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Les Commentaires sur Joel, Abdias et Nahum attribués à Hugues de Saint-Victor Les gloses (ou commentaires) sur Joel, Abdias et Nahum, — on les désignera par les sigles J, A et N, — qui sont imprimées, les deux premières parmi les œuvres de Hugues de Saint-Victor,1 la troisième parmi celles de Julien de Tolède,2 sont toutes les trois des produits de l'école victorine au XIIe siècle. Sur ce point, tous les critiques sont actuellement d'accord. Sont-elles également sorties de la plume du plus célèbre des Victorins, Hugues? Ici l'unanimité cesse. B. Hauréau,3 qui ne s'est occupé que de J et de A, rejetta le premier pour la simple raison qu'il y lisait une citation introduite par Item Avicenna . Mais il était porté à inclure le second parmi les œuvres authentiques de Hugues, à cause du style, et surtout parce que la finale4 coïncide presque en entier avec le traité De quinqué septenis du même auteur.5 A. Wilmart6 eut le mérite de détacher N de l'œuvre littéraire de Julien de Tolède, pour le remplacer dans le courant voctorin. Il établit sur la foi des manuscrits que les mots Item Avicenna, qui avaient tant impressioné Hauréau, sont une simple faute de lecture pour Item aiunt. D'un autre côté, il n'eut aucune peine à relever dans N, J et A une foule de ressemblances qui relient ces gloses entre elles non moins qu'aux écrits authentiques de Hugues. Il en conclut que les trois commentaires ont sans doute la même origine et doivent vraisemblablement être restitués à Hugues lui-même. La thèse de dorn Wilmart ne fut pas accueilli sans réserves. G. Morin7 fit observer qu'une notice littéraire, reproduite par J. Baie8 d'après un 1 Le premier sous le titre fantaisiste Adnotatiunculae elucidatoriae in Ioelem prophetam, dans PL 175, 321—372 B, le second sous le titre inexact Expositio moralis in Abdiam, dans PL 175, 371 C—406A. 3 Sancti Iuliani episcopi Toletani Commentarius in Nahum prophetam, dans PL 96, 705 D—758 B. 3 Les œuvres de Hugues de Saint-Victor, 2e éd., Paris 1886, p. 18—-20. 4 PL 175, 400C—406A. 5 Ibid., 405—414. 6 Le Commentaire sur le prophète Nahum, attribué à Julien de Tolède, dans Bull, de Littér. ecclés., 23 (1922) 253—279. 7 Le Commentaire sur Nahum du Pseudo-Julien, une œuvre de Richard de Saint-Victor, dans Rev. bénédict., 37 (1925) 404—405. 8 Index Britanniae scriptorum (Anecd. Oxon., Mediaeval Series 9), Oxford 1902, p. 362. 363 364D. VAN DEN EYNDE catalogue de Boston de Bury, attribue J et N, non pas à Hugues mais à Richard de Saint-Victor. Bien que, pour des raisons de critique interne , C. Ottaviano9 se fût prononcé contre cette nouvelle attribution, J. Chatillon10 n'hésita pas à revendiquer pour Richard, non seulement N et J, mais encore A. Sa manière de voir n'a pas prévalu non plus. Les derniers auteurs qui se sont intéressés à la question, B. Smaley11 et D. Lasié,12 préfèrent s'en tenir à l'opinion de dom Wilmart. Comme on voit, la question d'origine et d'authenticité reste toujours ouverte. On essayera ici, sinon de la résoudre, au moins de la faire progresser . * * * Commençons par examiner les rapports littéraires qui relient les trois commentaires entre eux. J, A et N ont beaucoup en commun: recours constant et à tour de rôle des trois méthodes historique, allégorique et morale; emploi régulier, fatigant même, du procédé d'énumération ; utilisation sur large échelle et, par endroits, transcription de divers écrits de Hugues de Saint-Victor. Plus importants toutefois que cette communauté d'inspiration et de méthode, nous paraissent les contacts d'ordre littéraire et textuel. Déjà A. Wilmart13 attira l'attention sur deux passages où J va strictement de pair avec N: J N Nota coloratam ubertatem di-... adhortamur ne Demosthenis vini eloquii, Quintiliani praeponen-lepores, Quintiliani flores, Ciceronis dam...

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