression que, après la critique virulente adressée par le Cercle de Vienne à Husserl, la question serait aujourd’hui définitivement réglée. Le problème serait plutôt de savoir si on peut sauver la pureté d’une certaine forme d’analyticité de la remise en question quinienne (...) du partage kantien entre vérité analytique et synthétique. Pourtant un certain nombre de tentatives se font jour, sur le terrain même de la philosophie analytique, non sans référence à la phénoménologie, de réhabiliter le concept de synthétique a priori.Le présent ouvrage s’attache à un aspect méconnu de la pensée de Bernard Bolzano, pour en faire le principe d’une lecture critique de Kant, Husserl, Schlick et Wittgenstein. A la lumière de ces rapprochements se noue un certain rapport entre phénoménologie, philosophie analytique et structuralisme et se dessine une autre conception de la phénoménologie, pour laquelle il n’y aurait de synthèse que conceptuelle. (shrink)
Qu'est-ce qu'un concept ? Cette question concerne au premier chef ceux qui ont fait du concept une profession : chercheurs dans les diverses sciences, humaines ou non, et travailleurs intellectuels en général. Plus largement, elle exprime cette curiosité naturelle, non dénuée d'inquiétude, à laquelle toute pensée, commune ou savante, semble exposée et qui nous pousse à souhaiter, sans savoir sans doute exactement ce que nous recherchons par là, une détermination plus exacte de ce que nous entendons par « pensée ». (...) Que veut dire pour la pensée que celle-ci, en un certain sens, passe par la mise en œuvre de ce que nous appelons « concepts » ? Quelle est la nature exacte de cette discrimination faite alors entre le conceptuel et le non-conceptuel ? Les concepts, étymologiquement, sont censés nous ménager une prise sur quelque chose. Cette chose, est-ce bien la réalité même ? Sommes-nous ainsi capables de penser « les choses telles qu'elles sont » ? Et, si c'est le cas, à quel prix ? Quelles limites faut-il accepter à l'efficacité de nos pensées ? Telles sont les questions recouvertes par leur caractérisation en termes de « concepts », et celles que ce livre, au fil des exemples et mises en situation, s'attache à résoudre. (shrink)
La théorie de la signification a joué un rôle central dans le développement de la phénoménologie. Jocelyn Benoist essaye d’en donner un exposé systématique, y décelant le paradoxe que représente l’influence décisive d’un auteur qui n’utilise pas le concept d’intentionalité , relu et réinterprété par Husserl au moyen de ce même concept. L’œuvre de Husserl se situe au croisement de Bolzano et de Brentano, d’une pensée du sens et d’une pensée de l’acte, de l’objectivisme logique et de la description psychologique (...) et pragmatique : c’est le principe de lecture adopté ici.Cette enquête sur la théorie de la signification de Husserl conduit à revisiter tous les lieux classiques de la philosophie du langage et de la logique contemporaine, mis en vedette depuis par la philosophie analytique : théorie du sens, de la grammaire, de la vérité, de la proposition, du nom propre, de l’indexicalité, des performatifs, etc. On mesure ainsi le point auquel la pensée de Husserl était déjà installé de plain-pied dans ces problématiques, et ce qu’elles-mêmes ont, aujourd’hui, à gagner à un retour sur elle. (shrink)
L'auteur expose la tentative faite par Bolzano de définir le concept de proposition en soi analytique à l'aide du concept de variation de représentation. Puis, il discute les difficultés qui résultent de ce modèle quant à la définition bolzanienne du concept étroit de vérité logiquement analytique ou de vérité logique. En conclusion, il compare la définition bolzanienne du concept de proposition en soi analytique et la définition husserlienne: celle-ci se découvre être une application de l'idée fondamentale de Bolzano — employer (...) la variation de représentation pour définir les concepts logiques fondamentaux. The author tries to outline Bolzano's proposal to define the concept of an analytic proposition by using the concept of idea variation. He discusses the problems that arise for Bolzano's attempt to define the concept of a logical truth on the same lines. He ends by comparing Bolzano's and Husserl's definition of the concept of an analytical proposition: Husserl's definition can be seen as an original application of Bolzano's basic idea to define basic logical notions with recourse to the concept of idea variation. (shrink)
A la lumière des recherches menées dans l'ouvrage complémentaire Représentations sans objet. Aux origines de la phénoménologie et de la philosophie analytique, il s'agit ici de livrer une analyse détaillée des Recherches logiques de Husserl, centrée sur le concept d'intentionalité, sur ses usages et sa structure. L'intentionalité telle que la construit alors Husserl est étudiée dans sa détermination fondamentalement sémantique, et on interroge systématiquement le rapport qu'il y a, dans les Recherches, entre la théorie de l'intentionalité et la théorie de (...) la référence linguistique. Cette étude débouche sur une comparaison de fond entre les doctrines de Husserl et de Frege et leurs implications respectives pour la philosophie du langage aujourd'hui - jusqu'à la remise en question, à la lumière de Frege, des insuffisances d'une pensée de l'intentionalité. La question peut alors se poser de la possibilité d'inventer une autre phénoménologie (qui ne passerait plus primairement par le concept d'intentionalité), à élaborer dans une nécessaire confrontation avec les philosophies du langage contemporaines. J. B. (shrink)
It seems reasonable to say that the basic problem of Husserl’s phenomenology is the possibility for the mind to get related to the world. In Brentano’s view, intentionality was a universal characterization of the mental. In Husserl’s, it becomes as well the framework of the possible contact of the mind with the world. As Hilary Putnam observes: “‘Brentano’s thesis’ was meant by him to serve as a way of showing the autonomy of mentalistic psychology (‘act-psychology’) by showing that the mental (...) was separate from the real (external) world. Brentano himself, to my knowledge, never used the word ‘intentionality’, nor did he use the terms ‘intentional inexistence’ and ‘intentional existence’ to refer to the relation between mind and the real world, as philosophers have come to use the word ‘intentionality’ after Husserl.”1 * I owe my understanding of what Wittgenstein says on ‘intentionality’ to Bouveresse 1987, p.279-302. My further criticism of ‘intentional objects’, and my present conception of intentionality, was also deeply influenced by Vincent Descombes’s realist strand of intentionalism. See Descombes 1995 and 1996. John McDowell (see “Intentionality and interiority in Wittgenstein”, reprinted in McDowell 1998a, 297-321, among other papers) gave me the decisive clue as to the problem of the basic ‘harmony’ between thought and reality in Wittgenstein, and illuminating discussions with Jean-Philippe Narboux, in particular on the occasion of a lecture in which he presented a sharp criticism of Husserl’s conception of indexicality, helped me to measure up all the difficulty of a comparison with Husserl. See Narboux 2008. As to my awareness of the trouble one may have ‘meaning’ and sticking to a use, I owe it to Stanley Cavell’s radical reading of Wittgenstein that shows that realism makes room for scepticism, far from extinguishing it, and Sandra Laugier’s sensitive research in the field of moral philosophy, following in the footsteps of Cora Diamond, drew my attention to the role some experiences play in overcoming such difficulty (as the lack of such experiences can make it a dead-end).. (shrink)
Il est bien connu que, dans la Ve Recherche Logique, Husserl critique la théorie brentanienne du jugement. Son problème est de définir le “porteur” de vérité auquel le jugement donne une valeur de vérité. Un tel projet le conduit très près du propositionalisme bolzanien. Alors la théorie phénoménologique du jugement apparaît comme une sorte de compromis entre la psychologie brentanienne de l’acte et un point de vue purement sémantique hérité de Bolzano. La question demeure de savoir si une telle conciliation (...) est possible sans un tournant transcendantal. (shrink)
Souvent les philosophes traitent les métaphores comme si elles constituaient un usage du langage exceptionnel et transcendant. Une telle perspective repose sur l’idée de ‘sens littéral’ en tant que sens des mots supposé intrinsèque, indépendant du contexte et de l’usage. Cet article critique cette représentation, et tente de montrer que, une fois qu’on a pris en compte l’usage-en-contexte comme sol réel de la signification, il est impossible de pas reconnaître dans les métaphores une dimension authentique, et ordinaire à la fois, (...) de signification. Ainsi, l’article, adoptant un point de vue radicalement contextualiste, souligne la continuité entre les usages dits littéraux et les usages métaphoriques. Philosophers often deal with metaphors as if they depended on an exceptional and transcendent use of language. Such a view rests on the idea of ‘literal meaning’ as some intrinsic meaning of the words, independent of the context and of the use. This paper criticizes that representation, and attempts to show that, once one takes into account use-in-context as the real ground of meaning, it is impossible not to acknowledge metaphors as a genuine and at the same time ordinary dimension of meaning. So, the paper, adopting a radical contextualist point of view, emphasizes the continuity between the so-called literal and metaphorical uses. (shrink)
Reality.Jocelyn Benoist - 2014 - Meta: Research in Hermeneutics, Phenomenology, and Practical Philosophy:21-27.details
This paper deals with the question what reality is and how can we describe it. Reality is as such beyond the dichotomy of meaning and meaningless, because it is the soil of every possibility to create such a meaning. A meaning, in other words, can succeed or fail only because it refers to a reality, which is not itself pure meaning. This reality does not need to be a transcendent reality: it is just what meaning is about. This means to (...) forswear the perspective of a meaning and a thing which stay in front of each other. Meaning is a take or grasp on reality but it remains not in front of it. Reality is the space in which meaning can occur, it is its context. The question about the actual grasp of meaning on reality is therefore a question about our act of meaning: when are we really in our meaning? (shrink)
The characteristic feature of phenomenology is the phenomenological constraint it exerts on its concepts: they should be embodied in concrete cases. Now, one might take that that possible match between concepts and the given would require some ontological foundation: as if the general determination provided by the concept should correspond to a particular piece of given to be found in the object itself as an abstract ‘moment’. Phenomenology would then call for an ontology of abstract particulars. Against such view, the (...) author advocates that such ontological foundation is flawed in principle, and that phenomenology as such does not call for any particular ontology: phenomenology rather introduces some kind of phenomenological constraint on the very way of ontological analysis. In order to determine what one can say to be in particular circumstances, one has to consider what one usually says to be in that kind of circumstances: on this alternative view, ontology rests on examples, as paradigmatic applications of concepts. The phenomenological move consists in disclosing how the very content of concepts depends on the ways they are applied, rather than what would be supposed to ‘correspond’ to them would depend on their alleged content—as if the latter was independent of any previous connection with the given. (shrink)
Souvent, Wittgenstein est lu comme un critique de la subjectivité. Et en effet, on trouve dans sa pensée une attaque très forte contre Villusion métaphysique de la subjectivité . Mais, une fois qu'on a dit cela, reste à prendre en compte la contribution positive de Wittgenstein à ce qu'on pourrait appeler une phénoménologie concrète de la subjectivité, c'est-à-dire du sujet tel qu'il se manifeste dans le langage. Wittgenstein's work is often read as a criticism of subjectivity. A very strong attack (...) is indeed to be found in his thought against the metaphysical illusion of subjectivity . This still leaves room for accounting for Wittgenstein's positive contribution to what may be called a concrete phenomenology of subjectivity, that is, of the subject as it manifests itself within language. (shrink)
S'attachant au Traité de la nature humaine de Hume, l'auteur essaie de montrer comment le concept moderne de naturalisme est un concept ambigu. D'un côté, Hume a ouvert la possibilité d'une science de la nature humaine, qui traite le sujet connaissant comme lui-même objet possible de connaissance. De l'autre côté, prenant en compte cette constitution du sujet connaissant comme pur fait et la réincorporant dans le flux de la vie (comme réalité et comme expérience), il a mis cette science aux (...) prises avec le risque du scepticisme, comme son envers. Dès lors, le naturalisme ne peut jamais être du seul ordre de la science. Focusing on Hume's Treatise of the Human Nature, the author tries to show how the modern concept of naturalism, according to its origin, is a very ambiguous one. On the one side, Hume has opened the possibility of a science of the human nature that deals with the knowing subject as itself a possible object of knowledge. On the other side, taking into account this constitution of the knowing subject as a mere fact and embodying it in the stream of life (as reality and as experience), he has confronted this science with the risk of skepticism, as its own back side. Thus naturalism can never be just science. (shrink)
Husserl's theory of "transcendental ego" is often read as a metaphysical absolute idealism. The author attempts to fight this view and to give its phenomenological meaning to the "ego". It is the name of the "presence" the consciousness-life owns, beyond all metaphysical construction. So Husserl gives a new chance to egology, related to the frame of phenomenality itself. In this way a non-metaphysical re-reading of the cartesian cogito seems authorized.
Except for some eliminativists, the notion of intentionality is considered to be oneof the common goods of 20th century philosophy of mind. However, this rather general label may hide deeper differences. In his 'Husserl Memorial Lecture' Jocelyn Benoist investigates the different possible conceptions of intentionality and the problem of its nature. To examine this question he concurs with Wilfrid Sellars and John McDowell by positing an alternative between two conceptions of intentionality, taken either as a relation or not. From this (...) point of view he shows how Franz Brentano, who at the threshold of contemporary philosophy regained this notion, maintains a non-relational understanding of intentionality, whereas Husserl and McDowell up to a certain point adopt a relational conception — even though the formalism of relation might in fact not be the most appropriate to render the whole flavor of Husserl's position. The author wants to demonstrate that inside the conception, which rightly or wrongly is called relational, a new choice has to be made, depending on the moment actually assigned to this formalism of 'relations' and to the extent in which the 'relation' is taken for granted. Eventually, he intends to contrast philosophies of two kinds: those which in the last resort rely ona concept of acquaintance, itself undiscussed, and those which convert intentionality into a means for describing the perpetual 'presence' while defining its problem. La notion d'intentionalité semble constituer un bien commun de la philosophie de l'esprit du XXe siècle, à l'exception de certains éliminativistes. Pourtant ce label quelque peu général peut recouvrir des differences assez profondes. Dans sa “Husserl Memorial Lecture”, Jocelyn Benoist revient sur les différentes conceptions possibles de l'intentionalité et le problème de la nature de l'intentionalité. Pour poser cette question, il suit Wilfrid Sellars et John McDowell dans la formulation d'une alternative entre une conception pour laquelle l'intentionalité serait une relation et une autre pour laquelle elle n'en serait pas une. Il montre comment, de ce point de vue, le réinventeur de la notion à l'orée de la philosophie contemporaine, Franz Brentano, soutient en fait une conception non relationnelle de l'intentionalité, et comment au contraire, en un certain sens, Husserl et McDowell adoptent une conception relationnelle (même si le formalisme des relations n'est peut-être pas le meilleur en fait pour exprimer tout le suc de la position de Husserl). Son objectif est de démontrer que, au sein de cette conceptiondite, à tort ou à raison, relationnelle, il y a de nouveau un choix à faire, suivant lavaleur qu'on accorde, précisément, à ce formalisme des ‘relations’, et jusqu'à quel point on tient la ‘relation’ pour acquise ou non. En dernière instance, son propos est d'opposer les philosophies qui, en dernier ressort, s'appuient sur un concept d'acquaintance ininterrogé comme tel, et celles qui font de l'intentionalité un moyen de problématisation et de description de cette ‘présence’ perceptuelle. (shrink)
The author asks whether intentionality could be described as an internal or an external relation. After he has shown that it is impossible to reduce intentionality to mere external relations, he emphasizes that it is not possible either to consider it to be an internal relation exclusively. There is no intentional internal relation without its context of external relations that permit it to work. The author tries to make a case for that by analyzing the problem of the determination of (...) intentionality as related to the anticipative structure of intentionality, with special attention on the one hand to the issue of ambiguities and on the other hand to the one of impossibilities. He tries to show that the ability for the intentionality to self-determine depends on conditions which pertain to circumstances. His demonstration is in line with some kind of externalism in the philosophy of mind. (shrink)
À première vue, on peut trouver des similarités frappantes entre les vues de Heidegger et Wittgenstein sur la signification. Les deux auteurs soulignent la connexion entre signification et contexte d’usage. Pourtant, il n’est pas si clair qu’ils partagent le même concept d’usage. Wittgenstein s’intéresse primairement à l’usage des signes. Il lui arrive de considérer des usages non linguistiques, mais il n’y voit jamais un principe de « signification ». En général il semble plutôt réservé quant à tout usage générique du (...) mot « signification » qui rendrait toute relation que nous avons avec les choses dépendante d’une telle « signification ». De ce point de vue, la différence entre la conception herméneutique de la perception heideggérienne et l’analyse grammaticale du percevoir wittgensteinienne, qui donne toute sa portée à la simple facticité de l’être-perçu, est cruciale. Au-delà d’une simple divergence de doctrine, cela signifie que le concept d’« usage », dans sa centralité, joue un rôle tout à fait différent de part et d’autre. Chez Heidegger, celui-ci semble encore constituer quelque chose comme un principe « transcendantal » d’explication : l’ultime fondation possible du sens. Wittgenstein, de son côté, abandonne toute perspective fondationaliste : son insistance sur le concept d’« usage » vise seulement à nous faire accepter le simple fait que nous signifions de quelque façon définie et il y a quelque chose par rapport à quoi nous signifions de cette façon.Prima facie, striking similarities can be found between Heidegger’s and Wittgenstein’s take on meaning. Both authors emphasize the connection between meaning and the context of use. However, it is not so clear whether they share the same concept of use. Wittgenstein is concerned primarily with the use of signs. He might be occasionally considering non linguistic uses, but then never sees them as principle of « meaning ». In general, he seems rather reluctant to endorse any generic use of the word « meaning » that would make every kind of relation we might have with the things dependent on such « meaning ». From that point of view, the difference between Heidegger’s hermeneutical conception of perception and Wittgenstein’s grammatical analysis of perceiving that makes full sense of the simple facticity of the being-perceived, is really critical. Beyond a mere divergence of doctrine, that indicates that the concept of « use », in its centrality, plays a quite different role on both sides. In Heidegger, it seems to constitute still something like a « transcendental » principle of explanation: the ultimate possible foundation of meaning. Wittgenstein, for his part, gives up any kind of foundationalist perspective: his emphasis on « use » just aims to have us accept the mere fact that we are meaning in some definite way and there is something we are meaning about this way. (shrink)
In recent philosophy it has been much disputed whether the content of perception is conceptual or not. This paper advocates the view that it is trivial to say that the content of perception is conceptual, if one considers perception in its mere epistemic significance. In this regard, the concept of perception is indeed completely determined by the idea of the object of perception. The concept of perception, however, is bi-dimensional. Perception, certainly, is essentially intentional. However, a certain reality plays an (...) essential part in it: the one of the sensible being that can be determined thus or thus in a perception, but that, as sensible reality, nevertheless remains as it is. Gestalt Theory can be interpreted as an exploration of one side of this reality, insofar as it has to do with something other than the intentionality of perception: i.e. with those structures of the perceivable thing that make it perceivable. In perception, the reality of the sensible element and the unreality of content should be logically distinguished. Thus, to open a new, non-epistemic dimension for perceptual realism, is possible. (shrink)
The author studies the last period of Brentano’s thought and its characteristic refusal of semantic entities. During this « reist » period, Brentano fought against the idea of something like the « content » of a judgement. Confronting this conception, according to which nothing is but what is real, with the one of the « semantic objectivism », exemplified by Bolzano and Husserl, the author underlines the split which divides the so-called Austrian philosophical tradition.
Dans les Recherches Logiques, Husserl a recours à un concept d'analyticité qui s'écarte des définitions kantiennes. En fait, pour le comprendre, il faut se plonger dans la tradition d'analyse logique autrichienne qui remonte à Bolzano. L'analyticité est ici une propriété formelle, qui s'illustre par la possibilité de la mise en variables de propositions, leur vérité étant maintenue. Husserl ne laisse toutefois pas la question dans l'état dans lequel Bolzano l'avait laissée : surgit la question propre aux Recherches Logiques, qui est (...) celle du sens et du statut du logique comme tel. In his Logical Investigations, Husserl uses a concept of « analyticity » that seems quite different from the Kantian one. Analyticity is defined as formal and by the possibility of regular variations, so as in mathematical equations which determine relations between variables. In that matter, Husserl is influenced by Bolzano and is much deeply connected with the Austrian tradition of logical studies than with the transcendental tradition of the German Idealism. But he deals also with the problem that Bolzano left unsolved : if analyticity in the « strict » sense means the logical rule, what does « logical » mean? (shrink)
En 1989, a l'heure de la chute du mur de Berlin, un publiciste nippo-americain proclamait la fin de l'Histoire advenue. Dix ans plus tard, il n'est pas bien clair si cette fin est consommee ou si, d'une facon ou d'une autre, l'Histoire s'est remise en marche. Ce qui l'est encore moins, c'est le sens qu'il y avait a formuler un tel diagnostic. Que peut-on entendre par fin de l'Histoire? S'agit-il d'un accomplissement, d'un achevement du devenir de l'humanite - ce qu'on (...) a nomme jusqu'a present Histoire? Ou bien n'y va-t-il pas plutot d'un essoufflement et d'une perte du sens de l'historicite? Pouvons-nous encore nous representer notre devenir comme historique? Et si oui, a quel prix, theorique, ethique et politique? C'est la question qu'ont a charge d'instruire les etudes ici reunies, dans une enquete philosophique sur les conditions et limites de cette figure typique de la pensee contemporaine que constitue la fin de l'Histoire. (shrink)