Abstract
Gérard Genette parle fort peu de questions spatiales dans ses discours sur le récit. Il s’en est justifié en arguant que l’espace narratif constitue une catégorie de contenu plutôt que de forme. Cependant, cet espace s’avère souvent narrativement pertinent pour des raisons qui ne sont pas thématiques et, tout en restant fidèle à Genette, on peut caractériser narratologiquement les potentialités spatiales du récit. Cela suggère que le désintérêt de Genette narratologue pour ce domaine est lié non seulement à un choix d’objet et à des questions de méthode mais aussi à des raisons plus individuelles : si Genette est bien « l’homme de l’espace », il l’est toujours du dehors, loin de tout colmatage et de toute rigidité.