Abstract

Comme les peintres et poètes marquants de ce siècle, Debussy et Webern ont tourné l'un et l'autre la page de « l'âge de la représentation » inauguré au début du XVIe siècle, pour tracer le chemin des formes ouvertes. Libérée de toute soumission à quelque structure préétablie, l'œuvre vient au jour de la forme selon un processus d'engendrement qui marque tous ses paramètres au sceau de la mobilité. Cependant, loin de se laisser enfermer dans un univers auto-référentiel, les musiques de Debussy et de Webern révèlent un rapport fondateur à la nature que l'on peut comprendre comme une quête de « l'origine ». Une interrogation sur l'instant fondateur du rythme met à jour des différences stylistiques notables – instant de l'effacement chez le premier, instant du rayonnement chez le second – et conduit à parler de leur musique comme d'une « voie négative » où l'on discerne les signes d'une authentique aventure spirituelle.Like the outstanding painters and poets of this century, Debussy and Webern both turned the page of the « age of representation » inaugurated at the beginning of the 16th century, in order to map out a path of open forms. Freed from all submission to any pre-established structure, the work was born of the form according to a process of creation that marks all its parameters with the seal of mobility. Far from falling into a self-referential world, Debussy's music and Webern’s reveal a basic relationship with nature that can be understood as a quest for « origin ». An examination of the founding moment of rhythm manifests notable stylistic differences – moment of effacement for the former, moment of rayonnement for the latter – and leads us to think of their music as a « negative way », where we discern the signs of an authentic spiritual adventure