Abstract
Résumé À l’inverse d’une thèse de la disparition de l’œuvre – thèse soutenue de la plupart de théories autour de l’art performance (Peggy Phelan, Thierry De Duve) –, cet article défend la thèse d’une itérabilité des gestes du corps et se focalise sur ce qui se conserve lors du passage de l’expérience, lorsque la performance cesse. On remarque ainsi que cette conservation ne repose en rien sur l’idée d’un maintien à l’identique, mais épouse plutôt une logique de la transformation. À la suite de Derrida, il s’agit de mettre en place une pratique de la déconstruction et de dépasser les limites de l’ontologie de la présence, laquelle reste intimement liée aux principes de la théorie de la mimesis. Les concepts de « restauration » (Richard Schechner) et de « re-enactment » (Rebecca Schneider) s’avèrent utiles afin de comprendre le statut paradoxal des arts de performance : un ensemble de gestes du corps qui demeurent profondément citationnels, et qui oscillent entre l’absence absolue et la répétition.