Abstract
La révolution copernicienne a des conséquences cosmologiques sur lesquelles Copernic a été peu disert, et dont il faut attendre Giordano Bruno ou Descartes pour mesurer l’exacte portée. L’aspect le plus spectaculaire de cette révolution post-copernicienne est bien sûr la suppression de la sphère des étoiles fixes. L’article examine cette question sous deux aspects : (i) les conséquences problématiques de l’immobilisation copernicienne de la sphère des fixes par rapport à la fiction théologique d’un ciel empyrée, et (ii) la (vaine) recherche d’une parallaxe stellaire, supposée, chez Kepler, Galilée et Descartes, constituer une preuve a posteriori de la théorie copernicienne. On souligne enfin la grande subtilité de l’argumentation déployée dans les Principia Philosophiae de Descartes (1644) qui utilisent la supposition « arbitraire » de l’empyrée pour renvoyer dos-à-dos les coperniciens strictement géomobilistes, et leurs adversaires tychoniens, qui espéraient, moyennant cette supposition, pouvoir laisser la Terre immobile au centre du monde.