Résumé
La réflexion sémiotique sur le sujet est issue de la philosophie et de la logique, qui semblent se réunir dans la grammaire quand cette dernière se penche justement sur le sujet. Quant à la sémiotique, science qui élabore sa propre grammaire à partir de conceptions philosophiques et logiques, sans pour autant y trouver un lien satisfaisant, la question du sujet est toujours à un stade de résolution conflictuelle : le sujet est l’un des termes d’une relation actantielle, sujet-objet. La relation, non le sujet, est la source surdéterminante. Le sujet, quant à lui, est aussi le protagoniste, au même titre que l’autre terme, à savoir l’objet. Cette mise à niveau des termes privilégiant la fonction actantielle a donné naissance à l’idée que la sémiotique ne s’occupe pas du sujet ou bien qu’elle a une première étape objectale et une seconde étape subjectale. Le résultat provisoire de cette discussion est que le sujet s’est diversifié par rapport aux différents actants qui se conforment dans la fonction directrice. Nous chercherons la source greimassienne de la conception du sujet qui a donné lieu à cette problématique actuelle.
Abstract
Theories of the subject and subjectivity derive from logic and from philosophy more generally. It would seem that both are present in grammar when the latter focuseson the subject. In semiotics, a science that creates its own grammar from concepts that belong to logic and philosophy, without managing to synthesize them in satisfactory fashion, the question of the subject is always in a phase of conflict: the subject is one of the terms of an actantial, subject-object relation, in which the relation, not the subject, is the overdetermining origin. There, the subject is also a protagonist, as is the object as well. This equalization of subject and object that prioritizes the actantial function has given rise to the idea that semiotics does not deal with the subject, or that it has an initial object stage and a subsequent subject stage. The provisional result of this discussion is that the subject has diversified in relation to the different actants comprising its guiding function. We will delve into the Greimassian source of the notion of the subject that has given rise to the current problem.
Références
Coquet, Jean-Claude. 1984–1985. Le discours et son sujet, 2 tomes. Paris : Klincksieck.Search in Google Scholar
Darrault, Ivan. 2009. Sémiotique subjectale. In Driss Ablali & Dominique Ducard (éds.), Vocabulaire des études sémiotiques et sémiologiques, 61–66. Paris/Besançon : Honoré Champion/Presses Universitaires de Franche-Comté.Search in Google Scholar
Greimas, Algirdas Julien. 1987 [1984]. Haciauna tercera revolución semiótica, Victoria Olivares & Per Aage Brandt (trans.). Morphé 3–4. 159–165.Search in Google Scholar
Greimas, Algirdas Julien. 1987. De l’imperfection. Périgueux : Pierre Fanlac.Search in Google Scholar
Greimas, Algirdas Julien & Joseph Courtés. 1993 [1979]. Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la théorie du langage. Paris : Hachette.Search in Google Scholar
Greimas, Algirdas Julien & Jacques Fontanille. 1991. Sémiotiques des passions. Des états de choses aux états d’âme. Paris : Seuil.Search in Google Scholar
Hjelmslev, Louis. 1971 [1968]. Prolégomènes à une théorie du langage. Paris : Minuit.Search in Google Scholar
Ricoeur, Paul. 1990. Soi-même comme un autre. Paris : Seuil.Search in Google Scholar
Saussure, Ferdinand de. 2002. Écrits de linguistique générale. Paris : Gallimard.Search in Google Scholar
Zilberberg, Claude. 2006. Éléments de grammaire tensive. Limoges : PULIM.Search in Google Scholar
Zilberberg, Claude. 2012. La structure tensive. Liège : Presses Universitaires de Liège.10.4000/books.pulg.2140Search in Google Scholar
© 2017 Walter de Gruyter GmbH, Berlin/Boston
