Résumé ‘L’herméneutique de la condition historique’ est un thème central de l’anthropologie philosophique de Paul Ricœur. Le présent article s’emploie à montrer, d’une part, que Ricœur redéploie son « herméneutique de la condition historique » à partir de l’analyse heideggérienne de l’expérience temporelle du Dasein et, d’autre part, qu’il le fait en marquant un certain nombre de désaccords fondamentaux (essentiellement sur les plans épistémologique et éthique) avec le cadre heideggérien initial. La thèse adventice soutenue dans l’article (...) consiste à indiquer combien cet amendement du cadre heideggérien de départ aurait pu être encore plus massif, si Ricœur avait reçu un texte capital de Reinhart Koselleck intitulé « Théorie de l’histoire et herméneutique », dirigé à la fois contre l’ontologie fondamentale de Heidegger et l’herméneutique universelle de Gadamer. (shrink)

A travers les Dimensions de la conscience historique, Raymond Aron s'impose comme l'un des penseurs majeurs de l'histoire au XXe siecle. Apres les bouleversements issus du second conflit mondial, Raymond Aron pense le monde a l'aune de l'installation durable du communisme a l'Est de l'Europe, de la fin de la colonisation, des mutations que signale une phase de progres technique encore inconnue dans les societes developpees. Il prend acte du changement radical que marque pour la condition humaine l'avenement (...) de l'ere nucleaire. Face a ces mutations, le philosophe a plus que jamais le devoir de penser l'histoire et la liberte de l'homme face a l'evenement. Dialoguant avec Thucydide, combattant l'idee d'une fin de l'histoire avancee par Spengler et Toynbee et plus encore par la teleologie marxiste, il poursuit la reflexion sur les limites de l'objectivite historique engagee au cours des annees 1930.Les Dimensions de la conscience historique n'ont cesse de nourrir les debats sur l'histoire. Il demeure aujourd'hui un ouvrage indispensable pour reflechir a notre condition historique. (shrink)

Les sources orales font-elles des femmes les grandes muettes? Au primat de l'écrit comme moyen de connaissance du passé, héritage de l'histoire positiviste, a succédé l'évidence du recours à l'éventail le plus large possible de sources. Les traditions et enquêtes orales ont ainsi acquis leurs lettres de noblesse, en particulier pour l'étude des sociétés de l'oralité. Cet important acquis méthodologique, novateur en lui-même, comporte cependant bien souvent un aspect conservateur et ré...

Les sources orales font-elles des femmes les grandes muettes? Au primat de l'écrit comme moyen de connaissance du passé, héritage de l'histoire positiviste, a succédé l'évidence du recours à l'éventail le plus large possible de sources. Les traditions et enquêtes orales ont ainsi acquis leurs lettres de noblesse, en particulier pour l'étude des sociétés de l'oralité. Cet important acquis méthodologique, novateur en lui-même, comporte cependant bien souvent un aspect conservateur et ré...

A quelle condition peut-on associer ou croiser la réflexion sur la temporalité vécue et la réflexion sur le temps historique? Pour répondre, l'auteur dégage le messianisme juif des philosophies de l'histoire, relit les doctrines du temps nées dans la philosophie classique allemande et retrouve les pensées messianiques contemporaines. Il analyse enfin les différentes facettes du temps humain.

RésuméOn prend comme point de départ la crise actuelle de l'idée de raison, en envisageant la possibilité de son dépassement au moyen d'une reposition de cette idée, pour arriver ainsi à un rationalisme nouveau que l'on peut appeler » humaniste «. Ce rationalisme doit prendre conscience, tout d'abord, de la condition strictement humaine de notre savoir en tant que différente d'une connaissance intellectuelle absolue, dans un sens tout à fait opposé à la vision rationaliste de l'époque moderne. Dans cette (...) ligne, l'on fait remarquer l'aspect » compositif « et » divisif « de notre démarche rationnelle et son caractère dynamique, en exposant les possibilités explicatives de cette compréhension dynamique en face des mathématiques et des sciences de la nature. Il faut aussi donner raison du fait métaphysique dans lequel naturellement débouche le rationnel. Le kantisme est considéré dans sa position programmatique et historique, en soulignant chez lui la forte empreinte rationaliste, qui amène à une fermeture à l'égard du dynamisme propre de la science. L'on constate, enfin, les limitations épistémologiques du réalisme aristotélicien, entraǐnant une certaine absolutisation de l'immédiat sensible, qu'un réalisme actuel pourrait bien dépasser par la noétique dynamique et humaniste.ZusammenfassungDer Verfasser geht von der heutigen Krisis der Vernunftidee aus, um durch eine Wiederherstellung derselben Idee, die zu einem neuen Rationalismus, als humanistischer Humanismus gedacht, leiten muss, eine mögliche Überwindung dieser Krisis anzuzeigen. Dieser Rationalismus soll, im Gegensatz zur modernen intellektualistischen Anschauung, das spezifisch Menschliche unserer Erkenntnis als etwas Verschiedenes von einem rein intellektuellen Wissen darlegen. In diesem Sinne merkt man das » compositive « und » divise « Verfahren unserer Vernunft und ihren eigenartigen Dynamismus vor, um die erklärenden Möglichkeiten dieser dynamischen Auffassung in Verbindung mit der mathematischen und naturwissenschaftlichen Tatsache vorzustellen. Auch die Metaphysik soll als natürliche Vollendung des rationalen Strebens erkannt werden. Der Kantismus wird in seiner programmatischen und geschichtlichen Lage betrachtet, um seine mächtige rationalistische Prägung, in eine gründliche Blindheit vor der dynamischen Gestait der Wissenschaft leitend, zu bemerken. Endlich werden die episte‐mologischen Mängel des aristotelischen Realismus festgestellt, die ein heutiger Realismus durch eine dynamische und humanistische Erkenntnislehre überwinden kann.The critical attitude actually taken towards the idea of reason supplies the starting point; it is considered possible to overcome the resulting crisis by positing this idea anew, in order to establish a new rationalism which might be termed » humanist «. That rationalism should first of all duly record the fact that our knowledge is strictly human and differs as such from an absolutely intellectual knowledge, in a sense which contrasts with the present rationalist outlook. Following that line, the writer stresses the » compositive « and » divisive « aspects as well as the dynamic character of our rational activity, in the process of presenting the explicative possibilities of this dynamic understanding with reference to mathematics and natural science. The metaphysical fact into which the rational is bound to flow must be accounted for. Kantism is examined in its historical and programmatical position, stressing how deep the rationalist imprint is there, making it a blind alley as far as scientific dynamics are concerned; it is held that they could be overcome by present day realism, thanks to a dynamic and humanist noetic doctrine. (shrink)

La fiction historique dont nous parlons ici a vu le jour par rapport à la pensée de l'écriture, ou de l'inscription, telle qu'elle a eu lieu dans le travail de Jacques Derrida des années 60. Au coeur de ce travail, il y a trois textes publiés en 1967 : La voix et le phénomène, De la grammatologie, L'écriture et la différence. Traverser ces travaux revient à traverser : premièrement, l'imagination du mot, qui n'était pour Husserl que pure fiction ; (...) deuxièmement, l'imagination comme séparation de la nature dans la nature chez Rousseau ; et troisièmement, la fiction comme imaginaire dans le cas du structuralisme littéraire, au-delà duquel a lieu la fiction sans imaginaire de Mallarmé. Juste avant ces travaux il y a, dans l'oeuvre publiée, le moment où la fiction historique commence à percer ; juste après, le moment où ses fondements ont déjà été établis : l''Introduction' à L'Origine de la géométrie de Husserl et 'La double séance' dans La dissémination, respectivement. C'est également l'espace compris entre le problème de l'historicité et celui d'une littérature sans condition. À cet espace appartient la possibilité de 'devenir une chose littéraire' de tout texte 'confié à l'espace public [...] dont le contenu, le sens, le référent, le signataire et le destinataire ne sont pas des réalités pleinement déterminables, des réalités à la fois non-fictives ou pures de toute fiction...' (Donner la mort)."--Page 4 of cover. (shrink)

Tout en appréciant le «structuralisme dynamique» de Hayden White, Paul Ricoeur s’engage dans un débat avec la démarche «métahistorique». C’est la constitution du champ historique qui est l’objet principal de la controverse. Pour White, c’est le discours sur l’histoire qui constitue ce champ; la tâche métahistorique consiste, donc, dans une analyse de la structure tropologique et des modes explicatifs de ce discours. Ricoeur considère, au contraire, la vie dans l’histoire comme la véritable base de toute constitution du champ (...) class='Hi'>historique; c’est pourquoi il cherche à substituer une phénoménologie herméneutique de l’expérience historique au structuralisme dynamique de White. Pourtant, grâce au caractère dynamique du structuralisme whitien, même la démarche métahistorique laisse entrevoir au moins des traces de l’expérience historique. En effet, des traces de cette espèce peuvent être découvertes dans les études consacrées par White aux grands historiens et philosophes de l’histoire du xixe siècle. Mais ce fait ne supprime pas la différence fondamentale entre les deux penseurs. C’est seulement Ricoeur qui assigne à l’expérience historique un rôle fondamental dans la constitution du champ historique. Pourtant, quant à la description précise de ce rôle, il y a aussi une certaine différence entre Temps et récit, d’une part, et La mémoire, l’histoire, l’oubli, de l’autre. Dans le premier ouvrage, Ricoeur met l’accent sur la redescription ou refiguration de la réalité par le récit. C’est seulement dans le dernier ouvrage qu’il parvient à mettre en évidence que la question d’une reconstruction vraie du passé ne relève pas seulement d’une approche purement épistémologique de l’histoire, mais qu’elle rend nécessaire également une analyse ontologique de la condition historique. C’est dans cette analyse ontologique que la mémoire et l’oubli trouvent leur lieu, qui est, par ailleurs, central. (shrink)

The development of ecological thinking in North America has been conditioned by the imperative aiming at a valuation of the biotic community. Since the end of WWII, the US population was warned against the dangerous and violent alterations of nature. Many then found in theology an unforeseen ally. I review the roots of the tension which led to debates involving radical ecologism or its denial, and I aim at analyzing it philosophically.

L’intensification récente des relations entre les acteurs du champ universitaire et ceux du monde industriel a amené une montée en visibilité des questions qui touchent les conflits d’intérêts. Pratiquement toujours entendue comme une catégorie intemporelle et universelle, la notion de « conflit d’intérêts » a cependant une genèse historique et des conditions sociales d’émergence. À travers plusieurs exemples canadiens et américains du vingtième siècle, cet article montre comment émergent les conflits d’intérêts dans le champ universitaire. Alors qu’aujourd’hui ces exemples (...) seraient probablement perçus et dénoncés comme des cas flagrants de conflits d’intérêts, cela ne semble pas avoir été le cas à l’époque. En fait, le « conflit d’intérêts » suppose d’abord l’existence d’intérêts en conflits, eux-mêmes portés par des agents qui ont intérêt à percevoir, et parfois même à générer, ces conflits. (shrink)

La réflexion de Condorcet sur les « sciences sociales » apparaît bien avant la Révolution, au cours des années 1770. Le projet de Tableau historique, mûri depuis cette période, mais réellement mis en oeuvre en 1793–1794, prend pour objet les conditions de possibilité de ces sciences et de leur langue. Condorcet y analyse les obstacles qui se dressent et propose, à partir de cas concrets, une réflexion sur la constitution d’une langue à la fois savante et accessible au citoyen (...) éclairé. (shrink)

La place de l’homme dans le monde ne s’épuise pas pour Vivès aux conséquences théologiques de la Chute. L’humanité a le pouvoir de combiner l’usage de la raison théorique et de la raison pratique et fait face, par là même, à sa condition initiale par l’éducation, le savoir et l’éthique. Dès lors, le devenir historique est indissociable du monde de la culture dont la finalité est la réalisation de la liberté et de la concorde.

Je présente d’abord quelques notions de base de la sémantique philosophique, en particulier celles de signification linguistique, compré-hension linguistique, conditions de vérité, et “ce qui est dit”. La signi-fication linguistique ne doit pas être confondue avec “ce qui est dit” par l’énonciation littérale d’une phrase en contexte, cette dernière notion, centrale dans le contextualisme actuel, pouvant être reconstruite comme sémantique ou pragmatique selon le rôle que l’on fait jouer à la notion de signification du locuteur. J’examine ensuite de quelle façon (...) ces notions se combinent dans diverses approches ou “figures historiques”, en insistant sur la relation langage-pensée. La première est la théorie idéationnelle du langage, défendue par Arnauld et Locke. La seconde est la sémantique philosophique classique, qui se développe dans la première moitié du XXe siècle. La troisième est le contextualisme actuel, développé en parti-culier par Travis et Récanati. La comparaison révèle ceci: quant à la façon dont est reconstruite la notion de “ce qui est dit”: l’idéisme et le contex-tualisme s’accordent pour en faire une notion pragmatique, en opposition à la sémantique philosophique classique assortie de l’appareil gricéen.I first present a few basic notions of philosophical semantics, namely that of linguistic meaning, linguistic understanding, truth-con-ditions, and What Is Said. I try to show, like contextualists today urge us to, that the distinction between linguistic meaning and What Is Said by a literal utterance of a sentence in a context should not be blurred. The notion of What Is Said, of central importance for contextualism, can be construed as a semantic or a pragmatic notion according to the role played by the notion of speaker meaning in one’s favorite theory. Then I present an overview of three historical approaches in the history of the sciences of language, focusing on the language-thought relation and showing how these notions combine differently. The first is the ideational theory of language, defended by Arnauld and Locke. The sec-ond is the classical philosophical semantics developed in the first half of XXth century. The third is today’s contextualism, developed mainly by Travis and Recanati. Here is what the comparison reveals: the “way of ideas” and contextualism agree that the notion of What Is Said should be construed as a pragmatic notion, in opposition to classical philosophical semantics cum the Gricean apparatus. (shrink)

Cet article se propose de dissiper certaines confusions, d'ordre à la fois conceptuel et historique, qui continuent d'entourer l'œuvre de Tarski sur la vérité. Dans la première partie, j'examine deux interprétations philosophiques tout à fait opposées de la conception sémantique du vrai. Dans la seconde partie, je me propose de montrer l'incompatibilité entre ce que Tarski avait en vue — établir les conditions d'un usage cohérent du concept de vérité —, et le projet des sémantiques véri-conditionnelles, qu'il s'agisse de (...) celui de Carnap ou de celui de Davidson. This paper aims at explaining various confusions, of both conceptual and historical sorts, that continue to surround the work of Tarski on truth. In the first part, I discuss two opposite philosophical interpretations of the semantic conception of truth. In the second part of the paper, I turn to the very incompatibility between Tarski's own concern, — to lay down conditions for a consistent use of the concept of truth, and the project of truth-conditional semantics, both the project of Carnap and the prospect for a theory of truth à la Davidson. (shrink)

La constat de ce livre est que l'oeuvre de Hobbes repose sur une position metaphysique et qu'il faut donc reinscrire Hobbes dans l'histoire de la metaphysique pour elucider sa place dans l'histoire de la pensee ethique et politique. Il ne s'agissait pas pour l'auteur de reduire l'importance politico-historique de l'oeuvre, ni d'en minimiser l'inscription dans l'histoire de la guerre civile anglaise, mais au contraire de mettre au jour la structure speculative qui en fondait l'originalite theorique. La pensee de Hobbes (...) engage une reelaboration du concept de verite, c'est-a-dire une redefinition du rapport entre la perception, le discours et le monde qui constitue l'horizon de sa philosophie naturelle et de sa philosophie politique. (shrink)

The work of scientists and doctors in advancing genetic research and its applications has been accompanied by plenty of discussion in the popular press—from Good Housekeeping and Forbes to Ms. and the Congressional Record—about such ...

In the last third of the twentieth century, humanists and social scientists argued that attention to genetics would heighten already‐existing genetic determinism, which in turn would intensify negative social outcomes, especially sexism, racism, ableism, and harshness to criminals. They assumed that laypeople are at risk of becoming genetic essentialists. I will call this the “laypeople are genetic essentialists model.” This model has not accurately predicted psychosocial impacts of findings from genetics research. I will be arguing that the failure of the (...) model can be traced to its inability to recognize the complexity of laypeople’s attitudes; its incorrect theory of how beliefs, attitudes, and discourse function; and its blindness to how academics’ own interests can override the available evidence. More specifically, I suggest that the substantial data about laypeople’s deployment of genetics supports what I will call the “laypeople are strategic essentialists model” better than the “laypeople are genetic essentialists model.” The strategic essentialists model holds that people tend to store multiple categories, including multiple causal forces, that they deploy “strategically” to serve context‐dependent goals. It will be difficult for academics to reorient ourselves to model laypeople as sophisticated strategic essentialists rather than as naïve genetic essentialists. Perhaps a little shift, however, will be of value. (shrink)

In the face of documented difficulties in the public understanding of genetics, new metaphors have been suggested. The language of information coding and processing has become deeply entrenched in the public representation of genetics, and some critics have found fault in the blueprint metaphor, a variant of the dominant theme. They have offered the language of the recipe as a preferable metaphor. The metaphors of the blueprint and the recipe are compared in respect to their deterministic implications and other associations. (...) The likelihood of the recipe metaphor framing cognition in more useful ways is called into question. (shrink)

Anorexia nervosa remains an enigma among Western cultures. Various causal explanations have been offered, encompassing biological, psychological, and sociocultural models. These explanations, however, focus on the immediate or proximal mechanisms of causation. A more thorough understanding of anorexia nervosa can be achieved by understanding the relationship between these factors and ultimate causation, the level of explanation which deals with individual reproductive fitness. This paper reviews the biological, psychological, sociocultural, and evolutionary models and indicates a necessary synthesis between proximate and ultimate (...) levels of causation in examining the anorexia nervosa puzzle. (shrink)

People respond to metaphors as much with regard to the emotions that they generate as to their referential, comparative contents. Interviews with non-geneticists about preferred metaphors for gene-environment interaction that illustrate this tendency are reported. These interviews also reveal the dynamic tendency of such emotional responses. A second set of interviews shows that lay people may preferentially use a metaphor of "virus" or "disease" for talking about genes, as opposed to the coding metaphors transmitted through the mass media and reportedly (...) preferred by geneticists. An explanation based on the differently situated emotions of these groups is proposed. It is proposed that the prominence of emotions in responding to genetics indicates the importance of incorporating analyses of emotions instead of simple principles into policy formulation about genetics. (shrink)

ABSTRACT “Lockdown!” has articulated our collective and individual fear response to the novel coronavirus. Two regnant specialized discourses fostered by the academy—science and ideology critique—could not redirect this inadequate response nor generate their own adequately broad and focused social responses. This suggests the desirability of the academy adding phronesis as a goal for its pedagogical practices.

The human propensity for casting our social worlds as "us against them" is perhaps the primary impediment to deep and broadly inclusive understandings of the workings of rhetoric. Many decades ago, Kenneth Burke assailed that barrier with regard to Adolf Hitler. Surrounded by the satisfactions of vituperation against the leader of one of the world's most heinous social movements, Burke begged his readers to make space for understanding how Hitler's rhetoric brought about what it did. Philippe-Joseph Salazar's Words Are Weapons (...) makes a similar contribution for our era. He asks us to resist the gratifications generated by dismissing as "Islamaphobic" any critical analysis of what he calls "caliphal"... (shrink)