Abstract
Le but de cet article est de présenter quelques considérations sur les relations temporelles, stratigraphiques et épistémologiques entre la surface archéologique (et les matériels céramiques collectés pendant les prospections) et les niveaux souterrains (avec leur potentiel informatif). Il ne s’agit pas donc d’une étude archéologique spécifique ou de la discussion d’un problème méthodologique. Mais plutôt d’une réflexion sur les contradictions implicites à certaines approches archéologiques : la lecture linéaire du temps et des évolutions, l’application de notions typiquement occidentales (bien qu’utiles) à des contextes non-occidentaux, ainsi que l’absence d’intérêt archéologique pour la culture matérielle actuelle (sur la surface). La temporalité traditionnelle et linéaire (fondée sur la notion d’une Grande Fracture entre passé et présent, antiquité et « modernité »), est strictement liée aux postulats d’un évolutionnisme linéaire d’empreinte coloniale et crée des apories archéologiques qui peuvent être dépassées par l’adoption d’une temporalité non-linéaire et « aplatie ». Des exemples archéologiques sont brièvement présentés pour montrer le caractère souvent non linéaire des transformations techniques et culturelles et comment la culture matérielle du présent peut être approchée par des méthodes strictement archéologiques