Abstract
Hannah Arendt réfléchit, dans toute son œuvre, aux conditions d’une action libre. Elle commence sa réflexion, à la suite de la Seconde Guerre mondiale, par interroger les bouleversements induits par les régimes totalitaires et montre en quoi ils ont détruit l’espace public qui sépare et relie les membres d’une société au profit de la domination de l’idéologie, qui récuse toute action. Mais il y a un héritage des totalitarismes, au-delà de leur défaite, c’est la disparition de l’autorité et de ses figures historiques, parce que l’autorité ne se réduit pas à la contrainte et permet l’existence d’un cadre commun pour les libertés publiques, sans lequel ces dernières peuvent difficilement se rencontrer, se frotter, se féconder, coopérer. L’action décline alors au profit de la consommation, la liberté au profit de la seule indépendance privée.