Abstract

L'évangélisation des Indiens du Mexique fut entreprise dans une perspective messianique et eschatologique, notamment par les missionnaires franciscains formés aux idéaux des 'spirituels' et influencés par les prophéties millénaristes de Joachim de Flore. Dans leur esprit, l'Église, en voie de dépérissement dans le 'Vieux Monde' corrompu, allait 'renaître' dans ce monde 'nouveau', dont les populations semblaient vivre en état d'innocence et qui se laissaient convertir avec tant de docilité. Il fallut bientôt déchanter : l'idolâtrie persistait, les Indiens se revoltaient, ils étaient massacrés, et bientôt décimés par des épidémies de caractère 'apocalyptique'. Alors on s'interrogeait : la violence peut-elle être acceptée comme une nécessité pour extirper le culte des démons, hâter l'évangélisation, consolider la conversion de ces peuples?