Il apparaîtra, en des termes explicites, que nous cherchons, prioritairement, à nous distinguer de cette lecture à livre ouvert, immédiate, qui caractérise une certaine école du commentaire de l'œuvre, qui suppose que la vérité du ...

En partant de la référence énigmatique de Husserl à Tönnies dans le manuscrit « Esprit commun I » de 1921, il s’agit, au sein de cet article, de montrer que la possibilité pour Husserl d’envisager un examen direct d’un concept particulier de la sociologie (celui de communauté) indique qu’il n’envisage pas la fondation des sciences de façon transcendantale, mais qu’il l’aborde comme une tentative de clarification d’un concept fondamental d’une science empirique. Bien que cette entreprise de clarification du concept de (...) communauté ne cherche pas à se substituer aux analyses du monde social des sociologues, on verra que sa mise en œuvre donne l’occasion à Husserl de rappeler que la phénoménologie constitue une ressource épistémologique essentielle pour surmonter la crise des sciences modernes, notamment parce qu’elle force le scientifique (en l’occurrence le sociologue) à être attentif à la conformité de son discours à la manière dont l’objet qu’il étudie lui est donné. (shrink)

In the area of investment, responsibility may be expressed via four types of ethical concern: value-based ethics resulting in the exclusion of so-called "vicious" companies from the investment portfolio; fructification-oriented ethics with a view to long-term investment; consequence-based ethics aimed at initiating a behavioural change in the investment target; and ethics envisaged as a discriminating criterion in the search of the best financial performance. No single formula of responsible investment is available, and the "responsible" approach necessarily implies the active involvement (...) of a free acting subject striving to tackle fundamental ethical issues. The practice of responsible investment cannot be reduced to simply applying a particular legal rule or mathematical formula. (shrink)

This symposium discusses J.-L. Dessalles's account of the evolution of language, which was presented in Why we Talk (OUP 2007).

This symposium discusses J.-L. Dessalles's account of the evolution of language, which was presented in Why we Talk (OUP 2007).

La philosophie des Lumières, les droits de l'homme et le principe de laïcité qui s'en inspirent constituent le socle des institutions de la France, mais c'est la mort du Roi, symbolique de celle du Père et de Dieu, qui scelle le pacte républicain. Or, Dieu est une dimension incontournable de la conscience humaine. On ne peut le nier. On ne peut que l'intégrer. C'est pourquoi la souveraineté populaire de Jean-Jacques Rousseau ne sera que le visage inversé de l'absolutisme royal. (...) Les pays anglo-saxons ont préservé, grâce à la Réforme Protestante, une relation à la transcendance. Ce sont leurs principes auxquels aujourd'hui est confrontée la France à l'occasion de sa rencontre avec l'Europe, en même temps que dans sa relation aux Etats-Unis. La mort de Dieu, les Droits de l'Homme, tels que les ont définis les révolutionnaires de 1789, n'engendrent-ils pas un retour du refoulé qui serait à l'origine des totalitarismes? A travers une lecture de Rousseau, de Nietzsche, de Marx, de Foucault, Edouard VALDMAN met au jour avec acuité, en se référant à Arendt et Lévinas, la Blessure qui est à l'origine de la France contemporaine : son parricide. Il démontre que l'Europe ne pourra se réaliser que si elle est en mesure de s'élever au-dessus des Etats-Nations qui la composent, à travers un principe transcendant posant comme fondement de sa future Constitution celui de la pluralité humaine. " L'homme dépasse infiniment l'homme! " Pascal. (shrink)

« Avant la profération d’ego sum il y a comme une prière, comme une imploration qui, d’un même souffle, accueille l’autre et ploie sous sa charge – ce qui s’appelle aimer. » « Una est in rebus activa vis : amor, charitas, harmonia. » 1. Retour à Descartes Dans le rapport du jury de la thèse d’État soutenue par Jean-Luc Nancy le 16 septembre 1987, intitulée « L’expérience de la liberté », l’intervention de Jacques Derrida, membre du jury, commence (...) par un éloge du candidat qui mérite d’être ci... (shrink)

La phénoménologie, après avoir dénoncé avec Husserl et Heidegger le contresens fatal qui aurait conduit Descartes à ne voir dans l’ego qu’une simple et banale « chose » pensante, conçue sur le modèle et à l’imitation de la choséité spatio-temporelle – celle qui caractérise la res extensa – s’est vite ravisée : Levinas réhabilite la dignité phénoménologique de la « res cogitans » ; Henry fait du sentir originel et soustrait à l’ekstase de la représentation le mode le plus fondamental (...) de la subjectivité vivante ; Marion réintroduit le moment de la chair sentante au cœur de la démarche métaphysique. L’article présente et discute ces différentes interprétations. (shrink)

Résumé Jeauneau examine le titre, le plan et les différentes étapes du développement du Periphyseon. Concernant le titre, toutes les langues modernes depuis Noack en 1884 utilisent De la division de la Nature. C’est là le titre qu’en 1681 – huit siècles après la mort de l’auteur – Thomas Gale imposa au dialogue érigénien. Ce titre est erroné, parce qu’il laisse entendre que le propos de Jean Scot est de traiter de la division de la nature, alors qu’il s’agit (...) de traiter conjointement de la division de la nature et de sa réunification selon le schéma néoplatonicien de la procession et du retour. Mais l’argument majeur pour préférer Periphyseon à De diuisione Naturae est que Periphyseon est le titre que Jean Scot lui-même a voulu donner à son œuvre. Aucune coutume ne saurait prévaloir contre la volonté de l’auteur. Il est important aussi de ne pas éliminer, tant en latin que dans les langues modernes, la forme grecque Periphyseon, que l’auteur – peut-être pour évoquer le Periarchon d’Origène – a délibérément choisie de préférence à une forme latine. Les titres De Naturis, Sur les Natures, Sulle Nature dell’Universo, etc. sont donc à exclure. Pour ce qui est du plan, le Periphyseon étudie quatre formes ou espèces de nature. Ce plan s’inspire peut-être d’une division quadripartite des nombres d’origine néopythagoricienne. Quoi qu’il en soit, alors que le plan original du Periphyseon prévoyait quatre livres – un livre pour chacune des quatre espèces de nature –, les lenteurs de la discussion obligèrent Jean Scot à ajouter un cinquième livre. Dans les éditions anciennes du Periphyseon, le cinquième livre se termine par un long paragraphe, qui, de toute évidence, n’appartient plus au dialogue, mais constitue un post-scriptum adressé à Vulfad, un ami de Jean Scot, qui termina sa carrière comme archevêque de Bourges. (shrink)

In Why we Talk, cognitive scientist Jean-Louis Dessalles presents an original, in-depth account of the nature and evolution of human language. Written in a clear and engaging manner, Why we Talk is an impressive achievement. Dessalles reviews and contributes to most controversies about human language. He compares human language to other systems of communication found in the animal world, arguing for the originality of the former; he clearly shows that language is a biological trait and that we should study (...) its evolution as we do for other biological traits; he analyzes the nature of grammar; he distinguishes two distinct semantic contributions made by assertions; he proposes several distinct stages in the evolution of language; and, finally, he proposes a new hypothesis about the selective pressures explaining the evolution of our linguistic faculty. In what follows, I will focus exclusively on this new hypothesis: I will argue that it poorly accounts for several important aspects of linguistic communication. Here is how I will proceed. In Section 1, I will review Dessalles’s hypothesis about the evolution of language. In Section 2, I will empirically evaluate this hypothesis. (shrink)

L’auteur, qui se propose de publier, pour le bicentenaire de la naissance d’Édouard Reuss , sa correspondance avec Michel Nicolas , présente l’état de ces lettres inédites et les circonstances de leur rédaction. Il montre qu’elles éclairent l’élaboration de la production littéraire des deux protagonistes et l’évolution de la théologie protestante au XIX e siècle en France. Pour illustrer le combat commun des deux correspondants pour le progrès des sciences théologiques en France, il présente enfin les passages qui concernent (...) le projet de création d’une revue scientifique. Il suggère au passage l’influence insoupçonnée de M. Nicolas sur la théologie protestante française, en particulier sur l’évolution des sciences bibliques. The author, who proposes to publish, for the bicentennial of Edouard Reuss’ birth , his correspondence with Michel Nicolas , presents the state of these yet unpublished letters and the circumstances in which they were written. He shows that they enlighten the literary production of both protagonists and the evolution of French Protestant theology in the 19th century. To illustrate their common struggle for the advance of theological sciences in France, he presents at last passages which concern the project to create a scientific periodical. He also suggests the unsuspected influence of M. Nicolas on French Protestant theology, in particular on the evolution of biblical sciences. (shrink)

Édouard Mehl, spécialiste reconnu de la philosophie et de la science cartésienne, nous livre ici une version « réduite », dit-il, de son habilitation à diriger des recherches, ce qui ne manque pas de saveur au vu de la taille de l’ouvrage mais surtout de l’ampleur de l’érudition mobilisée. Une longue introduction nous présente la problématique développée de l’ouvrage. D’après Husserl, Descartes, du fait de son point de départ dans l’ego cogito, aurait fait virer le monde dans l’idéalit...

Édouard Mehl, spécialiste reconnu de la philosophie et de la science cartésienne, nous livre ici une version « réduite », dit-il, de son habilitation à diriger des recherches, ce qui ne manque pas de saveur au vu de la taille de l’ouvrage mais surtout de l’ampleur de l’érudition mobilisée. Une longue introduction nous présente la problématique développée de l’ouvrage. D’après Husserl, Descartes, du fait de son point de départ dans l’_ego cogito_,_ _aurait fait virer le monde dans l’idéalité, « (...) la vérité de l’être se dérobant à une philosophie incapable d’expliquer pourquoi elle ne voit dans les choses que ce qu’elle y a mis ». Mais É. M. remarque qu’une telle réduction de l’entreprise métaphysique de Descartes n’a de sens que si on isole les énoncés cartésiens « d’un contexte et d’un horizon de sens formés par le dialogue qu’entretiennent constamment à l’âge classique, philosophie, science de la nature, et théologie ». C’est pourquoi, dit-il, il abordera le discours philosophique... (shrink)

This chapter shows that the experimental philosophy has much to offer to philosophy of science by reviewing the existing experimental‐philosophy work in the philosophy of science and by defending it against an important criticism. A natural way of extending experimental philosophy methods to the philosophy of science is to survey scientists’ judgments. The chapter presents two projects in the philosophy of science that can benefit from such surveys: analyzing the scientific concepts found in particular scientific communities and studying scientific cognition. (...) It explains how surveying lay people's judgments can bear on issues in the philosophy of science. The chapter examines the possible contributions of bibliometric, ethnographic and cliometric methods to the philosophy of science. Ethnographic methods are particularly useful to study the social structure of science, the nature and role of social norms in the production of scientific knowledge, and the discovery heuristics at work in everyday scientific practice. (shrink)

Although cognitive scientists have learned a lot about concepts, their findings have yet to be organized in a coherent theoretical framework. In addition, after twenty years of controversy, there is little sign that philosophers and psychologists are converging toward an agreement about the very nature of concepts.Doing without Concepts(Machery 2009) attempts to remedy this state of affairs. In this article, I review the main points and arguments developed at greater length inDoing without Concepts.

<P>Experimental philosophy is one of the most active and exciting areas in philosophy today. In <EM>Current Controversies in Experimental Philosophy</EM>, Elizabeth O’Neill and Edouard Machery have brought together twelve leading philosophers to debate four topics central to recent research in experimental philosophy. The result is an important and enticing contribution to contemporary philosophy which thoroughly reframes traditional philosophical questions in light of experimental philosophers’ use of empirical research methods, and brings to light the lively debates within experimental philosophers’ intellectual community. (...) Two papers are dedicated to the following four topics:</P> <P></P> <UL> <LI>Language (Edouard Machery & Genoveva Martí)</LI> <LI>Consciousness (Brian Fala, Adam Arico, and Shaun Nicols & Justin Sytsma)</LI> <LI>Free Will and Responsibility (Joshua Knobe & Eddy Nahmias and Morgan Thompson)</LI> <LI>Epistemology and the Reliability of Intuitions (Kenneth Boyd and Jennifer Nagel & Joshua Alexander and Jonathan Weinberg).</LI></UL> <P></P> <P>Preliminary descriptions of each chapter, annotated bibliographies for each controversy, and a supplemental guide to further controversies in experimental philosophy (with bibliographies) help provide clearer and richer views of these live controversies for all readers.</P> <P></P> <P> </P>. (shrink)

In Philosophy Within Its Proper Bounds, Edouard Machery argues that resolving many traditional and contemporary philosophical issues is beyond our epistemic reach and that philosophy should re-orient itself toward more humble, but ultimately more important intellectual endeavors, such as the analysis of concepts.

Over recent years, the psychology of concepts has been rejuvenated by new work on prototypes, inventive ideas on causal cognition, the development of neo-empiricist theories of concepts, and the inputs of the budding neuropsychology of concepts. But our empirical knowledge about concepts has yet to be organized in a coherent framework. -/- In Doing without Concepts, Edouard Machery argues that the dominant psychological theories of concepts fail to provide such a framework and that drastic conceptual changes are required to make (...) sense of the research on concepts in psychology and neuropsychology. Machery shows that the class of concepts divides into several distinct kinds that have little in common with one another and that for this very reason, it is a mistake to attempt to encompass all known phenomena within a single theory of concepts. In brief, concepts are not a natural kind. Machery concludes that the theoretical notion of concept should be eliminated from the theoretical apparatus of contemporary psychology and should be replaced with theoretical notions that are more appropriate for fulfilling psychologists' goals. The notion of concept has encouraged psychologists to believe that a single theory of concepts could be developed, leading to useless theoretical controversies between the dominant paradigms of concepts. Keeping this notion would slow down, and maybe prevent, the development of a more adequate classification and would overshadow the theoretical and empirical issues that are raised by this more adequate classification. Anyone interested in cognitive science's emerging view of the mind will find Machery's provocative ideas of interest. (shrink)