Abstract
Si Freud, le premier, a souligné l'inquiétante étrangeté de l'art, cette " histoire de revenants ", Beckett la met en scène. Sa fascination pour la mort et la décomposition des corps le rend proche des grands explorateurs du mal et de l'horreur, comme Bataille, Céline ou Artaud. Comme les leurs, ses textes sont l'expression d'un désastre intime et collectif à la fois, le nôtre, en ce XXe siècle finissant. De la drôlerie grinçante de ses premières œuvres, à la beauté plastique et musicale des textes-tableaux de la fin, Beckett invente l'écriture de sa résurrection.