Bien que la philosophie berkeleyenne de la matière ait apparu aux contemporains, et d'abord à Berkeley lui-même, comme une antithèse de la doctrine cartésienne, il est devenu banal, en histoire de la philosophic, d'établir entre l'une et l'autre une filiation presque directe. C'est même en partie pour cette raison, sans aucun doute, que Descartes est généralement regardé, malgré le réalisme délibéré qu'il professe, comme le père de l'idéalisme classique et moderne, lequel adopte en effet pour principe, on le sait, non (...) plus la transcendance des Idées, mais « l'idéalité du rapport extérieur ». Nous ne voudrions pas méconnaître qu'une opinion de ce genre est apparemment bien fondée. Outre qu'elle a pour elle le poids des auteurs qui l'ont accréditée, et ils sont aussi considérables que divers, puisqu'un Brunschvicg et un Maritain lui ont accordé leur suffrage, des faits non moins incontestables la suggèrent spontanément. Car il suffit de rapprocher les ouvrages de Descartes et de Berkeley pour apercevoir, sur des points décisifs, leur évidente connexion. (shrink)
M. Léon Brunschvicg demande si l’on n’a pas embrouillé le problème de la transcendance et de l’immanence lorsqu’on l’a réduit, sous le prétexte de le simplifier, à l’antithèse de notions corrélatives. Ne s’agirait-il pas plutôt de deux attitudes de pensée correspondant à deux modes de distribution des valeurs? Imagination en hauteur, qui va de la nature au surnaturel ; réflexion en profondeur, qui va de la nature à l’esprit : Deus superior summo meoT Deus intimior intimo meo. L’enchevêtrement de (...) perspectives incompatibles a condamné le néo-platonisme à se perdre dans l’abîme de la théologie négative, tandis que les analyses critiques de Descartes, de Berkeley, de Kant, fournissent, par delà même la lettre de leurs doctrines, le moyen de redresser les termes du problème. (shrink)
Léon Brunschvicg's contribution to philosophical thought in fin-de-siècle France receives full explication in the first English-language study on his work. Arguing that Brunschvicg is crucial to understanding the philosophical schools which took root in 20th-century France, Pietro Terzi locates Brunschvicg alongside his contemporary Henri Bergson, as well as the range of thinkers he taught and influenced, including Lévinas, Merleau-Ponty, de Beauvoir, and Sartre. Brunschvicg's deep engagement with debates concerning spiritualism and rationalism, neo-Kantian philosophy, and the role (...) of mathematics in philosophy made him the perfect supervisor for a whole host of nascent philosophical ideas which were forming in the work of his students. Terzi outlines Brunchvicg's defence of neo-Kantian judgement, historical analysis and the inextricability of the natural and humanist sciences to any rigorous system of philosophy, with wide-ranging implications for contemporary scholarship. (shrink)
À travers la lecture de toute une série de textes couvrant plus d’un millénaire on s’attachera tout d’abord à la représentation de la virginité en Grèce ancienne, une virginité qui semble conçue “à deux niveaux”, celui de la bouche et celui du sexe ; on examinera ensuite la place et la fonction de la fellation et du cunnilingus dans les pratiques grecques. Les deux termes, fellation et cunnilingus, sont latins car dans les sources grecques évoquées dans cet article les deux (...) pratiques sont désignées par le même verbe : arrêtopoeîn, littéralement « faire des choses que l’on ne peut pas nommer ». Quant au cunnilingus – pratique que, selon Aristophane, le musicien Ariphradès aurait inventée –, il n’est pas dépourvu de vertu, même si c’est seulement dans le monde onirique. Ainsi, le but des pratiques sexuelles pour les Grecs était loin de se borner à la simple recherche du plaisir. (shrink)
ABSTRACT: In this paper, I revisit arguments for and against various theses concerning higher-order knowledge in order to fully gauge their impact on the principles of positive and negative introspection. I argue that the expression “knowing that one knows” has at least two salient understandings: the more common one, labelled “transparentist”, validates the principle of positive introspection, while the other which is less common, labelled “agrippean”, supports some of the arguments against this principle.
J. L. Schellenberg has constructed major arguments for atheism based on divine hiddenness in two separate works. This paper reviews these arguments and highlights how they are grounded in reflections on perfect divine love. However, Schellenberg also defends what he calls the ‘subject mode’ of religious scepticism. I argue that if one accepts Schellenberg's scepticism, then the foundation of his divine-hiddenness arguments is undermined by calling into question some of his conclusions regarding perfect divine love. In other words, if his (...) scepticism is correct, then Schellenberg's case for atheism cannot stand. Finally, I demonstrate how my argument avoids the many defences that Schellenberg has employed thus far in defending these particular atheistic arguments. (shrink)
Deux ou trois articles récents, Nagel, Block, Jackson, forment la toile de fond de discussions actuelles au sujet des qualia et du caractère subjectif de l'expérience, du moins en philosophie de l'esprit. Ces articles ont ceci en commun qu'ils visent tous à montrer qu'un certain aspect de l'expérience consciente – les qualia ou sa dimension subjective – remet en cause l'une ou l'autre, ou l'ensemble de nos théories psychophysiques. Ce qui est visé, au-delà des théories psychophysiques, c'est le physicalisme, entendu (...) comme une théorie métaphysique portant sur l'ameublement de l'univers, comme l'affirmation que tout ce qui existe ce sont des objets physiques et des propriétés physiques ou des propriétés survenantes sur des propriétées physiqus. C'est pourquoi le point où l'attaque porte est le réductionnisme des théories qui affirment l'identité des états mentaux et des états physiques du cerveau. Peu importe la forme précise de ces théories, qu'elles affirment l'identité des éats mentaux individuels avec des états individuels du cerveau ou l'identité des types d'états mentaux avec des types d'états cérébraux, ou encore l'identité des états fonctionnels du cerveau avec les éetats mentaux, toutes sont censées trouver ici, dans deux ou trois expériences de pensée, leurs limites ou le sceau de leur échec. (shrink)