Les deux tiers du livre, qui réunit 5 études aux dimensions inégales, présentent des lectures de Kierkegaard. A. Clair en est depuis 30 ans un éminent spécialiste. Seule la première étude va et vient entre « méditer » et « exister » au contact de divers philosophes, en particulier de Lévinas. À son intérêt premier pour Kierkegaard, l’A. a ajouté une attention forte à l’éthique, à son histoire et à ses fondements. Sa pensée est souvent passée par une interprétation minutieuse (...) des classiques de.. (shrink)
Le consensus différencié, mis en œuvre dans une compréhension commune de la doctrine de la justification , peut-il être entendu comme une application du principe de charité mis en avant par le philosophe D. Davidson ? Si cet accord œcuménique a pris la forme d'une correspondance entre deux totalités qui préservent leur cohérence propre, il n'a pas été présumé. Il a été construit. Alors que tout accord doctrinal se fonde sur une éthique non seulement de la justice mais encore de (...) l'équité , il requiert pourtant la charité, un excès de bonté, comme mode de vie plutôt que forme de rationalité, là en particulier où pèse une identité non réconciliée des partenaires du dialogue. Can the differentiated consensus which has been realized in a common understanding of the doctrine of justification be understood as an application of the principle of charity, introduced by the philosopher D. Davidson ? If this ecumenical agreement has taken the form of a correspondence between two systems that keep their own coherence, it has not been overestimated. It has been constructed. Whereas each doctrinal agreement is not only based on ethics of justice but also of equity , it still requires love, an excess of goodness, as a way of life rather than a form of rationality. This is particularly true in case there is no reconciled identity of the dialogue partners. (shrink)
Professeur de philosophie de la religion à la Faculté de théologie protestante de notre Université, Frédéric Rognon (FR) présente une analyse de l’œuvre de Jacques Ellul (1912-1994), qui fut longtemps professeur à l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux et membre engagé de l’Église Réformée de France. La première partie de l’étude reprend nombre des 58 ouvrages publiés par Ellul en les distribuant successivement entre sociologie et théologie. La seconde partie en examine d’abord les troi..
La sagesse des chrétiens désigne la nécessité d’un arbitrage réfléchi dans la vie théologale : une vie appelée quotidiennement et promise définitivement à la communion avec Dieu. On le montre en mettant en situation successivement les vertus de foi, d’espérance et d’amour. La vie théologale doit fidélité à la folie de la Croix, qui est aussi la sagesse de Dieu, selon le témoignage de Paul. En retour, si la sagesse pratique, encore appelée prudence, appartient à la communauté universelle, les chrétiens (...) trouvent confirmation de sa justification à travers les nombreuses paroles de sagesse attribuées à Jésus. Sans négliger ces paroles, parfois déjà reçues par tradition, ni rejeter les leçons d’autres traditions, les chrétiens ont d’abord à faire preuve de réflexion et de jugement. Ils y sont invités par des philosophes qui ont compris qu’il fallait penser mieux pour vivre mieux. (shrink)
La philosophie de la religion de Wittgenstein et des philosophes analytiques qui l’ont suivi est-elle ou non un fidéisme ? Le livre est né d’une rencontre tardive entre deux penseurs qui ont engagé le débat, indépendamment l’un de l’autre, au milieu des années soixante. Au terme d’une douzaine de chapitres composés en alternance, à l’écriture toujours serrée et au ton parfois vif, les auteurs n’abandonnent pas leurs positions initiales, même si elles se sont nuancées avec les années. Il revie..
Restreinte à confronter la question de la souffrance et la question de Dieu, l'étude se développe en quatre parties. La première rappelle comment l'ancienne justification de Dieu a réduit le mal subi ou mal être à un mal agir, un non être, un mieux être. La seconde montre comment une attention vive à la souffrance s'y oppose terme à terme. Celle-ci constitue un mal originaire. Elle présente une forme d'être. Elle n'entre en aucun ordre universel. La troisième partie suit quelques (...) tentatives de la théologie philosophique contemporaine, en particulier avec la pensée du process, pour échapper à une impossible conciliation entre la bonté et la puissance de Dieu. La dernière partie reprend, dans l'horizon de la souffrance ; la foi chrétienne dans l'Esprit, le Christ et le Père : Dieu est contre, avec et par-delà la souffrance.. Si la faiblesse de Dieu ne saurait ressusciter l'homme, Dieu, dans l'absolue liberté de son origine, demeure libre pour aimer et libre de se limiter.Forced to confront the question of suffering and the question of God, this study is developped in four parts. The first part recalls how the old justification of God reduced suffering undergone or ill-being to ill-doing, non being or improved being. The second part shows how when we pay careful attention to suffering, we discover it is opposed to all those definitions and constitutes an original evil. It presents a form of being. It does not enter into any universal order. The third part follows some attempt of contemporaneous philosophical theology, in particular with the concept of process, to escape from an impossible conciliation between goodness and the power of God. The last part takes up, in the horizon of suffering, Christian faith in the Spirit, Christ, and the Father : God is against, with, and beyond suffering. If the weakness of God does not know how to resuscitate man, God, in the absolute freedom of its origin, remains free to love and free to limit itself. (shrink)
L’autorévélation de Dieu, entendue selon la foi chrétienne, peut être dite fiable, crédible et intelligible, communicable, enfin conceptualisable. On parle alors d’une quadruple rationalité de la révélation: critique, herméneutique, dialogique, spéculative. La fiabilité s’appuie sur les conditions et dispositions du témoignage rendu à la résurrection de Jésus. La crédibilité et l’intelligibilité réunissent une interprétation droite et une compréhension dialectique. La communicabilité suppose de consentir aux normes communes du dialogue mais aussi à une différenciation de ses visées de connaissance. La conceptualité (...) engage une anamnèse systématique de l’économie du salut par la mise en oeuvre d’un espace de compréhension qui transgresse les premières interprétations. Cette dernière forme de la rationalité ne présente cependant aucune nécessité pour la rationalité de la révélation. (shrink)
Les thèses défendues par Pierre Gisel invitent les théologiens chrétiens à s’interroger sur la place de leur recherche dans l’Église et dans l’Université. La théologie peut-elle se réduire à une théorie de la religion qui relierait à une transcendance indéterminée les phénomènes étudiés par les sciences des religions? C’est là, en vérité, un choix. Il n’est pas plus rationnel que celui d’une herméneutique de la foi, fondée sur l’événement Jésus-Christ et construite dans une large interdisciplinarité. C’est parce que la théologie (...) est confessante et critique qu’elle peut être à la fois ecclésiale et universitaire. À deux modèles exclusifs du statut social de la théologie, l’un intégral, l’autre libéral, on opposera un modèle dialogal, qui exige une implication forte des enseignants-chercheurs. L’avenir de la recherche serait toutefois préoccupant si les disciplines théologiques devaient s’y trouver dispersées. (shrink)
L’étude reprend la philosophie inaugurée par La réciprocité des consciences (1942) en fonction de philosophies plus récentes de l’intersubjectivité (E. Lévinas et F. Jacques). Après avoir montré comment le caractère fondamental de la réciprocité fonde la causalité des personnes et se fonde sur le Dieu personnel et tripersonnel, elle revient d’une manière critique sur une possible mise en tutelle d’une pensée personnaliste par une pensée religieuse. L’amour n’aurait-il pas laissé en retrait la réciprocité, la personne la relation, la communion la (...) communication, enfin l’intime le social ? On ne saurait pourtant oublier Maurice Nédoncelle. Il a défendu avec raison une priorité de la réciprocité sur l’altérité, dans l’intersubjectivité ; de la personne sur la nature, dans la théologie ; de la souffrance sur le péché, dans la théodicée. (shrink)