Abstract
Résumé Gerard Richter et Paul Cézanne ont l’un et l’autre déclaré « peindre comme un appareil ». Le premier affirme pourtant refuser toute culture de la peinture qui lui rappellerait le second. Partant de l’idée que le contemporain recèle toujours de la diversité, le présent article soutient que G. Richter n’a pas de raison d’attaquer spécifiquement Cézanne. L’un et l’autre artiste ont sur la condition du travail artistique des positions comparables. Ce qui peut les opposer, c’est le point de départ du travail, lié à une donne plus naturelle chez l’un que chez l’autre, mais non ce qu’il s’agit de faire : séparer l’idée du peindre de son implication dans l’art oratoire des figures, réaliser sans faire signifier, œuvrer sans imiter. Au-delà des incertitudes par ailleurs essentielles du jugement de goût, par-delà les différences évidentes dans l’allure des œuvres, une idée non de la peinture mais du peindre lie Richter à Cézanne. Cette idée procède d’une opposition de principe à la position historique du « libéral » en art.