Abstract
La série Deux Flics à Miami (NBC, 1984-1989) a révolutionné en profondeur le genre de la série policière dans les années 1980 au point de devenir une série mythique. Loin d’être uniquement une série d’action qui exprimerait la « domination masculine » de héros invincibles, elle introduit au contraire souvent une dimension purement contemplative et poétique liée à l’échec et à une forme de tragique. En mettant en miroir la première et la dernière scène de trois épisodes emblématiques et la façon dont motifs et détails se répondent, je voudrais ici montrer comment action, contemplation et méditation s’articulent dans la série, en insistant notamment sur le basculement de ce que l’anthropologue Gilbert Durand appelait un « imaginaire diurne » vers un « imaginaire nocturne ». La série se révèle ainsi plus généralement comme un vaste jeu de miroirs où l’on voit toujours un peu double et où tout se reflète et se répond.