Abstract
La notion d’ éducation apparaît si vaste qu’il semble difficile d’en proposer une définition univoque. Elle comprend aussi bien les méthodes pédagogiques proches du dressage mécanique le plus behaviouriste que l’influence inconsciente et vague que les adultes exercent sans le vouloir sur les enfants. Elle renvoie au système institutionnel mais aussi à l’univers familial, voire plus simplement encore à l’influence la plus générale que les êtres humains exercent les uns sur les autres à travers les échanges qu’impose l’existence sociale. Elle désigne techniquement l’action réfléchie et systématique que le monde adulte exerce sur l’enfance tout en renvoyant à celle que des adultes exercent entre eux inconsciemment ou de manière stratégique. Sous couvert de communication, l’éducation rejoint alors la manipulation pure et simple par le biais de modèles comportementaux prescrits plus ou moins subtilement. La présente réflexion a pour but de proposer une définition générale de l’éducation. Il s’agit d’en comprendre l’idée à partir des quatre principaux éléments qui la composent. Parler d’éducation, c’est tout d’abord se situer dans le champ de l’ action et non se contenter d’en rester au niveau de la seule connaissance. C’est ensuite renvoyer à un jeu d’influences essentiellement interhumain ; on usine un objet, on dresse des bêtes, mais on éduque des personnes, grandes ou petites. De plus, cette action suppose, quand bien même on suivrait la nature, qu’on ne se satisfait pas de cette même nature ; l’éducation renvoie à une conception de l’homme comme être de culture. Enfin, toute éducation implique la référence à un choix de valeurs éthiques, humaines ou inhumaines, qui permet d’en justifier l’ orientation axiologique.