Raymond Aron et la défense de la liberté: nationalisme, libéralisme et post-modernité: journée d'études, Brest, 18 novembre 2014
Paris: Éditions de Fallois (
2016)
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Abstract
Si un philosophe a fondé son oeuvre sur la conscience historique, c'est bien Raymond Aron. Le rapprochement entre Aron et la post-modernité pourrait surprendre. Il en va tout autrement si l'on considère la conception historique de la post-modernité : celle-ci suit logiquement les Temps Modernes. Elle comprend alors les deux siècles de tensions idéologiques qui ont suivi 1789, jusqu'à la chute du mur de Berlin. Raymond Aron a commenté et pensé les convulsions apocalyptiques du dernier siècle post-moderne. D'où l'idée de le considérer sous plusieurs angles : face au basculement du monde, la critique des idéologies (D. Steinmetz-Jenkins), la théorie des relations internationales (O. Rosenboim), son jugement sur la "tragédie algérienne" (O. Dard). Mais Aron est aussi sensible aux permanences, à ce qui ne bascule pas : c'est un penseur de la nation et des identités régionales, qui s'interroge sur sa propre judéité (G. De Ligio). La philosophie d'Aron, où l'historien est créateur et incarné, présente une analogie avec la théologie chrétienne : Pierre Manent décrit la relation d'Aron au christianisme. Enfin, Aron reste un intellectuel tout engagé dans la défense de la liberté, ce qu'explorent deux contributions : sur ce qu'il doit au libéralisme d'Edmund Burke (M. Oppermann), et sur sa recherche d'une stratégie modérée chez l'historien Hans Delbrück (J. Mouric). Encadrées par l'introduction de Fabrice Bouthillon et la conclusion de Pascal David, ces études esquissent les traits d'une pensée subtile : sceptique contre le dogmatisme des idéologies totalitaires, mais non relativiste, attachée à l'historicité, sans tomber dans le déterminisme historique. Ce volume est issu de la journée d'études du 18 novembre 2014 à l'Université de Bretagne occidentale à Brest."--Page 4 of cover.