Abstract
L’apparition de données quantitatives en archéologie, puis des outils de gestion dont on commence seulement à maîtriser le développement, imposent de façon concomitante aux professionnels une réflexion de fond sur l’évolution de leur discipline : il importe en effet, au moment où l’on met en œuvre des outils nouveaux, de s’interroger sur les conséquences des transformations en cours sur le processus scientifique. Au-delà d'une démarche épistémologique, cet article interroge le caractère novateur que peut représenter la gestion de données de plus en plus nombreuses. Il propose surtout de voir, dans la mutualisation de ces données, une nouveauté liée à la conjugaison de diverses décisions (liées à la recherche tant publique que privée), et un changement de paradigme dans la constitution des savoirs. Si la documentation est partagée par tous, le caractère innovant de la réflexion se déplace, non pas vers la maîtrise de données nouvelles, mais bien vers la capacité des acteurs scientifiques à exploiter ces données de façon différente.